Prêt immobilier : pourquoi 2016 sera un bon cru

Comme il fallait s'y attendre, les taux d'emprunt immobilier sont repartis à la baisse. Les résultats de l'étude de l'observatoire CSA/Crédit Logement montrent bien l'arrivée de primo accédants sur le marché. Chez Vousfinancer.com on note qu'une trentaine de banques ont déjà abaissé leurs barèmes de taux, particulièrement pour les hauts profils. L'année 2016 devrait être aussi bonne que l'année 2015 sinon plus, car en supplément les prix de l'immobilier devraient continuer de baisser.

Des taux de prêt immobilier qui re-descendent

Un phénomène connu et attendu

Il y a déjà quelques temps Vousfinancer.com avait annoncé un possible retour à la baisse des taux d'emprunt. C'est désormais acté, notamment à travers le compte rendu mensuel de l'observatoire formé par la société de sondage CSA, et l'organisme de caution Crédit Logement. Ce dernier garantit la plupart des prêts immobiliers de France, ses chiffres sont donc représentatifs du marché.

D'après l'observatoire, en novembre la moyenne des taux hors frais est descendue de 2,22 % à 2,20 %. Un ajustement faible en apparence, mais beaucoup plus important dans la réalité.

Car cette moyenne est due à l'arrivée de primo accédants sur le marché de l'emprunt, à qui on accorde des taux certes intéressants, mais pas autant que ceux à quoi un secundo accédant peut prétendre.

Surtout pour les meilleurs profils

Sandrine Alonier, responsable des relations banque chez Vousfinancer.com, confirme : « Si les banques ne sont pas plus sélectives en cette fin d’année, certaines se positionnent clairement en conquête d’une clientèle ciblée en proposant des taux très attractifs sur des durées courtes - inférieurs à 2 % sur 15 ans – et pour les tranches de revenus les plus élevées. Les autres emprunteurs bénéficient également de taux en baisse, mais dans une moindre mesure… ».

Aujourd'hui la moyenne reste établie à 2,20 % sur 15 ans, 2,55 % sur 20 ans et 3 % sur 25 ans. De son côté l'observatoire CSA/Crédit Logement classe les emprunteurs en 4 quartiles. Le premier groupe est celui des meilleurs profils, qui en moyenne empruntent à 2,29 % sur 25 ans.

En clair, un bonne partie des emprunteurs aux meilleurs profils a pu emprunter en-dessous de 2,29 %. En ce qui concerne le 4e groupe, celui des profils les moins intéressants pour une banque, la performance reste remarquable. Avec une moyenne à 3,09 %, beaucoup parmi les emprunteurs de ce groupe ont pu emprunter aux alentours de 3 %, voire en dessous.

Des marchés financiers en pleine forme

Quand les banques jouent le jeu à fond

Dès le mois de décembre 2014, on a su que l'année 2015 serait un bon cru pour le marché de l'immobilier. C'est à cette époque que les banques avaient annoncé leur intention de soutenir le secteur, notamment au travers de baisses de taux. Car déjà on savait que la BCE (Banque Centrale Européenne) allait se livrer à une politique monétaire ultra accommodante, inondant les coffres des grandes enseignes de trésorerie.

Toutefois les accords de Bâle obligent désormais les banques à maintenir un certain niveau de fonds propres. Et pour y arriver rien ne vaut la consommation de produits bancaires, via de nouveaux clients que l'on attire justement grâce au prêt immobilier.

Et le résultat est là : à la fin novembre le nombre de prêts immobiliers accordés a bondi de +33,1 % en 1 an. Pour ne rien gâter les banques n'ont pas hésité à mettre la main à la poche, avec un montant global prêté en hausse de +39,4 % sur la même période.

Encore mieux en 2016

L'année 2016 devrait être tout aussi bonnes voir mieux, car on sait d'ores et déjà que les banques se sont fixées les objectifs identiques à ceux de 2015. En supplément le directeur de la BCE, M. Mario Draghi, a récemment annoncé son intention d'utiliser de nouveaux outils puissants afin de relancer la croissance en zone euro.

Si cette mesure n'a été reçue qu'avec peu d’enthousiasme par les marchés boursiers, en revanche les banques savent à quoi s'attendre. Et même si la banque centrale américaine, la Fed, pourrait rehausser ses taux directeurs avant la fin de l'année, les conditions d'emprunt immobilier resteront excellentes en France.

Et en plus la France emprunte moins cher

Historiquement, les taux d'emprunt immobilier ont toujours été liés à l'évolution des OAT 10 ans. Les analystes des banques utilisent le rendement de ces obligations d'État remboursable à 10 ans, pour déterminer leurs barèmes de taux. Lorsqu'au printemps dernier la machine monétaire de la BCE s'est mise en marche, les conditions des banques se sont quelque peu détachées de l'évolution de ces fameux OAT.

Depuis la remontée des taux amorcée cet été, les courbes se rejoignent à nouveau. Et justement, en novembre la France a pu emprunter en-dessous des 0,9 %, permettant aux banques par effet ricochet d'abaisser leur taux de prêt immobilier.

Et justement l'annonce du directeur de la BCE devrait encourager cette tendance, car la promesse d'un accès au financement facile et pas cher pour les banques, est un signe rassurant pour qui souhaite prêter à la France.

Des prix de l'immobilier qui baissent encore

La note de conjoncture dressée par les notaires et INSEE, fait état d'une hausse des prix de l'immobilier au 3e trimestre. Cet ajustement atteint +0,5 % sur toute la France, après que le marché ait subi une baisse équivalente au 2e trimestre.

Si le phénomène se constate autant en Île-de-France qu'en province, en 1 an le prix des maisons et des appartements restent en recul. En région parisienne l'indice se situe à -1,2 % au 3e trimestre, après avoir perdu -2,5 % au 2e trimestre. Par ailleurs, les prix diminuent davantage sur les appartements (-1,3 %) que sur les maisons (-1,1 %).

En province les appartements ont même perdu -2,1 % en 1 an, alors que les prix des maisons baissent de -1,4 % sur la même période. Et les notaires ont prévenu : la remontée des prix observés à la rentrée et particulièrement en Île-de-France, s'arrêtera là. De nombreuses voix s'élèvent pour rappeler que les prix de l'immobilier sont trop élevés en France, et qu'un ajustement à la baisse est à prévoir pour 2016.

De bonnes conditions donc pour emprunter cette année, mais Jérôme Robin, président-fondateur de Vousfinancer.com tempère : « 2016 devrait donc être une très bonne année pour devenir propriétaire, grâce au niveau très bas des taux d’intérêt, mais également grâce à l’élargissement du prêt à taux zéro qui devrait contribuer au retour des primo-accédants sur le marché. Toutefois une véritable reprise du marché immobilier ne sera possible qu’avec un retour durable de la croissance et de l’emploi, indispensable pour redonner confiance dans l’avenir aux ménages les plus fragiles ».