Comment se protéger des cambrioleurs pendant les vacances ?

C’est la période estivale, les vacances sont là… Vous vous apprêtez enfin à quitter le domicile pour profiter de congés bien mérités. Mais voilà : avec le risque de cambriolage qui augmente durant les mois d’été, vous avez peur de laisser votre maison ou votre appartement. Et au bord de la mer, à la montagne, ou en visite dans un pays étranger, vous n’êtes jamais complètement serein. Quels sont les moyens de protéger son bien pendant son absence, histoire de dormir sur ses deux oreilles, même à des milliers de kilomètres de distance ?

Connaître les risques pour mieux s’en prémunir

La peur du cambriolage est courante chez les ménages français, comme le montre une étude YouGov menée auprès de nos concitoyens par l’entreprise Securitas : un tiers d’entre eux ne sont pas sereins au moment de quitter leur logement pour les congés. Ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait qu’en moyenne, un logement de l’Hexagone est « visité » par des voleurs toutes les 90 secondes ! En 2015, ce sont quelques 230 000 logements qui ont été concernés.

Bien que ces chiffres (source ministère de l’Intérieur) indiquent une baisse régulière du nombre de cambriolages depuis 2013 (- 0,9 % entre 2014 et 2015), baisse due aux actions conjuguées des particuliers qui se protègent mieux et des réponses adéquates apportées par les pouvoirs publics en matière de sécurité locale, la crainte reste bien présente dans les esprits des Français qui partent en vacances. Certes, le gros de la hausse de la période 2008 – 2011 est passé, mais les risques restent bien présents.

Il faut, en outre, garder à l’esprit que ces statistiques concernent uniquement les cambriolages effectifs, et non les tentatives ratées – celles-ci étant estimées à 150 000 par an. Géographiquement, on note que les régions les plus touchées sont aussi celles qui concentrent les villes connaissant le peuplement le plus dense : l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur (avec un taux de quasiment 10 cambriolages pour 1 000 logements). Les Hauts-de-France sont également touchés : 38 % des ménages s’y disent inquiets.

Enfin, on remarque, toujours grâce au sondage YouGov, que cette crainte du cambriolage n’est pas en lien avec la durée d’absence : ceux qui partent le plus longtemps (plusieurs mois par an) sont aussi les moins angoissés. Sans doute parce que, plus habitués à ces risques que les autres, ils savent mieux s’y préparer ?

Protection de son domicile : les dispositifs qui dissuadent

Pour se prémunir contre les risques de cambriolage, différentes méthodes existent : celles qui concernent la protection de base de la maison ou de l’appartement, celles qui visent à sécuriser plus sérieusement son domicile, et enfin les dispositifs locaux et nationaux qui se développent depuis plusieurs années.

Les techniques de base pour faire fuir les voleurs

Sécuriser son domicile nécessite d’avoir une bonne vision des risques encourus. Ceux-ci dépendent grandement de la situation du logement : en rez-de-chaussée ou dans les premiers étages avec balcons, les fenêtres sont relativement faciles d’accès ; dans un immeuble dont la porte d’entrée n’est pas sécurisée, il est plus aisé pour un cambrioleur de s’introduire ; etc.

La grande majorité des cambrioleurs pénètre dans le logement par la porte d’entrée. Protéger son bien commence donc par là : avec une porte blindée (pensez à installer une serrure avec label A2P, label délivré par le Centre national de prévention et de protection – à voir ici), vous ne pourrez pas empêcher totalement l’effraction, mais vous pourrez du moins la retarder. Et une effraction retardée peut pousser le cambrioleur à abandonner son dessein : statistiquement, après trois minutes de tentative, le voleur passe son chemin. C’est un peu comme pour une voiture : le chenapan concentrera volontiers ses efforts sur le véhicule le plus facile à dérober.

De façon générale, les portes blindées, les barreaux aux fenêtres (pour celles qui sont accessibles depuis l’extérieur) ou simplement les volets clos, sont des moyens de protection de base. Ils ne sont certes pas toujours suffisants, mais ils vous permettront en outre de pouvoir faire jouer votre assurance en cas de problème (voir la partie concernée).

Sécuriser complètement son domicile

Toujours dans un but dissuasif, mais plus radical, la solution de l’alarme a été choisie par 18 % des ménages français (avec ou sans télésurveillance). Deux types d’alarme peuvent être installés chez vous :

  • L’alarme périmétrique : elle détecte toute ouverture dans le logement (portes ou fenêtres) ;
  • L’alarme volumétrique : elle repère les mouvements d’individus à l’intérieur du logement.

Dans un cas comme dans l’autre, l’alarme déclenche un avertisseur sonore et/ou lumineux qui a pour but premier de faire fuir le voleur. Dans un second temps, la police ou un représentant de l’entreprise privée de sécurité se présentent à votre domicile pour vérifier ce qu’il s’y passe. Vous pouvez également opter pour un système de vidéosurveillance qui vous permet de jeter un œil à l’intérieur du domicile.

Les dispositifs de surveillance humaine

Dans l’absolu, l’idéal est de ne pas laisser d’indices de son absence. Souvenez-vous du film Maman, j’ai raté l’avion : le héros organise une fausse fête dans la maison avec des figurines en carton pour éloigner les voleurs qui veillent dehors. Un voisin qui vient ouvrir et fermer les volets, vider la boîte aux lettres et nourrir le chien, c’est une façon de repousser les cambrioleurs potentiels. Avec l’aide de la domotique, il est désormais possible de simuler sa présence en programmant l’ouverture des volets et l’allumage des lumières à certaines heures de la journée.

Les indices de présence font partie d’une solution plus globale : la surveillance humaine. Un voisin ou un proche qui passe chez vous peut vérifier que tout va bien, en plus d’indiquer une présence. Depuis quelques années, certains quartiers organisent eux-mêmes des mesures de surveillance pendant les vacances : ce sont les opérations « voisins vigilants » (peut-être avez-vous aperçu un panneau dans votre quartier ?). Il existe même un site web qui vise à organiser ces opérations.

L’État a mis en place son propre dispositif « Tranquillité vacances », par le biais du ministère de l’Intérieur : vous pouvez demander la surveillance de votre domicile à l’occasion des patrouilles de la police ou de la gendarmerie dans votre ville. Cette méthode semble être efficace, puisqu’en 2015, selon le ministère, aucun domicile ainsi surveillé dans l’agglomération parisienne n’aurait été cambriolé.

Et l’assurance dans tout ça ?

En matière de cambriolage, le risque zéro n’existe pas. Avant de partir en vacances, il est recommandé de vérifier son contrat d’assurance habitation afin de se garantir une protection suffisante en cas de vol… Et contrôler que les mesures de protection sont en accord avec ce qui est prévu dans le contrat ! Et ce, y compris si vous êtes « seulement » en location : non seulement vous devez alors justifier, au minimum, d’une assurance risques locatifs ; mais en outre, l’assurance de votre propriétaire, s’il en a une, ne vous indemnisera pas pour les biens volés !

Si, en tant que propriétaire, l’assurance multirisque vous protège contre les conséquences d’un cambriolage (en assurant vos biens), il faut tout de même garder à l’esprit que :

  • Tous vos biens ne sont pas assurés de la même manière : si vous avez des objets d’une valeur particulièrement élevée, ou si vous conservez de grosses sommes d’argent chez vous, vous devez le signaler à votre assureur et les garantir de manière spécifique ;
  • Votre contrat peut stipuler un minimum de mesures de protection de votre domicile : en cas de non-respect de ces obligations, votre assureur pourrait alors vous refuser l’indemnisation. Par exemple : si votre contrat prévoit une porte blindée ou une porte classique dotée de trois verrous, et que vous n’avez ni l’une, ni l’autre ; si vous avez laissé un verrou ouvert sur les deux ou trois prévus ; si vos objets de valeur n’étaient pas placés dans un coffre comme il était spécifié ; si vos fenêtres n’étaient pas dotées de barreaux alors qu’elles auraient dû ; etc.

De fait, si l’assurance habitation n’est pas une obligation pour un propriétaire (à lire dans un précédent billet), il est tout de même fortement recommandé d’en souscrire une pour se prémunir contre ces risques, parmi d’autres. Et les objets seuls ne sont pas concernés : un cambrioleur peut potentiellement, lors de son passage, vandaliser les lieux. Vous pourriez ainsi avoir en sus quelques travaux à vous faire indemniser…