Le point sur la négociation des prix de l'immobilier

Les montants des transactions immobilières se négocient, généralement par le biais de professionnels aguerris à ce genre d'exercice. Lorsque la demande est supérieure à l'offre, le vendeur est en position de supériorité. Le marché de l'immobilier ancien en est encore loin, cependant la tendance est en train de s'inverser. Alors que les vendeurs guettaient désespérément les acquéreurs, ces derniers se sont soudain précipités depuis quelques mois, pressés par des taux d'emprunt en phase de remontée. Alors forcément les marges de négociation évoluent, et se tendent légèrement.

Ces régions de France où l'on négocie le plus

La vie est dure pour les vendeurs dans le Limousin

Sans surprise c'est dans les régions où le marché de l'immobilier le plus atone que la marge de négociation est la plus grande. Ainsi dans le Limousin il devient de plus en plus difficile de vendre des appartements, fussent-ils neufs ou anciens. La marge de négociation sur ce type de biens immobiliers bâtis s'élève en moyenne à 10,4 % d'après le baromètre LPI SeLoger.

Les logements les moins bien côté peuvent donc être acquis avec une plus forte décote, tandis que les mieux placés sont en mesure de résister davantage. Décidément le secteur de l'immobilier Limousin a du mal à sortir la tête de l'eau. Sur les 12 derniers mois le commissariat général au développement durable note que seuls 1800 logements neufs ont été entamé, la plus piètre performance de toutes les régions françaises. Et la contre-performance n'est pas prête de s'inverser, car le nombre de permis de conduire accordés tient lui aussi la lanterne rouge, avec 1800 nouveaux logements prévus en théorie.

L'immobilier se négocie fortement dans l'est, sauf en Alsace

La 2e région de France où les négociations vont bon train, est la Champagne-Ardenne. L'observatoire LPI SeLoger note que les acquéreurs d'appartements signent pour généralement 7,2 % de rabais. C'est bien, mais ce n'est rien au regard de ce qu'obtiennent les acheteurs de maisons anciennes. Ils finissent en général par signer à 10,9 % en dessous du prix demandé par le vendeur. À Châlons-en-Champagne, Troyes ou Charleville-Mézières, les acheteurs de biens immobiliers sont intraitables. Et pourtant les loyers continuent d'augmenter.

À Chalon en Champagne ils ont gagné 4,9 % sur 1 an, à 3Troyes ils ont même pris 6,1 % sur la même période.

Du côté de la Lorraine les appartements résistent mieux que les maisons. Les premiers partent avec des rabais de 4,8 %, tandis que les secondes s'achète à 7,2 % en dessous du prix initial. Pendant ce temps en Alsace la marge de négociation descend en dessous de la moyenne nationale, et le dynamisme des promoteurs y est sans doute pour quelque chose.

Les appartements anciens se négocient à 4 %, et les maisons anciennes à 5,4 %. Rien d'étonnant aux yeux de certains lorsque les chiffres du ministère du logement font état de 11 000 démarrages de chantier cette année, un nombre en augmentation de 17 % sur 1 an. L'année prochaine la tendance continuera, car des permis de construire ont été délivrés pour 11 800 logements neufs.

C'est peut-être le moment d'acheter en Bretagne

Les marges de négociation sont également relativement élevées en Bretagne, avec 8 % sur les maisons et 7 % sur les appartements. Toutefois le baromètre serait plus descriptif s'il présentait également les différences entre les bassins à forte concentration démographique. Tout le monde connaît le dynamisme économique et immobilier de Rennes, mais lorsque l'on fait quelques km en dehors de sa zone urbaine on tombe dans une belle campagne campagne, avec des prix en berne.

Attention donc aux chimères des chiffres, dès lors que l'on se rapproche du centre de Rennes. Dans leur propre baromètre parus au début du mois, les notaires de l'Ouest font état de prix d'appartements anciens en légère hausse de +0,4 % à 2175 €/m², dans toute la région bretonne. Quant aux appartements neufs ils auraient gagné 4 %, s'établissant désormais à 3484 €/m².

 

Ces régions de France où l'on négocie le moins

Les Midi-Pyrénées et l'Auvergne résistent

Désormais les habitants des Midi-Pyrénées pourront se vanter d'être pires que les Auvergnats. Les vendeurs ne s'en sont tenus qu'à des remises de 3,9 % sur les appartements anciens, et de 4,5 % sur les maisons anciennes. C'est presque autant qu'en Auvergne, si ce n'est que les vendeurs ont été obligé de concéder jusqu'à 4 % sur les appartements. Il s'agit donc de bonnes performances eu égard à la concentration des bassins d'emploi. Toulouse tient le haut du pavé dans la région Midi-Pyrénées, tandis que Clermont-Ferrand maintien l'Auvergne dans le bon chemin.

Mais là encore de fortes disparités persistent entre l'immobilier neuf et l'ancien. Dans l'aire urbaine toulousaine les constructions vont bon train, ce qui débouche sur 19 700 logements neufs entamés cette année au niveau régional. On est loin, très loin des 5000 constructions en démarrage en Auvergne, dont par ailleurs 3200 sont consacrés aux logements individuels.

Les maisons du Nord-Pas-de-Calais prennent la 1re place

Chez les ch'tis on préfère habiter dans une maison plutôt que dans un appartement. Les premières se négocient avec seulement 3,2 % de remise, ce qui est la marge la plus basse de l'Hexagone observée par LPI SeLoger. En revanche il est encore possible d'acheter des appartements avec 6,6 % de remise, ce qui creuse le grand écart entre ces 2 types de logements.

Il faut descendre à l'ouest en Basse-Normandie, pour trouver des vendeurs tout aussi intransigeants. Les maisons anciennes ne sont parties avec une remise de 3,9 %, tandis que l'on pouvait acheter des appartements anciens avec 6 % de rabais.

Les régions les plus actives ne résistent pas mieux

Les négociations vont bon train en Île-de-France, avec des rabais obtenus de 5,8 % sur les appartements anciens, et de 4,4 % sur les maisons anciennes. Les notaires rappelaient dans leur précédente note de conjoncture qu'ils anticipaient une légère hausse des prix des maisons en grande couronne. Si aujourd'hui encore les ménages préfèrent emménager dans une maison plutôt que dans un appartement, les prix sont devenus parfois hors d'atteinte dans la petite couronne.

À Rueil-Malmaison il faut tabler sur un prix médian de 627 000 €, pourtant en baisse de -12,9 % sur 1 an. Pour trouver moins cher les acheteurs doivent se diriger au nord-est, où ils trouveront des transactions médianes de 270 000 € à Aulnay-sous-Bois. Et c'est apparemment ce qu'ils font, car les prix augmentent de +10,7 %.

Dans la région Rhône-Alpes les négociations se situent en dessous de la moyenne nationale. Les maisons anciennes partent à 4,9 % sous le prix affiché, et les appartements anciens à 4,2 %.

L'écart est plus marqué dans la région PACA, où les maisons résistent davantage avec une marge de négociation limitée à 4,5 %. En revanche les appartements anciens partent avec des rabais de 6,2 %, mais encore une fois la zone concernée est très large et doit forcément comporter de larges différences d'une ville à une autre.