Manuel Valls et Sylvia Pinel annoncent un PTZ+ 2015

L'annonce par le premier ministre M. Manuel Valls et la ministre du logement Mme.Sylvia Pinel d'un élargissement du PTZ+, a été bien reçue chez Vousfinancer.com. Cette mesure devrait permettre d'aider davantage de primo-accédants, privés de l'apport personnel que pouvait représenter le PTZ. Une première mesure entrera en application en octobre 2014, puis la loi de finances 2015 devrait élargir le prêt à taux zéro aux zones rurales. En revanche il n'est pas prévu de revoir le plafonnement des loyers de la loi ALUR.

Manuel Valls et Sylvia Pinel dévoilent le nouveau PTZ+

Première phase en 2014, 2e phase en 2015

Alors que les 50 mesures de Sylvia Pinel pour redresser l'immobilier en France étaient attendues pour juillet, le gouvernement a décidé d'avancer la date. La ministre du logement a effectivement dévoilé les grandes lignes de son plan de relance, ce mercredi matin. En premier lieu, le PTZ+ sera rendu plus accessible en 2 temps. La première phase devrait prendre effet au 1er octobre 2014, et concernera les conditions d'accès. La 2e phase sera incluse au sein du budget 2015, et devrait permettre d'étendre le dispositif aux zones rurales.

Mise en application prévue au 1er octobre 2014

Selon les annonces du ministère du logement, le PTZ+ version 2014 sera mis en application au 1er octobre. L'objectif est ambitieux mais tout à fait réalisable. Les nouvelles mesures « permettront d'augmenter de plus de 60 % le nombre de PTZ distribués, qui passera de 44 000 à 70 000 annuels ».

Mme Pinel a annoncé vouloir « renforcer le PTZ dans les zones où son effet de levier est le plus grand pour les classes moyennes et modestes ». Lors de la conférence de presse, le ministère du logement a fourni un dossier laissant entendre que les zones concernées pourraient être B1, B2 et C.

Dans un premier temps, l'objectif des mesures mises en place dès octobre 2014 devraient servir à relancer le secteur de la construction. Elles devraient concerner un relèvement :

  • Du plafond de revenus, afin de rendre plus de primo-accédants éligibles.
  • Du plafond d'achat pris en compte.
  • Du montant du PTZ+, en rehaussant la quotité de prêt.

Le prêt à taux zéro version 2015

Dans une interview publiée par Le Parisien.fr, le premier ministre M. Manuel Valls a annoncé sa volonté de faire redémarrer le secteur de la construction. Pour y arriver, M. Valls  souhaite augmenter l'importance du prêt à taux zéro dans l'ancien, alors qu'il était aujourd'hui plus accessible aux programmes immobiliers neufs, dans « des zones tendues avec des prix élevés, et donc ne remplissait pas ou très mal son objectif ».

Le budget des finances de 2015 devrait permettre au PTZ+ de s'élargir « à l'achat d'un logement ancien dans certains centre-bourgs en zone rurale, sous réserve d'y réaliser des travaux ». Le PTZ+ 2015 devrait donc concerner les primo-accédants, achetant une résidence principale avec travaux de rénovation en milieu rural. S'il est difficile de mettre un nom sur les zones géographiques qui en profiteront, le ministère du logement précise que la mesure concernera « quelques territoires en milieu rural pour favoriser la revitalisation des centre-bourgs ».

 

L'état du prêt à taux zéro

Obtenir un PTZ+ aujourd'hui

Le PTZ+ permet d'obtenir plus de 30 000 €, et se rembourse sur une durée pouvant aller jusqu'à 15 ans. Depuis sa création il est réservé aux primo-accédants, ou au moins aux personnes n'ayant pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des 2 dernières années.

Il ne s'adresse toutefois qu'à des personnes dont les revenus ne dépassent pas un barème édité par l'État, et prenant en compte le nombre de personnes destinées à occuper le logement, ainsi que la zone d'implantation. Le PTZ+ peut servir à acquérir du neuf ou de l'ancien avec rénovations, à condition que le logement obtienne un label de performance énergétique.

La réalité du prêt à taux zéro aujourd'hui

Le site du service public précise que le PTZ+ peut financer « l'achat d'un logement ancien avec travaux importants, l'assimilant fiscalement à un local neuf ». Dans la réalité, il est difficile pour les primo-accédants de déterminer si l'état général du logement qu'ils convoitent leur permet d'obtenir un prêt à taux zéro.

Le PTZ+ a surtout servi à financer des logements neufs, situés généralement dans des zones tendues. Beaucoup de professionnels avancent que les prix de l'immobilier neuf ont grimpé par effet domino. Selon une récente étude du cabinet Deloitte, l'immobilier neuf Français vaudrait en moyenne 30 % plus cher que l'ancien.

Le président fondateur de Vousfinancer.com, M. Jérôme Robin, accueille donc le PTZ 2015 avec enthousiasme : « C’est une très bonne nouvelle pour les primo-accédants que nous avons vus progressivement se retirer du marché depuis 2012. L’une des critiques qu’on pouvait formuler sur l’ancienne version du PTZ était d’alimenter la hausse des prix… Mais le fait que ce nouveau PTZ soit uniquement délivré à ceux qui achètent dans les zones rurales va permettre justement de ne pas faire pression sur les prix dans les grandes villes ».

Les primo accédant sont de moins en moins nombreux

Alors qu'il était plus facile d'acheter de l'immobilier ancien avec un PTZ+ en 2011, la part des primo-accédants chez Vousfinancer.com atteignait 53 %. En 2014 depuis que les conditions d'accès ont été restreintes, le primo accédant ne représente plus que 31 % des acheteurs immobiliers. Il est évident qu'une chute de 20 points en 3 ans handicape le marché de la construction en général.

Heureusement la faiblesse des taux d'emprunts actuels a permis un léger rebond à 33 % en 2014. Selon Mme. Sandrine Allonier, responsable des relations banque chez Vousfinancer.com : « grâce au niveau historiquement bas des taux d’intérêt, nous avons noté un léger retour des primo-accédants en 2014, mais le retour d’un PTZ dans l’ancien, même uniquement en zone rurale, pourrait permettre d’accentuer ce mouvement en étant perçu comme un signe positif et encourageant par les futurs acheteurs qui attendent pour passer à l’acte ».

 

Pas de remise en cause du plafond des loyers

Le plafonnement des loyers instaurés par la loi ALUR et tant décrié par de nombreux professionnels ne sera pas remis en cause. Cette mesure a certes pu inquiéter les investisseurs immobiliers, mais elle n'est pourtant pas si restrictive. Les loyers maximum applicables par les bailleurs correspondront à 20 % de plus que le loyer médian observé aux environs, pour une même surface et un même type de biens.