Les prix de l'immobilier baissent, c'est la fête des banquiers

Les prix de l'immobilier continuent de baisser en Île-de-France, et les banques devraient s'en réjouir. Désormais la stratégie des grandes enseignes consiste à attirer de nouveaux clients grâce aux crédits à l'habitat, certaines de les fidéliser avec des taux extrêmement bas. C'est dans ce contexte que les agences de Vousfinancer.com recevront leurs banques partenaires le 11 juin, lors de la désormais traditionnelle « fête des banquiers ». Ces rencontres permettent de souder des liens avec les prêteurs potentiels, afin d'offrir les meilleures conditions d'emprunt aux accédants à la propriété. Et selon les notaires d'Île-de-France, la tâche ne sera pas si simple.

Île-de-France : les transactions immobilières stagnent

D'après la dernière note de conjoncture des notaires de la chambre Paris/Île-de-France, 30 900 logements anciens ont été vendus au cours du premier trimestre 2015. Il s'agit du niveau identique à celui du premier trimestre 2014, qui reste - 6 % en dessous du niveau moyen des premiers trimestres des 10 dernières années.

Et pourtant les notaires rappellent « l'intérêt permanent de la valeur refuge représentée par le logement », agrémenté en ce moment d'un « niveau très attractive des taux d'intérêt ». Seulement ces 2 conditions importantes à la reprise du marché de l'immobilier, se heurtent au moral des candidats acheteurs. Refroidis par des perspectives économiques peu réjouissantes et une fiscalité qui fait peur, les acheteurs potentiels ne répondent pas aux appels de prix du marché.

Pour les notaires les signes de reprise sont perceptibles, mais on les observait déjà lors des trimestres précédents. Il est possible que les Français achètent davantage de biens immobiliers au cours du second trimestre, mais de là à dire qu'il s'agit d'une amélioration durable, il y a un monde.

 

La loi Pinel visiblement bien perçue par les investisseurs immobiliers

Comme les promoteurs dans leur rapport des ventes de logements neufs au premier trimestre, les notaires se réjouissent de la mise en application de la loi Pinel. Si le marché du neuf a augmenté de + 17 % en Île-de-France par rapport au premier trimestre 2014, cette performance n'est liée qu'à la vente des appartements neufs, traditionnellement la cible des investisseurs.

Ce regain d'intérêt pourrait d'ailleurs être responsable de la légère baisse des prix des studios anciens à Paris, qui avait pourtant historiquement bien résisté. Les notaires pointent du doigt « la modification des rapports locataire – propriétaire », responsable du découragement des particuliers investisseurs envers les appartements anciens.

 

Île-de-France : le prix des appartements va baisser

Déjà -2,6 % en 1 an

Les transactions définitivement conclues de janvier à mars 2015, font état d'un prix médian de 5260 €/m² sur les appartements anciens en Île-de-France. Il s'agit d'une baisse de -2,6 % par rapport à la même période l'année dernière, et la tendance pourrait continuer.

Rappelons que les notaires ne calculent pas de moyenne, mais une médiane. Dans ce cas cela signifie que la moitié des transactions a été effectuée sur des montants au-dessus de 5260 €/m², et l'autre moitié en dessous.

D'ailleurs les prix ont surtout fortement chuté au cours des 3 derniers mois (hors variations saisonnières), avec -1 %. La faute sans doute au volume des ventes qui reste à la traîne, les 86 980 transactions enregistrées entre le 2e trimestre 2014 et le premier trimestre 2015 sont en baisse de -6 %, par rapport à la même période précédente.

Comparé à la moyenne des ventes observée durant cette même période entre 1999 et 2007, le volume de transaction tombe même à -21 %. On est donc loin de la reprise, mais les professionnels de l'immobilier ont le moral, la prochaine baisse du prix des appartements anciens anticipée par les notaires pourrait peut-être faire redémarrer les ventes.

Baisse des prix attendue sur les appartements anciens

En se basant sur la signature d'avant-contrats, les notaires anticipent la continuité de la baisse du m² des appartements d'Île-de-France, sauf à Paris. Globalement en petite couronne la baisse devrait atteindre -3,3 % en juillet et même -3,6 % dans le Val-de-Marne. Aujourd'hui le prix médian dans la petite couronne est établi à 4260 €/m², en baisse de -1,2 % sur les 3 derniers mois. Et d'après les premières estimations, la barre pourrait descendre à 4210 €/m² en proche banlieue.

Même son de cloche du côté de la grande couronne, qui voit aujourd'hui un recul des prix de - 2,9 % sur 1 an, dont un fort ajustement de -1,6 % sur 3 mois. On y trouve désormais des appartements anciens pour un prix médian de 2920 €/m², avec d'énormes amplitudes selon les communes.

À Chatou (78) les prix ont bondi de + 14,5 % sur 1 an, désormais établis à 4300 €/m². Tandis qu'à Argenteuil (95) ils ont chuté de -14,5 %, atteignant 2780 €/m².

 

Paris : les prix de l'immobilier vont remonter

Après qu'à la fin de l'année dernière les notaires annonçaient que la pierre parisienne descendrait sous les 8000 €/m², désormais elle s'établit à 7910 €/m². Mais elle ne descendra pas plus bas, les conditions de saisonnalité du mois de juillet devraient la faire remonter à 7950 €/m², ce qui correspondra tout de même à une baisse de -2,9 % sur 1 an.

La correction la plus important est intervenue dans le 8e arrondissement, dont les appartements anciens perdent globalement -8,9 %. La tendance continue donc pour les quartiers les plus chers, le 6e voyant désormais ses prix baisser de -7,4 %. Il reste toutefois quelques exceptions, notamment dans le quartier des Invalides, où le prix médian actuel de 12 180 €/m² représente une évolution de + 6,7 % sur 1 an.

 

Banlieues : le prix des maisons va augmenter

Toujours suivant la règle de la saisonnalité, les notaires s'attendent à une hausse du prix médian des maisons en l'Île-de-France. Les ventes restent pourtant mollassonnes avec - 2 % par rapport aux 12 mois précédents, s'établissant à 42 000 transactions de janvier à mars 2015.

Mais au 3e trimestre les prix se sont stabilisés en Île-de-France, creusant désormais la baisse à -1,3 %. On reste tout de même aujourd'hui à un repli de -8,1 % par rapport au plus haut niveau du 3e trimestre 2011.

Aujourd'hui le prix médian dans la grande couronne se situe à 269 200 €, mais selon les notaires il devrait remonter à 271 100 € au mois de juillet. Seuls les départements de la Seine-et-Marne devraient être épargnés par cet ajustement. En petite couronne le prix médian d'une maison s'établit aujourd'hui à 337 500 €, en baisse de façon homogène dans tous ses départements.

En revanche de fortes disparités apparaissent du côté des villes. À Montreuil (93) les prix ont baissé de -16,1 % sur 1 an (330 000 €), tandis qu'à Saint-Maur-des-Fossés (77) ils ont grimpé de + 11,9 % (592 000 €).