Dans quelle région les habitants empruntent-ils le plus ?

La Banque de France a rendu public le classement des crédits dans les régions françaises, pour le mois de mai 2014. Son étude repose sur un panel de 300 établissements adhérant à la Fédération Bancaire Française (FBF), les résultats suivent ceux des zones géographiques les plus habitées. À Paris, l'encours de dette immobilière de la clientèle non-financière est 104 fois plus élevé que dans le département de la Creuse. Le marché du prêt immobilier évolue en fonction des taux, des prix du mètre carré et des politiques commerciales des banques.

Le point sur les crédits en France

Le rapport de la Banque de France sur les crédits dans les régions françaises en mai 2014, montre que l'encours de dette immobilière au niveau national atteint 915,8 milliards d'euros. Les prêts immobiliers représentent le plus gros volume des emprunts des ménages français.

Sans surprise, les prêts à la consommation destinés à l'équipement arrivent en 2e position, avec 422 milliards d'euros. Les crédits de trésorerie montent sur la 3e marche du podium, avec 236,4 milliards d'euros.

Ce résultat est bien loin devant l'encours de comptes ordinaires débiteurs, qui se monte à 45,2 milliards d'euros. Il semble que les organismes de crédit proposent des prêts renouvelables et prêts personnels moins chers que les découverts bancaires.

Le crédit-bail n'est pas encore bien développé chez les particuliers, car il ne représente que 5,9 milliards d'euros.

 

Ces régions où les prêts immobiliers sont les plus gros

1e du classement : Paris et la région parisienne

C'est sans surprise encore en Île-de-France que l'encours des prêts immobiliers bat le record national. En région parisienne, la dette immobilière de la clientèle non financière représente 232,1 milliard d'euros. À elle seule, la capitale Paris compte pour 83,3 milliards, suivie de près par les Hauts-de-Seine (92) avec 35,9 milliards. Le département d'Île-de-France comptant le moins de dette immobilière est la Seine-Saint-Denis (93), avec 12 milliards d'euros.

2e du classement : Lyon, Grenoble et le Rhône-Alpes

En tant que 2e région la plus peuplée de France, le Rhône-Alpes se devait de monter sur la 2e marche du podium. C'est chose fait avec un encours de dette immobilière équivalente à 101,1 milliard d'euros. C'est bien entendu dans le département du Rhône (69) que l'on compte le plus gros montant de prêt immobilier, avec 29,8 milliards d'euros. Et c'est bien entendu dans le département le moins peuplé et le plus reculé, l'Ardèche (07), que l'encours de dette immobilière est le plus faible, avec 3,1 milliard d'euros.

3e du classement : la Provence Alpes Côte d'Azur

La région PACA et 3e, avec un encours de crédits à l'habitat équivalent à 69 milliards d'euros au 31 mai 2014. C'est le département des Bouches-du-Rhône (13) qui renferme le plus de dettes immobilières, avec 27 milliards d'euros. Les Alpes-Maritimes (06) suivent avec 18,2 milliards d'euros. Les Hautes-Alpes (05) et les Alpes-de-Haute-Provence (04) ferme le classement avec respectivement 1,7 et 1,6 milliards d'euros d'encours de dettes immobilières.

 

Ces régions où les prêts immobiliers sont les plus faibles

22e et dernière du classement : la Corse

En Corse, l'encours de dette immobilière de la clientèle non-financière représentait 3,3 milliards d'euros au 31 mai 2014. Ce montant est équitablement réparti entre la Haute-Corse (2B) et la Corse-du-Sud (2A), avec respectivement 1,7 et 1,6 milliards d'euros. L'encours des prêts immobiliers en Corse est 25 fois inférieur à celui de Paris.

21e et avant-dernier du classement : le Limousin

Le Limousin est l'une des régions de France ou l'immobilier est le plus touché. Les prix de l'ancien baissent, et très peu de constructions sortent de terre. Il est donc logique que l'encours des prêts immobiliers n'y représentent que 4,8 milliards d'euros. Le département de la Creuse (23) ne compte que 0,8 milliards d'euros d'encours, ce qui la place au dernier rang des départements de France.

20e du classement : l'Auvergne

L'Auvergne souffre peut-être de sa difficulté d'accès, malgré une situation géographique privilégiée. Les prix de l'immobilier y sont bien plus que raisonnables, avec pour conséquent un encours de crédits à l'habitat atteignant 14,7 milliards d'euros. C'est donc 2 fois plus que dans le Limousin, par ailleurs l'encours des crédits immobilier du Puy-de-Dôme (63) est supérieur à celui du Limousin, avec 7,5 milliards d'euros. C'est dans le Cantal (15) qu'il est le plus faible, avec 1,7 milliards d'euros.

 

Les évolutions du paysage des crédits à l'habitat

Les jeunes obtiennent des conditions avantageuses

Les banques s'intéressent de plus en plus aux jeunes couples primo-accédants. Le contrecoup de la crise financière arrivée en Europe en 2008, a obligé les banquiers à adopter une stratégie plus prudente. Les accords de Bâle ont durci les conditions de fonds propres des banques, les forçant à trouver des solutions plus pérennes.

Les jeunes couples de primo-accédants représentent l'archétype de l'investissement à long terme. En leur proposant d'entrée un taux de prêt immobilier suffisamment bas, le prêteur se couvre des risques d'un rachat de crédit dans le futur. En l'attirant dans ses agences par de bonnes conditions d'emprunt, une banque se donne les chances de profiter de la future consommation des jeunes couples.

Ils auront besoin d'une assurance habitat, ils épargneront pour leurs enfants, ils investiront pour leur retraite, ils paieront avec leurs cartes de crédit,…. Toutes ces actions seront profitables au chiffre d'affaires des banques.

Le pouvoir d'achat reste plus fort chez les secundo-accédants

Malgré l'arrivée sur le marché immobilier de jeunes couples, les secundo-accédants restent les acheteurs d'immobilier les plus potentiels. Ils disposent effectivement d'un apport réalisé par la plus-value sur la revente future de leur résidence principale. Ils peuvent se permettre une réactivité importante, car lorsque leur actuelle résidence se situe dans une zone tendue, ils peuvent obtenir rapidement un prêt relais.

La différence de pouvoir d'achat entre les primo et secundo-accédants est flagrante dans les départements de France où l'immobilier est le plus cher.

Les taux s'ajoutent à la baisse des prix du mètre carré

Les taux de prêt immobilier n'ont jamais été aussi bas, c'est d'autant plus vrai ce mois-ci. Juin 2013 a vu un record historique, record qui fut battu 1 an plus tard en mai 2014, et qui pourrait bien encore l'être en juin 2014.

Conscient de cette opportunité, les ménages remboursant déjà un prêt immobilier, tendent à effectuer un rachat de crédit. Un rapport de l'autorité de contrôle prudentiel de la Banque de France montre que le rachat de crédit immobilier représentait 18 % des dossiers de crédit à l'habitat en 2013.