Ceux qui investissent dans l'immobilier pour leurs impôts et leur retraite

Les études mettant en avant l'inquiétude des ménages français face à leur retraite, se succèdent et se ressemblent. Les actuels pensionnés considèrent qu'ils seraient mieux avec 500 € de plus, et les futurs retraités sont certains que leur niveau de vie va diminuer. Ces derniers pestent d'ailleurs contre le poids de la fiscalité sur leurs revenus, et aimeraient bien placer leur argent sans que l'État ne s'adjuge une part du gâteau. C'est dans cette optique que le Crédit Foncier s'attend à ce que 14 % des transactions immobilières soient à but locatif cette année. L'occasion pour la banque de dresser le portrait de ces ménages qui investissent dans l'immobilier, de leurs motivations et de leurs moyens.

57 % des ménages préfèrent placer leur argent dans la pierre

Baisse de rendement des placements bancaires, incertitudes boursières, 57 % des ménages préféreraient investir dans l'immobilier. C'est ce que révèle l'enquête annuelle du crédit foncier, qui met en avant une hausse des ménages motivés par le choix de la pierre.

Si l'assurance-vie ne vient qu'en 2e position avec 24 %, c'est sans doute parce que ce type de placement ne permet pas de remises d'impôts. Tout juste une partie des plus-values réalisées seront exonérées de taxes au bout de 8 ans. En revanche, impossible d'échapper à la contribution sociale généralisée.

Principale motivation : payer moins d'impôts

C'est que les Français en ont ras-le-bol de ces impôts qui les étouffent, et l'investissement immobilier locatif renferme plusieurs solutions de défiscalisation. C'est ainsi que 71 % des ménages ayant acheté un logement neuf pour le louer ont été attirés par les remises d'impôt. Ils disposent pour cela de la loi Pinel, qui leur permet de défiscaliser 12 % du prix du bien acquis s'ils louent pendant 6 ans. Ils peuvent également mettre en location pendant 9 ans avec 18 % de remise d'impôt, ou pendant 12 ans avec 21 % de défiscalisation.

Les ménages ayant acheté dans l'ancien n'ont été que 16 % à le faire pour baisser leurs impôts. Ils disposent pourtant d'une bonne solution, à travers un déficit foncier, qui s'obtient d'autant plus facilement que l'on pratique des travaux de rénovation.

Mais également améliorer sa retraite et transmettre un patrimoine

Qu'ils investissent dans l'immobilier neuf ou ancien, 44 % des ménages sont d'accord sur le fait que cette rente locative leur permettra d'obtenir un complément de revenus. Si pendant toute la durée des remboursements ils doivent rajouter de leur propres deniers pour payer les mensualités, le loyer tombe à part entière dans leur poche une fois le prêt entièrement remboursé.

L'aspect patrimonial occupe 41 % de l'esprit des investisseurs, avec en ligne de mire l'intention de transmettre à leurs enfants chez 32 % d'entre eux. Les ménages qui investissent dans le neuf ne sont toutefois que 27 % à penser transmettre à leur descendance, car 50 % d'entre eux envisagent de revendre.

En tout état de cause la motivation n'est pas résidentielle, car seuls 7 % des ménages comptent occuper le bien acquis à leur retraite.

Ils ont recours au prêt immobilier longue durée

Lorsque les taux d'emprunt dépassent 4 %, les ménages aux meilleurs revenus préfèrent emprunter sur de courtes durées, afin de diminuer le coût de l'opération. Toutefois il faut être capable de supporter à la fois les mensualités de sa résidence principale, et celles de son crédit immobilier locatif. Même si le second est compensé en partie par le paiement du loyer.

Mais depuis le début de l'année, le niveau particulièrement bas des taux d'emprunt leur permet de rembourser sur 19 ans et 6 mois, la durée la plus basse depuis 5 ans.

Exactement comme ces autres Français qui achètent des résidences principales, les investisseurs diminuent leur apport personnel. Désormais 65 % des prêts immobiliers locatifs financés par le Crédit Foncier ont été accordés sans apport. L'année dernière la barre était à 61 %, et à 57 % 2012.

Toutefois au vu du faible rendement des placements bancaires, 9 % de ménages décident d'utiliser un capital correspondant à au moins 20 % du prix du logement convoité. Une part de 17 % d'entre eux se contentent d'amener moins de 5 % de leurs propres deniers, ce qui correspond environ aux frais d'achat.

Ces régions préférées pour l'investissement locatif

Depuis 5 ans les ménages qui choisissent de placer leur argent dans la pierre, le font soit en Île-de-France, soit dans la parti sud de l'Hexagone. En dehors de ces 2 zones, seule la région des Pays de la Loire tire son épingle du jeu, avec 6,2 % des investissements qui sont effectués. Ce succès est notamment dû au dynamisme de Nantes Métropole, qui selon la fédération des promoteurs réunit 75 % des ventes de logements neufs de la région.

En ce début d'année 2015, c'est donc encore l'Île-de-France qui concentre la plus grande partie de l'attention des investisseurs, avec 20,5 % d'entre eux qui y jettent leur dévolu. Les Midi-Pyrénées arrivent en 2e position, on ne peut qu'y voir l'influence du bassin d'emploi toulousain. La région concentre ainsi 15,4 % des dossiers de financement locatif acceptés par le Crédit Foncier. Le Rhône-Alpes n'arrive que 4e, derrière l'Aquitaine et la PACA.

L'aire urbaine de Montpellier et surtout l'immense besoin en logements étudiants, font que le Languedoc-Roussillon arrive à attirer 8,2 % des investisseurs.

Partout ailleurs les scores sont faibles, les régions les plus attractives étant encore le Nord-Pas-de-Calais (2,5 %) et la Bretagne (2 %).

Investir dans l'immobilier un peu partout en France

Internet regorge d'informations sur les meilleures villes où investir, et les ménages qui conduisent ce type d'opérations sont suffisamment éduqués pour se faire une opinion. La protection d'un consommateur achetant en VEFA (Vente en État de Futur Achèvement) est très forte en France, notamment au travers d'une garantie de parfait achèvement.

Cette sécurité pousse 49 % des investisseurs en VEFA à acheter dans une autre région. Ils ne sont que 33 % à préférer un logement près de chez eux, tandis que 18 % restent dans la région, mais choisissent un autre département.

Lorsqu'ils investissent dans l'ancien, 68 % d'entre eux préfèrent acheter près de chez eux. Ils ne seront que 18% à choisir une autre région, et 14 % à porter leur choix sur un autre département. C'est que l'immobilier ancien présente souvent des besoins de travaux et nécessite de l'entretien. En revanche lorsque l'on achète dans un programme neuf, on dispose d'une assurance construction s'étendant jusqu'à 10 ans après la remise des clés.

Quelque soit la zone géographique retenue, 90 % d'entre eux vont acheter un appartement, en moyenne de 41 m². Leur budget médian est de 160 000 €, s’élevant toutefois à 187 000 € en Rhône-Alpes.