Immobilier en Île-de-France : la fin de la baisse des prix ?

Le rapport des notaires sur le marché de l'immobilier en Île-de-France au 2e trimestre 2015, illustre bien l'inexorable loi de l'offre et de la demande. Les transactions sont en hausse de +20 % sur 1 an, ce qui commence à avoir un effet sur les prix dans certaines zones géographiques. Au vu des avants contrats signés, les études notariales anticipent une hausse des prix des appartements anciens à Paris et dans la petite couronne, comme ils l'avaient déjà annoncé d'ailleurs. Quant aux maisons anciennes, elles devraient elles aussi se vendre plus chères, dû à l'intérêt des acheteurs.

Plus de 37 000 biens immobiliers vendus au 2e trimestre

Hausse de +15 % des ventes immobilières à Paris

D'avril à juin, les notaires ont enregistré 37 270 transactions immobilières, ce qui est 20 % de mieux qu'au 2e trimestre 2014. À Paris l'activité est repartie de plus belle, avec plus de 8000 transactions au 2e trimestre, une performance en hausse de +15 % par rapport à la même période l'année dernière. Si les professionnels sont satisfaits de ces résultats, ils n'en oublient pas moins que le volume des ventes était 20 % plus important, pendant la période 1999–2007.

Les ventes d'appartements anciens bondissent de 26 % en petite couronne

Le marché immobilier du Val-de-Marne (94) se frotte les mains. En 1 an les transactions ont augmenté de +35 %. Les hauts de Seine (92) sont presque revenus à leur moyenne durant la période 1999 à 2007, avec une hausse de +28 % des ventes rien qu'au 2e trimestre. En tout et pour tout les ventes d'appartements anciens en petite couronne ont augmenté de 26 % par rapport au 2e trimestre 2014.

Même les maisons n'échappent pas à l'engouement des acheteurs. Les études notariales ont noté une hausse de +22 % des transactions, particulièrement marquée dans le Val-de-Marne (94), avec une progression de +37 % en 1 an.

Les appartements anciens font un tabac dans l'Essonne

La grande couronne parisienne a elle aussi connu son succès, avec +19 % de ventes supplémentaires au 2e trimestre. L'Essonne (91) sort d'ailleurs grande gagnante avec +26 %, tandis que la Seine-et-Marne (77) voit ses transactions augmenter de +14 %.

Hausse des ventes généralisées également du côté des maisons anciennes. Les études notariales ont enregistré +17 % de transactions supplémentaires, et là encore c'est l'Essonne (78) qui se singularisent avec une hausse de +28 % du nombre de ventes. L'engouement pour les maisons de banlieue est tel que les 8670 biens immobiliers vendus au cours du 2e trimestre, représentent un volume de 11 % supérieurs à la moyenne des 10 dernières années.

Des taux d'emprunt attractif, des vendeurs réalistes

Selon les notaires, ce redémarrage du marché de l'immobilier francilien, serait dû à 2 facteurs. Tout d'abord les taux immobiliers restent particulièrement attractifs, même s'ils ont continué d'augmenter en août. D'après l'observatoire CSA/Crédit Logement, les ménages français disposeraient ainsi d'un pouvoir d'achat amélioré de 10 %, par rapport à celui dont ils disposaient à fin 2013.

Mais surtout les vendeurs « ont accepté les baisses de prix ». Les propriétaires ont bien compris qu'il leur fallait mettre de l'eau dans leur vin, s'ils voulaient eux-mêmes profiter des prix du marché pour déménager dans un logement plus spacieux.

Seulement ces 2 facteurs ne sont pas tombés dans l'oreille de sourds, ainsi les candidats acheteurs sont arrivés encore plus nombreux sur le marché, ce qui « conduit à réduire l'offre qui est structurellement très faible en Île-de-France ».

Alors bien sûr, les prix de l'immobilier francilien remontent

Les appartements à Paris vont se vendre plus chers

Les prix des appartements anciens pourraient repasser au-dessus de la barre des 8000 €/m² à Paris, les notaires l'avaient déjà fait savoir dans un précédent rapport. À la lecture des avant-contrat ils pensent que la médiane pourrait atteindre 8070 €/m², et ce dès la fin d'octobre prochain. Si aujourd'hui la pierre parisienne reste -3,1 % moins chère qu'il y a 1 an à 7880 €/m², la fête pourrait être finie. Car le marché pourrait voir un ajustement de +1,5 % en 3 mois, et l'on reviendrait ainsi au même prix que l'année dernière.

Il faut préciser qu'il n'y a rien d'étonnant à cela, ainsi lorsque l'on regarde les chiffres des notaires sur les 5 dernières années, on s'aperçoit que tous les quartiers de Paris sont aujourd'hui plus chers qu'en 2010.

Si dans le quartier des Halles (Ier) les prix n'ont gagné « que » +13,4 % en 5 ans, à Odéon (6e) la plus-value est de +32,5 %.

Inflation attendue sur les appartements petite couronne

Au 2e trimestre les appartements anciens de la petite couronne se sont vendus -2,5 % moins chers qu'il y a 1 an, à 4230 €/m² de médiane. S'il s'agit tout de même d'une baisse de -0,7 % sur 3 mois, il semble que la courbe pourrait fortement s'inverser d'ici à un mois.

En faisant une synthèse des montants des transactions inscrits sur les avant-contrat, les notaires prévoient que le prix des appartements anciens en petite couronne parisienne monte à 4310 €/m². Il ne serait alors qu'à -0,3 % en dessous de son niveau de l'année dernière, accusant ainsi une brusque remontée de +1,5 % par rapport au mois de juillet.

Ce revirement de situation serait d'ailleurs particulièrement marqué dans le Val-de-Marne (94), où les prix pourraient monter de +1,6 %, de 4080 €/m² à 4180 €/m².

L'immobilier privilégié des Hauts-de-Seine (92) augmenterait alors de +1,3 % en 3 mois, passant ainsi de 5130 €/m² à 5220 €/m².

Hausse attendue du prix des maisons anciennes en grande couronne

Le rêve immobilier de tout foyer français est une maison avec un bout de jardin. Certains n'hésitent pas à s'éloigner ou à acheter plus petit afin d'obtenir leur place au paradis. La grande couronne parisienne leur tend les bras, avec son efficace réseau de transport en commun, quoi que l'on en dise. Cet engouement pour la maison ancienne a un prix : 267 900 € en médiane aujourd'hui, au sein des 4 départements de la grande couronne.

À la fin du 2e trimestre les études notariales constataient que le montant des transactions restait à -1,6 % en dessous de celui qu'ils avaient il y a 1 an. Et pourtant elles observent également une variation de +0,5 % en 3 mois. La lecture des avant-contrat qui  prendront effet en octobre, fait dire aux notaires que le prix médian d'une maison ancienne passera ainsi à 271 600 €.

Mais il restera encore de la marge, car si ce chiffre représentera une hausse de +1,2 % sur 3 mois, il restera toujours à -0,8 % en retrait de sa valeur d'octobre 2014.

C'est dans la Seine-et-Marne (77) qu'il faut d'ailleurs s'attendre à une importante correction. La transaction médiane devrait passer de 226 800 € à 229 000 €, ce qui la situerait tout de même à -1,3 % en retrait, par rapport à sa valeur d'octobre 2014.