Crédit immobilier : des taux de plus en plus bas, proches du plancher de décembre 2016 !

C’est toujours le bon moment pour emprunter : entre des taux qui ne cessent de baisser de mois en mois, des durées de crédit qui s’allongent, et un niveau plus faible d’apport personnel exigé par les banques, pas de doute c’est bel et bien le moment pour concrétiser vos projets immobiliers ! Et aucun indicateur n’annonce de changements d’ici fin 2018 : vous pourrez bénéficier de conditions d’emprunt exceptionnelles jusqu’à la fin de l’année, qui s’achèvera mieux qu’elle n’avait débuté, selon Michel Mouillart, professeur d’Economie à Paris Ouest et coordinateur des travaux de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Analyse.

En 10 ans, les taux de crédit moyens ont chuté de 5,1% à 1,42%, toutes durées confondues (1,42% constaté à la mi-juillet), selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, publié le 17 juillet. Etant donné que le taux d’emprunt d’état, l’OAT 10 ans se maintient (très légère hausse) malgré l’inflation qui progresse, « les taux de crédit immobilier ne devraient donc guère remonter en 2018, entre 1,50 et 1,55 % au plus fin 2018 », prévoit le Crédit Logement.

La lente érosion des taux de crédit

Les taux de crédit se rapprochent progressivement du plancher historique atteint en décembre 2016. En effet, « en décembre 2016, les taux s’établissaient en moyenne à 1,20% sur 15 ans, 1,40% sur 20 ans et 1,60 % sur 25 ans », rappelle Sandrine Allonier, directrice des partenariats bancaires de Vousfinancer.

En juin 2018, les taux moyens (hors assurance) s’établissent à 1,43% sur 20 ans et à 1,44% toutes durées d’emprunt confondues (contre 1,46% en mai dernier).

Des banques très accommodantes

Compte tenu de la demande de prêt en net ralentissement (-8,5% de prêts accordés sur 12 mois glissants), les banques déroulent le tapis rouge aux emprunteurs potentiels, aux plus jeunes, mais aussi aux ménages modestes, observe Crédit Logement.

Des prêts longue durée sont à nouveau octroyés. Au 2ème trimestre 2018, la durée moyenne des prêts accordés a augmenté, atteignant 221 mois, soit 18,4 ans, contre 17 ans en 2014.

L'Observatoire Crédit Logement souligne que les baisses de taux observées depuis un an ont été encore plus significatives pour les ménages les « moins biens dotés financièrement ». Une façon de les aider à devenir propriétaires malgré la hausse des prix de l'immobilier enregistrée dans de nombreuses villes.

Mais la dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix et plus récemment par la suppression des aides personnelles à l’accession n’a pas été enrayée par l’allongement de la durée des prêts accordés, souligne l’Observatoire.

Recul de l'apport personnel

Contraintes de s'adapter, les banques sont de moins en moins exigeantes sur le niveau de l’apport personnel, qui a reculé de – 5,8% sur le premier semestre 2018 en glissement annuel alors qu’il avait augmenté de + 2,7% en 2017 et de + 0,6% en 2016.

Autre assouplissement accordé par les établissements bancaires : ils acceptent également de prêter à très long terme, à 25 voire à 30 ans et plus. En moyenne, la durée des prêts s'est ainsi établie à 18,4 ans (221 mois) en juin dernier. 

La part de la production de crédit à 20 ans et plus s’est établie à près de 68% le mois dernier (38% concerne la production à 25 ans et plus), contre seulement 11% pour les prêts octroyés sur une durée de moins de 15 ans.

Vers une hausse de la sinistralité ?

Selon Les Echos, l'assouplissement des conditions d'octroi de crédit peut soulever des questions sur les risques encourus par les banques. « Oui, on aura des hausses de sinistralité à venir. Est-ce qu'on est inquiet pour autant ? Non. On est dans un marché du financement qui est toujours très raisonnable, responsable et contrôlé », a cependant relativisé lors de la conférence de presse, Jean-Marc Vilon, le directeur général de Crédit Logement, organisme qui garantit les emprunts auprès des banques.

Perspectives d’ici fin 2018 : une année en demi-teinte

Le marché des crédits immobiliers devrait se stabiliser au cours de l’été. Certes il est peu probable que le 2ème semestre 2018 puisse corriger les dégradations du 1er semestre. Mais alors que 2017 avait bien commencé et mal fini, ce sera l’inverse pour 2018. Une belle fin d’année donc en perspective !  A condition que rien ne vienne détériorer l’environnement des marchés immobiliers », conclut Michel Mouillart, professeur d’Economie à l’Université de Paris Ouest et coordinateur des travaux de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

Alexandra Boquillon