PTZ reconduit en 2018 et recentré en zones tendues pour plus d’efficacité

Le prêt à taux zéro sera bel et bien reconduit en 2018. La reconduction de ce dispositif réservé aux primo-accédants devrait se limiter l’an prochain essentiellement aux zones tendues. En effet, le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a annoncé mercredi 13 septembre sur RTL que le prêt à taux zéro (PTZ) serait reconduit l’an prochain « de manière plus ciblée », c’est-à-dire « pas de la même manière partout sur le territoire (…), et là où il est le plus nécessaire pour les Français, notamment dans les zones tendues, où la demande de logements excède fortement l’offre », a-t-il précisé.

Normalement, « la loi dit que le Prêt à taux zéro va s’arrêter le 31 décembre 2017 », a rappelé le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires.

Cet outil d’aide au financement a permis à 120.000 ménages de réaliser leur premier achat immobilier l’an dernier (neuf et ancien confondus), soit deux fois plus qu’en 2015 et presque trois fois plus qu’en 2014. En  2014, 47.200 PTZ ont été attribués dans le neuf, contre seulement 800 dans l’ancien, en  raison des modalités d'octroi trop strictes. 

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 Fiasco du PTZ dans l’ancien

 Effectivement, ce prêt immobilier sans frais de dossier et dont les intérêts sont à la charge de l'État, a permis à un plus grand nombre de ménages primo-accédants d'acheter leur résidence principale dans le neuf, à partir du moment où les plafonds de ressources des ménages ont été relevés. Les observateurs regrettaient qu'il reste essentiellement cantonné au neuf. Dans l'ancien, le prêt gratuit n’est appliqué que dans les zones rurales. Au départ 6000 communes étaient concernées puis surprise au 1er janvier 2016, il avait été élargi à 36 000 communes rurales de la zone C, soit 90 % du territoire et 40 % de la population. Le prêt à taux zéro peut atteindre jusqu'à 40% de l'emprunt, alors qu'auparavant il était limité à une fourchette de 18 à 26%. Seule condition d’octroi dans l’ancien mais qui constitue un réel frein : réaliser des travaux à hauteur d'au moins 25% du coût total de l'opération.

 Supprimer l’obligation de travaux

 Cette condition de travaux s’est, en effet, révélée être un frein pour les primo-accédants et les professionnels ont rapidement déchanté. « Si le PTZ élargi est aujourd’hui très attrayant, il fonctionne mieux dans le neuf que dans l’ancien. Le gouvernement n’a pas supprimé le verrou majeur de ce dispositif que représente la réalisation de travaux à hauteur de 25% du montant de l’acquisition, pas toujours réalisable en fonction du lieu où l’on achète. D’après les agences du réseau, le coût d’une rénovation complète dépasse rarement 50.000 euros, ce qui exclut alors les biens au-delà de 150.000 euros. Pour que ce PTZ fonctionne mieux dans l’ancien, il est nécessaire de revenir sur cette obligation de travaux et de réorienter géographiquement le PTZ là où les acquéreurs en ont le plus besoin, en se concentrant particulièrement sur les zones tendues », avait déclaré Fabrice Abraham, Directeur Général du réseau Guy Hoquet l’Immobilier en juillet 2016, soit 6 mois après l’entrée en vigueur du dispositif élargi.

 Réorienter géographiquement le PTZ

 En effet, c'est davantage sur les territoires denses, moins accessibles financièrement, que les primo-accédants ont besoin d'un réel coup de pouce. Reste à savoir si le nouveau gouvernement va supprimer la condition de réaliser des travaux à hauteur de 25% du coût totale de l’opération en ce qui concerne le PTZ dans l’ancien…

 On attend également des précisions sur les zones concernées pour le PTZ dans le neuf. Seront-elles les mêmes pour le PTZ dans l’ancien ?

 Dépenser moins mais mieux

 En tout cas, le gouvernement actuel semble bel et bien décidé à réduire le coût du PTZ pour les finances publiques. Comme le Président de la République l’a annoncé lors de son interview accordée au Point : « Nous allons revoir les grandes politiques publiques qui représentent les montants les plus importants et dont les résultats ne sont pas à la hauteur des dépenses engagées ou des comparaisons avec nos partenaires européens. Je pense notamment aux politiques de l’emploi, du logement et de la santé… ». Pas de doute, le budget du logement va être revu à la baisse.

 La stratégie logement du Gouvernement sera dévoilée le mercredi 20 septembre à 12h. Le secteur du Logement, avec la santé et l’emploi, devraient générer le plus d’économies au sein du projet de loi de Finances 2018, qui prévoit au total vingt milliards d’euros d’économies. Dépenser moins mais mieux. Tel est le credo politique du nouveau gouvernement.

Alexandra Boquillon