Les prix de l'immobilier se stabilisent en région parisienne

La dernière note de conjoncture des notaires sur le marché de l'immobilier en région parisienne, fait état de la bonne santé ambiante. Les transactions sont au plus haut qu'elles ne l'ont jamais été, et l'inévitable effet inflationniste sur les prix est relativement limité. À la fin octobre le montant médian des ventes immobilières restait globalement en recul par rapport à l'année dernière. Toutefois les différences entre les appartements et les maisons sont de plus en plus marquées.

Boom des ventes immobilières

Encore un record battu

D'août à octobre, les études notariales d'Île-de-France ont enregistré 42 870 transactions immobilières. Ce chiffre représente une augmentation de +29 % des ventes en 1 an, performance qui dépasse de 6 % la moyenne de la période des vaches grasses de 1999 à 2007. L'impact de la crise économique sur le marché immobilier semble se trouver dans le rétroviseur, ces ventes se situant à 17 % au-dessus de la moyenne septembre–octobre des 10 dernières années.

L'activité a été particulièrement soutenue en grande couronne, où les transactions immobilières augmentent de +36 % sur cette période. Sur toute l'Île-de-France les acheteurs se sont précipités autant sur les maisons que les appartements, même Paris n'a pas échappé à l'engouement.

Les agents immobiliers peuvent donc fermer boutique pour les fêtes, globalement le marché termine l'année 2015 en hausse de +15 % par rapport à 2014.

Carton plein sur les ventes en grande couronne d'Île-de-France

Les 4 départements de la grande banlieue parisienne ont enregistré 18 720 ventes immobilières, de août à  octobre 2015. Les ventes de maisons anciennes s'établissent à 10 730 unités, contre 7990 pour les appartements anciens. On sait déjà que les ménages préfèrent la maison à l'appartement, or pour réaliser ce projet ils doivent aller chercher de meilleurs prix dans les villes de la grande couronne.

Toutefois la hausse des ventes est plus impressionnante pour les appartements (37 %) en grande banlieue. En petite couronne il s'est vendu plus d'appartements que de maisons, avec 11 510 transactions contre 3490. À Paris les études notariales n'ont pas chômé, elles ont dû faire face à une hausse de +25 % des transactions.

Ce ne sont pas moins de 9110 appartements qui ont changé de propriétaire d'août à octobre, accompagnés d'une quarantaine de maisons.

Appartements et maisons, les prix s'éloignent

Stabilité, baisse et hausse du m²

Le redémarrage du marché de l'immobilier ces derniers mois a permis aux vendeurs d'effacer la baisse des prix observés tout au long de 2014. À la fin octobre les logements anciens se situent à -0,5 % par rapport à la même période il y a 1 an. Toutefois le comportement des prix des appartements s'inscrit dans une tendance légèrement baissière à -0,9 %, tandis que celui des maisons débouche sur une légère inflation à +0,2 %.

Et pourtant on assiste bel et bien une hausse des prix de l'immobilier sur 3 mois en Île-de-France. De juillet à octobre les appartements ont gagné +0,7 %, et les maisons +1,6 %. À Paris la médiane s'établit à 8040 €/m², et à la lecture des avant-contrat devant échoir en février, les prix n'y gagneront que 10 €/m². À cette date ils devraient ainsi se situer à 1,5 % au-dessus de leur niveau de l'année dernière.

Les notaires concluent que l'on s'avance vers une stabilisation des prix de l'immobilier à Paris, ainsi que les appartements anciens en petite et grande banlieue. En revanche les transactions sur les maisons anciennes devraient continuer leur tendance haussière, bien que la note de conjoncture rappelle qu'il pourrait y avoir « des évolutions de prix parfois heurtées ».

Les prix des maisons anciennes augmentent

La variation des prix des maisons anciennes en grande couronne est impressionnante sur 3 mois. Elle se situe à +1,9 %, tirée vers le bas par la moins bonne performance du Val-d'Oise (95). Avec une transaction médiane à 268 000 €, le marché n'est haussier « que » de +1,3 %. Ce département est d'ailleurs le seul de la grande couronne qui affiche des prix en recul (-0,4 %) sur 1 an. Globalement la transaction médiane sur les maisons anciennes a gagné +0,5 % en grande. Dans les 3 autres départements l'effet inflationniste atteint +2,1 %.

En Seine-et-Marne (77) le prix des maisons s'établit en médiane à 233 000 €, et à 279 500 € dans l'Essonne (80 ans). En 1 an le prix des maisons anciennes aura gagné +0,9 % dans les Yvelines (78), pour 361 100 €.

L'effet est plus modéré en petite couronne, avec une évolution de +1,1 % sur 3 mois. La tendance n'est haussière qu'en Seine-Saint-Denis (93), avec une transaction médiane à 263 400 €, inférieure donc à celle du Val-d'Oise. Le marché de la maison ancienne repart dans ce département, si l'on en juge la hausse de +2 % des prix sur la période août–octobre.

En revanche il apparaît une forme de stabilité dans les Hauts-de-Seine (92), où la transaction médiane atterrit à 564 200 €, après -0,9 % de baisse en 1 an. Dans le Val-de-Marne (94) les prix médians ont monté de +1,2 % en 3 mois, pour s'établir à 342 800 €.

Les prix des appartements diminuent

En 1 an le prix médian des appartements anciens a descendu de -1,8 % en grande couronne, il se trouve aujourd'hui à 2930 €/m² de médiane. L'Essonne (91) a le mieux résisté avec -1,2 %, on peut aujourd'hui y devenir propriétaire pour 2600 €/m². Le prix est exactement le même en Seine-et-Marne (77), et légèrement différent dans le Val-d'Oise (95), à 2660 €/m². L'écart est donc large avec les Yvelines (78), qui malgré une baisse de -2% du prix de ses appartements, plafonne à 3650 €/m², bien au-dessus de la mêlée.

Que l'on soit en grande couronne ou en petite couronne, les prix des appartements anciens ont augmenté en 3 mois. L'écart va de +0,2 % dans les Hauts-de-Seine (92), à +1,3 % dans l'Essonne (91). Toutefois la tendance baissière et générale en 1 an. Il faudra aujourd'hui débourser aux alentours de 3180 €/m² pour acheter un appartement ancien en Seine-Saint-Denis (93), 4140 €/m² dans les Val-de-Marne (94), et 5180 €/m² en Hauts-de-Seine (92).

Projection des prix de l'immobilier en février 2016

Il n'y a guère qu'à Paris où le prix des appartements anciens devrait augmenter, et encore uniquement de 10 €/m². Les notaires anticipent une baisse de 60 €/m² sur ce segment de marché dans les Hauts-de-Seine (92), et même de 100 €/m² dans le Val-de-Marne (94). Plus généralement le prix des appartements anciens devrait baisser de 60 €/m² en petite couronne.

C'est une tendance inverse qui devrait se dérouler du côté du marché des maisons anciennes. Le montant médian de la transaction devrait augmenter de 3500 € sur toute la région parisienne. La différence sera particulièrement notable en Seine-et-Marne (77), avec un ajustement de 3700 € à la hausse.