Mauvais chiffres de l'immobilier aux États-Unis

Le mois de janvier n'a pas été propice à l'immobilier aux États-Unis. Les mises en chantier ont chuté de 16 %, chute que la vague de froid ne suffit pas à justifier. 5,4 % de permis de construire en moins ont été accordés sur un an, ce qui est encore moins bon que le marché de l'immobilier neuf français. La revente de logements anciens a souffert avec une chute de 5,1 % en janvier 2014. Certes la météo a joué un rôle dans ces mauvais résultats, mais le coupable se trouve certainement aussi du côté des conditions économiques. Car les taux de prêt immobilier ont augmenté, alors que les revenu des ménages n'ont pas suivi. Cette alchimie n'est pas faite pour rassurer les promoteurs immobiliers nord-américains, dont le moral est descendu en dessous de la ligne jaune.

Le pessimisme des promoteurs USA

Aux États-Unis, c'est l'indice HMI (Housing Market Index) de NAHB/Wells Fargo, entre autres, qui sert de référence à la consommation et au moral des ménages. L'indice de confiance des promoteurs immobiliers américains est passé de 56 à 46 par rapport à janvier. Il n'était pas redescendu en dessous de la barre des 50 depuis mai 2013.

NAHB/Wells Fargo rappelle que 50 est la limite entre la perception favorable et défavorable. En clair, lorsque le HMI descend en dessous de 50, cela signifie que les promoteurs immobiliers américains jugent que les conditions de marché sont défavorables à la construction.

Moins de mises en chantier, comme en France

Baisse de 16 % de la construction

Le secteur de la construction aux États-Unis a chuté de 16 % en janvier 2014. En clair, le nombre de mises en chantier a reculé de 16 % par rapport à janvier 2013, portant le nombre de débuts de construction à 880 000. Au mois de décembre, on enregistrait 1,0 5 millions de constructions sur une année actualisée. Des chiffres qui pourraient faire rêver les promoteurs immobiliers français, qui accusent un net recul des mises en chantier en 2013.

Record à la baisse pour les États-Unis

Ce recul des mises en chantier de 16 % représente un record à la baisse depuis 3 ans. Le nombre de constructions démarrées aux États-Unis est aussi faible qu'en septembre, ce recul est le plus important depuis février 2011. Mais ce n'est pas tout, car le nombre de permis de construire accordés à reculer de 5,4 % sur un an, pour s'établir à 937 000.

L'immobilier français mieux loti ?

On pourrait croire que l'immobilier français est mieux loti avec seulement 3,1 % de mises en chantier en moins en 2013, par rapport à 2012. Cependant si aux États-Unis on observe un recul du nombre de permis de construire de l'ordre de -5,4 %, en France le bilan est bien pire. Le nombre de permis de construire accordés en 2013 a chuté de près de 16 %, par rapport en 2012. La différence est encore plus vertigineuse dans les résidences de service, avec près de 33 % de projet en moins. Chiffres tout autant préoccupants que surprenant, quand on sait que l'Hexagone manque cruellement de logements étudiants et EHPAD (Établissements Hospitaliers pour Personnes Âgées Dépendantes).

Hausse de la construction résidentielle

Le département du Commerce des États-Unis rapporte une hausse de 2,6 % des dépenses de construction résidentielle privée. À l'inverse, les dépenses publiques ont reculé de 2,3 %, ce qui constitue leur plus forte baisse en 1 an. En parallèle à cela, les dépenses de construction ont augmenté de 0,1 % en décembre 2013, par rapport à la même période en 2012.

Mauvaises performances de l'immobilier ancien aux États-Unis

La National Association of Realtors (NAR) est l'une des plus importantes associations d'agents immobiliers des États-Unis. Le groupement avance que la vente de logements anciens y a diminué de 5,1 % en janvier 2014, par rapport à janvier 2013. Le nombre des reventes est descendu à 4,62 millions, là-où les économistes et analystes interrogés par Reuters et cités par  les Échos.fr, s'attendaient à une baisse plus modérés à -4,3 %.

Les coupables : le froid et les taux immobiliers ?

La vague de froid pointée du doigt

La vague de froid particulièrement sévère cette année, est désignée comme première responsable des mauvais résultats de l'immobilier neuf et ancien aux États-Unis. On observe notamment 7 % de mises en chantier en moins dans le Midwest où la température est souvent tombée en dessous de -20°. Le sud du pays, durement touché par les caprices de la nature, a lui-aussi vu une baisse de ses transactions d'immobilier ancien en janvier 2014.

Cependant la mauvaise météo ne constitue pas la seule explication à ces résultats moroses. Car l'ouest du pays, épargné par dame nature, a lui-aussi vu un net recul des reventes de logements, à raison de -7,3 %.

La hausse des taux immobiliers en cause ?

La plupart des économistes avancent que 2 autres facteurs pourraient être responsables de la mollesse des performances immobilières aux États-Unis.

Le premier serait la hausse des taux de l'immobilier, générateur du spectre de bulles, dont la hantise est encore bien présente dans l'esprit des particuliers. Il faut préciser que les taux de prêt immobilier aux États-Unis sont variables, et généralement pas ou peu capés. Plus clairement, un accédant à la propriété pourrait très bien voir ses mensualités augmenter de façon vertigineuse, en fonction des caprices de la météo économique.

Un deuxième facteur serait une inflation supérieure à l'augmentation des revenus des ménages. Les prix de l'immobilier neuf et ancien aux États-Unis auraient donc augmenté plus vite que les revenus des acheteurs potentiels.

En France on emprunte surtout avec des taux fixes, nos voisins européens ayant plus l'habitude des taux variable. Cependant les prêts immobiliers à taux variable, tels que (peu) pratiqués en France et en Europe, contiennent des capes d'1%. Cela signifie que les mensualités des emprunteurs ne peuvent pas augmenter au-delà d'1%.

Bulle immobilière : l'exemple chinois

Alors qu'il y a un an de cela la planète des analystes financiers redoutait une bulle immobilière chinoise, Pékin a une fois de plus prouvé son aptitude à réagir rapidement. Si les prix de l'immobilier ont encore augmenté en janvier, la tendance à la hausse s'est ralentie à 9,6 %, contre 9,9 % en décembre 2013. Les prix de l'immobilier en Chine ont donc augmenté de 9,6 % sur un an, ce qui marque le premier ralentissement depuis novembre 2012.

Afin de réduire la frénésie immobilière, le gouvernement central chinois à ralentit le débit du « robinet à financement ». Certains promoteurs immobiliers ont été obligés de baisser leurs prix afin de faire rentrer de l'argent frais. C'est ce que rapporte capital.fr sur son site, faisant référence à la ville de Hangzhou.