Bilan sur la construction au premier trimestre 2014

Les chiffres du ministère du développement durable concernant la construction de logements sur le premier trimestre 2014, viennent de paraître. Comme on pouvait s'y attendre, les résultats sont mauvais. 97 100 logements ont été autorisés en mars 2014, ce qui représente 25 % de moins qu'en mars 2013. La lueur d'espoir vient du côté des logements en résidence, dont le nombre de permis de construire accordé a bondi de +46,7 % par rapport à l'année dernière. On a construit 20,3 % de logements en moins en 1 an.

Bilan de la construction en avril 2014

322 300 logements construits en 1 an

322 300 logements ont été mis en chantier entre avril 2013 et mars 2014, c'est que nous apprend le dernier rapport sur la construction édité par le ministère du développement durable. On ne parle plus depuis longtemps de l'objectif des 500 000 logements fixé par le gouvernement de M. Hollande, en revanche on note que la baisse du nombre de constructions n'est que de -4 % par rapport à 2012.

Sur les 322 300 logements construits, 151 800 concernent des logements individuels. Les logements collectifs représentent 150 100 unités, tandis que la construction de résidences se monte à 20 410 unités.

Moins de logements construits en mars

Au mois de mars 2014, les promoteurs ont démarré la construction de 24 325 logements, dont une faible proportion concerne des travaux sur un bâtiment existant. Environ la moitié se rapporte à des logements individuels, l'autre concerne des logements collectifs. Ajoutons à cela la construction de 2025 résidences, portant le nombre de chantiers démarrés au premier trimestre à 5629.

Ce sont d'ailleurs-là les seuls chiffres positifs de la construction : le nombre de chantiers de résidences est en augmentation de +40,4 %, par rapport au premier trimestre 2013.

Les promoteurs misent sur la résidence

La construction de résidences a progressé de +3,6 % d'avril 2013 à mars 2014, par rapport à la même période l'année précédente. Cette tendance avait déjà été observée au 4ème trimestre dernier. 20 410 unités sont donc sorties de terre, et 4292 chantiers ont reçu leur permis de construire au mois de mars.

Ainsi, le nombre d'autorisations de construire des résidences a augmenté de +46,7 % au cours du premier trimestre 2014, par rapport au premier trimestre 2013. Ces données sont toutefois à relativiser, car si l'on parle de 29 456 permis de construire accordés en 1 an, ce chiffre est en baisse de -8,8 % par rapport à 2012.

 

Les chiffres de la construction par département

Ces départements où l'on construit le plus

D'après les statistiques du ministère du développement durable, 23 départements de France ont vu le nombre de chantiers débutés augmenter de plus de 5,9 % au mois de mars. On compte notamment plusieurs départements du sud-ouest comme la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Ces départements où l'on construit le moins

Dans 25 départements français, le nombre de logements commencés est de 17 % inférieur sur un an. Il s'agit notamment de certaines régions de la Bourgogne, mais aussi du Nord et de l'Ouest. On notera que Paris figure également parmi les plus mauvais élèves.

Ces départements où l'on a autorisé le plus de construction

Il semble que ce soit la côte sud-ouest qui vive le plus de dynamisme immobilier. Les départements du 33, et du 64 sont ceux pour lesquels on a attribué le plus de permis de construire. Non-pas que leur nombre a augmenté sur un an, mais il a le moins diminué par rapport aux autres. Ils sont par ailleurs 24 départements dans ce cas.

Ces départements où l'on a autorisé le moins de construction

C'est dans le centre où le nombre de permis de construire accordé a diminué le plus sur 1 an. On citera notamment l'Inde, le Cher et la Nièvre, mais également les deux départements corses ainsi que la Somme et le Pas-de-Calais.

 

L'avenir de la construction en France

Pessimisme temporaire ?

Force est de reconnaître que les chiffres de la construction de logements en France portent au pessimisme. D'avril 2013 à mars 2014, il a été accordé 400 489 permis de construire, ce qui représente 20,3 % de moins par rapport à 2012. À ce rythme, il pourrait sembler que l'on construira moins en 2014 et en 2015. Et pourtant rien n'est joué, car un retournement de situation peut toujours intervenir.

Une augmentation potentielle de 400 000 logements

Il y a donc 400 489 logements qui attendent d'être construits, à ce jour. Une grande majorité concerne des constructions neuves, le reste s'applique à des constructions sur bâtiments existants. Alors qu'est-ce que l'on attend pour démarrer la construction de toutes ces habitations, afin de satisfaire la demande ?

 

Les raisons d'être optimiste

Des taux de crédit historiquement bas

Tous les éléments sont réunis pour permettre le redémarrage de la construction neuve. Tout d'abord les taux de prêt immobilier sont relativement bas. Les derniers chiffres de l'observatoire CSA/crédit logement, montre que les taux de prêt immobilier moyen de mars 2014 furent de 3 %.

À ce stade, il convient de rappeler qu'il peut se passer 1 an entre la signature de l'acte définitif de vente et la remise des clés. Pendant cette année, les acquéreurs ne paieront pas de mensualité, mais des intérêts intercalaires afin qu'ils puissent supporter le paiement de leur loyer actuel. Le montant des intérêts intercalaires est basé sur le taux du crédit. Plus celui-ci est faible, plus le coût du financement de la construction est faible.

La porte ouverte aux investisseurs

Les chiffres de Vousfinancer.com montrent qu'il est possible d'obtenir un prêt immobilier à un taux de 2,90 % sur 10 ans. Or, les investissements locatifs dans des petites surfaces de style studio ou T2, se financent généralement sur 10 ans.

Les performances des assurances-vie se sont situées entre 2 % et 3,09 % en 2013. La meilleure des assurances-vie reste donc inférieure au rendement brut d'un investissement locatif, qui s'étale de 4 % à 7 %.

Les dispositifs de défiscalisation permettent aux investisseurs de réduire leurs impôts en échange d'une mise en location pendant 9 ans. La plupart des conditions sont donc réunies pour permettre au marché de l'immobilier de redécoller.

Les coûts de construction varient peu

L'indice du coût de la construction valable pour le quatrième trimestre 2013 se monte à 1615, ce qui ne représente que 3 points de plus qu'au troisième trimestre 2013.

Mieux encore, l'indice a baissé de 24 points par rapport au quatrième trimestre 2012. En clair, construire coûte moins cher aujourd'hui que l'année dernière, selon toute logique les promoteurs n'augmenteront pas leurs prix, voire répercuteront cette baisse sur l'acheteur.