Optimisme sur le marché de l'immobilier

Le marché de l'immobilier a montré des signes de bonne santé en 2015, mais les notaires restent prudents. Ils rappellent que le volume de transactions se situe à 11 % en dessous de celui des belles années, mais que suffisamment d'éléments sont réunis pour laisser place à l'optimisme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les prix des logements restent en recul par rapport à l'année dernière, malgré la hausse intervenue au 3e trimestre, habituelle pour la saison. Toutefois s'il reste beaucoup de biens immobiliers à vendre, le marché commence à se tendre dans certaines zones.

Le début de la reprise du marché immobilier

Les transactions repartent, oui mais…

On aurait pu croire à un effet de saisonnalité ou de mode, mais les notaires constatent que le regain du marché du logement est toujours là. « L'affection des Français pour l'immobilier ne s'est jamais démentie ». Posséder une maison ou un appartement présent un aspect de réussite sociale pour le ménage, et lui permet de se placer dans un aspect de sécurité.

La baisse des taux d'emprunt intervenu dès le début 2015 a créée une dynamique, qui s'est amplifiée avec les rumeurs de remontée des taux. Les transactions se sont fortement accélérées au printemps, obligeant les banques à rallonger le traitement des dossiers de demande de crédit.

Au bout d'1 an les notaires constatent le « retour de la fluidité », et balayent désormais tout effet de saisonnalité.

Mais tout n'est pas gagné pour autant, car le marché de l'accession présente de moins en moins de stocks. Il est désormais quasiment impossible de négocier sur le marché des T2 et T3 en banlieue, tout comme dans certaines « villes dynamiques de province ». Il devient de plus en plus difficile de trouver des studios et T2 à Paris.

Et pour ne rien arranger, voici que le PTZ+ s'élargit désormais aux biens immobiliers anciens avec travaux. Toutefois cette mesure d'accession emblématique ne pourra être appliquée que sur les logements pour lesquels on effectuera des travaux correspondant à 25 % du coût de l'opération. Mathématiquement traduit, cela signifie rechercher une maison ou un appartement, sur lequel on effectuera 30 % de travaux.

N'oublions pas la présence des investisseurs, qui vont batailler pour acheter des petites surfaces dans les agglomérations, là où ils trouveront plus de rendement. Il y a fort à parier que la loi de défiscalisation Pinel qui leur est réservée, finisse par faire concurrence au PTZ+ destiné à l'accession.

À la lecture de la note de conjoncture des notaires, on finit par se demander s'il y aura suffisamment de logements en vente pour satisfaire la demande. Si tel n'est pas le cas, invariablement les prix repartiront à la hausse, ce qui grippera le marché.

Les signes de reprises sont encore présents

Il est évident qu'on ne construit pas assez de logements neufs en France, encore que de grands efforts sont entrepris dans le collectif. Le nombre de permis de construire accordés ne cesse d'augmenter, ce qui laisse augurer davantage de biens à vendre au cours des prochaines années.

Il ne peut pas y avoir de marché immobilier dynamique, sans que les taux d'emprunt ne soient attractifs. Or en décembre les conditions sur les longues durées ont été meilleures qu'en novembre, signe que les banques sont toujours présentes pour soutenir la dynamique. En supplément les récentes annonces du directeur de la BCE (Banque Centrale Européenne), M. Mario Draghi, laisse augurer davantage de liquidités mises sur les marchés.

Il est raisonnable d'avancer que les taux d'emprunt ne devraient pas remonter, au moins au cours des 6 prochains mois, il est même permis d'envisager des baisses pour certains profils d'emprunteur.

En supplément, si les notaires constatent que les stocks se tendent dans certaines zones, ils sont confiant sur le fait qu'ils restent importants sur l'ensemble de la France. La reprise économique sensible en Europe, devrait suffire à impulser la volonté des ménages de passer du rêve de propriété à la mise en pratique.

Les prix de l'immobilier sont toujours en baisse

La hausse des prix des logements n'aura pas duré

Il y a clairement eu une reprise des prix de l'immobilier, notamment sur les maisons anciennes en région parisienne. Mais les notaires constatent que cela n'a fait qu'absorber la baisse, et qu'à la fin septembre 2015 on en était revenu au même niveau que l'année dernière à la même époque.

En tout et pour tout, si le prix des logements anciens a gagné +0,3 % 3 mois, il reste en recul de -1,7 % au 3e trimestre 2015. La baisse est d'ailleurs plus marquée en province qu'en Île-de-France, avec respectivement -1,9 % contre -1,2 %.

Globalement le prix des maisons en province a perdu -1,7 % sur1n an, pour -1,1 % en Île-de-France. Les appartements anciens se vendent désormais -2,3 % en dessous de leur prix de l'année dernière en province. Ils ont mieux résisté en Île-de-France, avec un recul de -1,3 % sur 1 an.

Prix des appartements anciens : des baisses d'ampleur

Si certaines des grandes villes de France ont vu les prix de leurs appartements anciens repartir à la hausse, l'ampleur baissière a été beaucoup plus importante. En Corse-du-Sud on observe globalement une inflation de +7,7 % à 3000 €/m², très loin de la dégringolade de 13,16 % à Amiens, qui finit à 2020 €/m².

Le marché des appartements anciens de Limoges relève finalement la tête après des mois de baisse, les notaires constatent une inflation de +1,4 %, à 1160 €/m². Rien ne va plus à Saint-Etienne qui concerne la lanterne rouge, on peut y devenir propriétaire pour 950 €/m², après une descente de -11,7 % sur 1 an. La hausse des prix la plus importante s'est déroulée à Tours, où après +5,8 % les appartements anciens s'échangent en médiane à 2110 €/m².

Maison ancienne : les prix dégringolent dans le centre

En 2015 les ménages ayant acheté une maison ancienne à Châteauroux, ont pu le faire à -11,5 % en dessous de leurs prédécesseurs. Ils ont pu l'emporter pour une transaction médiane de 115 500 €. On est loin du comportement du marché de Montauban, où avec 183 000 € les prix sont repartis de +7 % en 1 an.

À Saint-Etienne la différence continue de se marquer entre les appartements et les maisons anciennes. La valeur de ces dernières a gagné +6 % en 12 mois, finissant en médiane à 186 600 €.