Lutte contre les termites : êtes-vous concerné ?

La « maladie des maisons » est en pleine expansion : les termites continuent de terroriser les bois et autres matériaux à base de bois dans les habitations françaises ! Un rapport récent montre en effet que les zones touchées sont en augmentation depuis dix ans. Dans les zones en question, les autorités contraignent les propriétaires à mettre en place des traitements curatifs avant qu’il ne soit trop tard. Êtes-vous concerné par ce problème ? Et que vous risquez-vous si vous vendez une maison infestée sans le savoir ?

Terre à termites

Une simple mention de leur nom peut faire peur. Le termite a beau être minuscule, il peut causer des dégâts irréparables à la structure d’une maison : c’est que cet insecte xylophage s’attaque au bois ainsi qu’à tous ses dérivés utilisés dans la construction. Charpentes et autres éléments structurels en bois sont donc ses cibles privilégiées dans nos maisons, jusqu’à ce que la bande de termites qui s’est invitée chez vous finisse par occasionner des désordres majeurs, voir par conduire à l’effondrement de la structure. Si personne ne les arrête avant, du moins.

Hausse des zones infectées

Un rapport récent du Centre technique du bois et de l’ameublement tire la sonnette d’alarme (voir infographie ici) : les termites progressent rapidement ! Les zones infectées ne cessent de croître. On estime aujourd’hui à plus de 10 % le nombre de villes françaises touchées (près de 4 000), et rien ne semble pouvoir stopper cette progression lente mais inexorable.

Traditionnellement, les territoires les plus affectés par ce mal sont situés dans le Sud-ouest du pays : ce sont surtout les départements de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques qui luttent à mort contre l’envahisseur (les termites prospèrent particulièrement dans les zones humides et proches de la mer ou de cours d’eau). La dernière mise à jour de la carte départementale des infestations indique 3 zones principalement touchées :

  • Le Sud-ouest ;
  • Les côtes atlantique et méditerranéenne ;
  • Les vallées du Rhône, de la Garonne et de la Loire.

La région Île-de-France n’y échappe pas : près de 40 nouvelles communes sont passées en alerte rouge termites ces derniers mois, notamment dans le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.

Première étape : repérer les termites

La première mesure de lutte contre les termites repose sur le diagnostic : il faut commencer par entériner leur présence, chose qui n’est pas simple eu égard à la discrétion de l’insecte, qui se niche dans les parties les moins visibles de la charpente. Dans les zones qui sont infestées, ou qui sont susceptibles de l’être, des arrêtés municipaux ou préfectoraux sont publiés pour encourager à la recherche de l’envahisseur dans tous les types de biens : maisons et appartements, locaux professionnels et commerciaux, les caves et les parkings, jusqu’aux terrains non bâtis.

Tout un arsenal législatif (à lire ici) vise à protéger les bâtiments en organisant la prévention et la lutte contre les termites et tout autre insecte xylophage qui s’attaque au bois et à ses dérivés. Ces textes de loi fixent les responsabilités de tous les acteurs de cette problématique, qu’il s’agisse des propriétaires, des locataires, des préfets, des communes, ou des professionnels chargés de réaliser le diagnostic termites et de traiter les habitations.

Le diagnostic termites

Le diagnostic termites n’est pas obligatoire dans tous les cas de figure. Il s’impose lorsqu’un arrêté municipal ou préfectoral a déclaré une zone infestée, et n’est en général réalisé qu’avant une vente du bien. Toutefois, dans les territoires communément infestés, il est recommandé de réaliser un diagnostic même si vous n’avez aucune suspicion particulière, afin d’éviter une aggravation des dommages en cas de présence avérée.

Le prix du diagnostic termites peut grandement varier en fonction de l’entreprise qui s’en charge, des techniques utilisées et de la taille du logement. Il faut compter en moyenne : autour de 70 euros pour un studio, autour de 120 euros pour un appartement plus grand, entre 150 et 200 euros pour une maison.

La déclaration termites

Tout foyer dont le propriétaire ou le locataire aurait découvert l’infestation doit être déclaré en mairie. Si c’est l’occupant qui s’en rend compte, il doit en prévenir son propriétaire qui prend les choses en main. Si l’infestation concerne les parties communes d’un immeuble régi par une copropriété, c’est le syndic qui doit s’occuper de cette déclaration.

La déclaration doit mentionner (outre les coordonnées du bien et l’identité du déclarant) les indices qui révèlent la présence de termites, ou être accompagnée, le cas échéant, d’un document qui fait état de cette présence. Le tout est ensuite envoyé par courrier recommandé avec accusé de réception à la mairie, ou déposé directement en échange d’un récépissé.

Seconde étape : lutter contre les termites

Vous avez identifié la présence de termites chez vous ? Il est temps de passer à l’action ! Seule une entreprise qualifiée peut prendre en charge l’élimination des termites.

Le spécialiste termites va utiliser l’une de ces deux techniques :

  • Les barrières chimiques : il faut compter 3 ou 4 jours d’intervention. La fourchette de tarifs oscille entre 1 500 et 3 000 euros.
  • Les pièges : quelques heures d’installation et une élimination en 6 mois environ (avec plusieurs visites prévues après mise en place). Comptez entre 1 500 et 2 500 euros pour une année de maintenance.

Pensez également à vérifier, dans le cas d’un achat dans le neuf, le traitement préventif qui est fait contre les termites dans les zones infestées ou susceptibles de l’être. La prévention consiste à protéger les bois et les matériaux à base de bois avec des barrières physiques ou physico-chimiques (entre 500 et 1 000 euros).

Quelles conséquences sur une transaction immobilière ?

Bien sûr, la présence de termites pose un autre problème : comment savoir si vous n’allez pas acheter un bien immobilier infesté sans le savoir ? Et si vous êtes le vendeur, comment vous assurer de ne pas vous retrouver, par la suite, avec des poursuites devant un tribunal pour vice caché ?

Avec un crédit immobilier sur le dos et des mensualités à rembourser, découvrir trop tard la présence de termites dans sa maison récemment achetée, avec tous les dommages qu’ils peuvent occasionner et tous les frais de traitement qu’il faut prévoir, peut être un sacré coup dur. Avant une transaction, vous devez donc vous renseigner auprès de la préfecture (à laquelle est rattachée la commune où se trouve le bien) pour savoir s’il est nécessaire ou non de demander ou de faire réaliser un diagnostic termites.

Cela est vrai également si vous êtes vendeur : vous pourriez vendre un bien dont vous ignorez l’infestation par les termites. Dans ce cas, votre acheteur pourrait vous attaquer devant un tribunal pour vice caché et réclamer, au mieux, le paiement des frais de traitement, au pire, l’annulation de la transaction.

En résumé :

  • Si vous êtes vendeur : vérifiez si vous vous trouvez dans une zone considérée comme infestée. Si c’est le cas, le diagnostic termites est obligatoire : il doit dater de moins de 6 mois le jour de la signature du contrat de vente, et avoir été réalisé par un professionnel certifié. Vous devez l’ajouter à la promesse (ou à l’acte) de vente.
  • Si vous êtes acheteur : si vous désirez acquérir un bien dans une zone infestée, assurez-vous que le diagnostic termites a été réalisé et que le document est annexé à votre promesse ou acte de vente.

Faites votre diagnostic termites et vérifiez que vous n’êtes pas infesté !