Immobilier neuf : moins de 300 000 logements construits en 2014

Les chiffres de la construction de décembre 2014 ont été rendus public par le Commissariat Général au développement durable. Le marché continu sa descente, les promoteurs n'ayant commencé que 24 918 logements neufs en décembre, pour une baisse de -3,3 % d'un trimestre à l'autre. Le secteur du bâtiment a construit moins de 300 000 habitations cette année, les maisons étant particulièrement touchées. L'agglomération parisienne fait des efforts pour répondre à la demande, tandis que l'Alsace surprend tout le monde avec son dynamisme bâtisseur.

On construit de moins en moins de logements en France

297 532, ce chiffre va circuler de long en large sur Internet aujourd'hui. Alors qu'en 2012 on espérait que 500 000 logements neufs par an seraient construits, 2 ans plus tard le marché se trouve sous la barre fatidique des 300 000 unités les résultats du bâtiment sont pires que les précédents.

L'année 2014 a globalement vu 9,5 % de démarrage de chantier en moins, et encore ces chiffres sont-ils tirés vers le haut par l'insolente santé des résidences. Si l'on a construit beaucoup moins de maisons individuelles (-18,9 %), moins de maisons en lotissement (-19,6 %) et moins d'appartements (-6 %), en revanche on a construit beaucoup plus de résidences (+26 %).

Au cours des 12 derniers mois, 147 057 appartements neufs ont été commencés, dont 16 177 au mois de décembre. Il y a eu 91 818 maisons individuelles et 34 985 en lotissement.

 

Et pendant ce temps on accorde moins de permis de construire

Heureusement le nombre de permis de construire accordés est supérieur aux démarrages de chantier. En 2014 les municipalités ont autorisé 335 251 constructions neuves. Ce chiffre n'est pourtant guère brillant, car il est en diminution de -11,1 % par rapport à 2013.

Là-encore l'insolente santé des résidences fait pâlir le reste du secteur. Au dernier trimestre 2014, les permis accordés ont augmenté de +19,4 %, pour représenter 7975 futures unités. En 1 an le nombre de chantiers autorisés à augmenté de +19,2 %.

Du côté des logements ordinaires, les promoteurs continuent de réduire leurs stocks. La délivrance de permis de construire des logements collectifs a baissé de 12,9 % d'un trimestre à l'autre, pour n'en autoriser que 47 204 unités. Le secteur de l'individuel groupé est particulièrement touché, avec 26,3 % de permis de construire en moins sur 1 an. Les maisons individuelles s'en sortent mieux mais sans gloire, avec une baisse de 16,3 % sur 12 mois.

 

L'avis des notaires de France sur l'immobilier neuf

Dans leur note de conjoncture, les notaires de France nous livrent une vue intéressante sur le devenir du marché de l'immobilier neuf cette année. Selon eux, la loi de défiscalisation Pinel et l'amélioration des conditions d'accessibilité au PTZ+ laisse « envisager quelques éclaircies sur ce marché en 2015 ». Le rapport fait état de l'optimisme du Crédit Foncier, qui prévoit une hausse de 9 % des transactions dans le neuf.

Malheureusement il manque encore un élément essentiel : la confiance. Les investisseurs représentant plus d'un tiers des ventes d'appartements neufs, se trouveraient face à une offre inadaptée. Pas assez de petites surfaces, pas forcément situées là-où il le faudrait, et à des prix encore bien supérieurs à ceux de l'ancien.

Selon les notaires, « rien n'incite donc l'investisseur à se décider en ce début d'année 2015 », mais rien n'est perdu pour autant. Avec une constante diminution de l'offre et cette épée de Damoclès économique qu'est la crise de la construction, une réaction forte pourrait faire démarrer la demande. La note de conjoncture avance que certains acheteurs pourraient observer une stratégie attentiste, à l'affût de nouvelles mesures encore plus à leur avantage.

 

Toujours 105 000 logements neufs à vendre

De trimestre en trimestre, les promoteurs réussissent à maintenir un stock de logements neufs en vente légèrement au-dessus de 100 000 unités. Toujours selon les notaires de France, les prix du mètre carré diminuent de -1 % mais cela ne suffit pas à faire revenir les acheteurs.

Les ventes ont globalement baissé de -11,5 % au 3e trimestre 2014, par rapport au 3e trimestre 2013. La chute est d'autant plus rude dans le logement individuel (-24,8 %) que dans le collectif (-10 %). Les promoteurs sont donc forcés de réduire l'offre afin de maintenir leurs stocks, c'est ainsi que le nombre de mises en vente baisse de 16 % sur 1 an.

Selon l'indicateur de l'union des maisons françaises, Markémétron, les ventes de maisons individuelles chutent de 6 % entre octobre et novembre.

 

L'Alsace est la seule région de France où l'on construit davantage

Les chiffres du bâtiment en Alsace ont de quoi faire des envieux. En 2014 le nombre de permis de construire autorisés a bondi de +36,2 %, passant de 10 063 à 13 705 unités. Il s'agit pourtant d'une performance mitigée au regard des plus de 1 800 000 habitants, mais d'une performance tout de même, surtout si l'on regarde les chiffres des démarrages de chantier.

Au cours des 12 derniers mois la région a commencé la construction de 8717 logements, contre 7512 l'année dernière. En Alsace, on construit 16 % davantage en 1 an.

 

L'Île-de-France tente de répondre à la demande

La région parisienne a vu démarrer la construction de 47 265 logements cette année, ce qui est 2,3 % moins bien que l'année précédente. En revanche il semble que les promoteurs sortent de leur torpeur, ou peut-être que les municipalités soient plus souples, car le nombre de permis accordés augmente de 1,2 %, à 63 491 unités.

L'Île-de-France tente de répondre à la demande de sa très nombreuse population, alors que le Rhône-Alpes et la PACA peinent à suivre.

 

Ces grandes régions de France qui ont du mal à construire

En Rhône-Alpes, le nombre de nouveaux chantiers est en baisse de -14,6 %, et de -7,2 % en Provence Alpes Côte d'Azur. Aucune bonne nouvelle du côté des permis de construire, respectivement à -11,1 % et -9 %. La Bretagne n'arrive pas non plus à sortir la tête de l'eau, les chantiers ayant même diminué de -18,4 % en 2014. L'avenir n'est guère plus brillant car le nombre de permis accordés est en chute de -21,6 %.

Et pourtant la Loire Atlantique (44) résiste, portée par l'excellente santé de la ville de Nantes.Le département fait partie des 25 autres chez lesquels la baisse des autorisations de construire est faible, et des 24 que les grues n'ont pas encore désertés. L'année a été relativement mauvaise pour le Finistère et le Morbihan, qui ont à peu près autant construit que dans le centre de la France.

Dans le Limousin on a construit 1749 logements neufs en 1 an, une baisse de 22 % par rapport à 2013.