Prêts étudiants : un marché à la traîne

Prêts étudiantsLes banques françaises manquent-elles d'imagination en matière de prêts étudiants ?

C'est ce que semble penser Guillaume Almeras, responsable du site Score Advisor, spécialiste en stratégies, innovations et performances bancaires. Car, dans une étude qu'il a réalisée sur le marché des étudiants, il constate qu'aux quatre coins du monde, les banques sont en train de faire leur mue pour conquérir la population estudiantine. Comme aux États-Unis, où l'US Bank s'installe sur le campus de la San Diego State Uniersity… pour ouvrir un bar ; au Brésil, où les étudiants ont la possibilité de télécharger leurs cours sur le site de la banque Bradesco, ou encore, plus près de nous, en Espagne, où la banque BBVA a mis en place une plate-forme de « crowdfunding » (financement participatif) dédiée aux projets étudiants.

En France, les banques « sont encore très enfermées dans une logique produit : je lance un prêt étudiant, un compte pour les jeunes et je le vends. Mais ce n'est plus suffisant aujourd'hui », remarque Guillaume Almeras.

Résultat : le marché des prêts étudiants ne décolle pas. Selon l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), seuls 6,4 % des étudiants avaient souscrit un crédit en 2009, contre 11 % il y a dix ans.

Néanmoins, Guillaume Almeras relève quelques initiatives prises par les banques françaises. Comme la Banque Postale, très active sur le site de crowfunding Kiss Kiss Bank Bank, ou le Crédit Mutuel Arkéa, premier actionnaire de Prêt d'Union. Mais, pour la Caisse d'Épargne, il vaut mieux rester sur son cœur de métier. « Nous préférons nous focaliser sur les besoins réels des étudiants aussi bien en matière de crédits que de services », relève Fabrice Labarrière, directeur du marché des particuliers. La banque a d'ailleurs vu le volume de sa clientèle étudiante augmenté.