Des taux encore à moins de 1 % sur 20 ans pour les meilleurs dossiers !

Malgré le léger mouvement de hausse de taux amorcé en décembre dernier, les banques continuent à « chouchouter » les meilleurs profils d’emprunteurs. En janvier, les « chouchous des banques » peuvent, en effet, encore emprunter autour de 1 % sur 20 ans, selon le dernier baromètre de VousFinancer. Mais qui sont ces emprunteurs privilégiés ? Zoom sur les meilleurs profils.

Non la fête n’est pas finie. En tout cas, pour les meilleurs profils d’emprunteurs. En janvier, malgré le mouvement de remontée des taux  amorcé en décembre 2016, les banques ont continué à prêter à des taux historiquement bas aux emprunteurs présentant les meilleurs dossiers. Les banques ont appliqué de fortes baisses de taux par rapport à ceux affichés dans leurs barèmes. D’où l’intérêt de passer par un courtier en taux ! « Les grilles des banques sont des indications et deviennent des bases de discussion », témoigne Jérôme Robin, président et fondateur de VousFinancer. D'ailleurs, « entre les taux affichés et les taux accordés, vous pouvez encore avoir de bonnes surprises ».

Entre les banques : « la guerre est intense »

Ainsi, « les chouchous des banques » peuvent encore emprunter à des taux inférieurs à 1 % sur 20 ans ! Dans le contexte de forte concurrence interbancaire, les hausses de taux devraient ainsi rester limitées en 2017. Si un courtier apporte au banquier le dossier d’un emprunteur qui gagne plus de 8000 euros par mois : le banquier va logiquement dérouler le tapis rouge au client pour le récupérer et ne pas le laisser filer chez une autre banque concurrente. A l’inverse, si certaines banques augmentaient leur taux de manière significative, elles feraient fuir ces clients potentiels. Or pour les nouveaux clients qui gagnent plus de 8000 euros, « la guerre est intense », a déclaré Jérôme Robin sur BFMTV le 27 janvier dernier. D’autant que l’on est en début d’année et que les banques ont de gros objectifs à atteindre. Et puis « le meilleur taux ne veut pas dire la solution de financement la moins coûteuse », souligne Jérôme Robin. En d’autres termes, les banques s’y retrouvent au final.

Hausse de taux limitée durant le 1er semestre 2017

Mais comment expliquer que les taux progressent si peu au mois de janvier alors que l’OAT 10 ans vient de passer au-dessus des 1% ?  Concurrence oblige, « la plupart des banques sont prêtes à accorder de fortes décotes de taux pouvant aller jusqu’à 0,50 % pour capter les clients à fort potentiel. En outre, certaines banques n’ont pas encore remonté significativement leurs taux, creusant ainsi l’écart avec la concurrence. Cette stratégie offensive dans un contexte de forte concurrence entre les banques devrait contribuer à limiter la hausse des taux, notamment au premier semestre », analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer. Bonne nouvelle pour les meilleurs profils d’emprunteurs : dans l’immédiat, pas de raisons que les banques cessent de les chouchouter.

Mais qui sont ces chouchous des banques ?

Combien gagnent-ils ? Quel est leur niveau d’apport ? Quel âge ont-ils ? Sont-ils mariés ? Célibataires ? Primo-accédants, secundo-accédants ou investisseurs ? Quel taux ont-ils obtenu ? En tout cas, ils ont tous un point commun : des revenus confortables entre 5000 et plus de 20 000 euros nets par mois et leur niveau d’apport est également élevé, allant pour l’un d’eux jusqu’à 800 000 euros.

Des exemples ? Un couple grenoblois, déjà propriétaire, âgé de 46 ans, avec 3 enfants à charge, a pu faire l’acquisition dernièrement d’une résidence secondaire pour 337 000 euros. Grâce notamment à un apport de 120 000 euros et des revenus confortables de 10 000 euros à deux, ils ont obtenu un taux très favorable d’1,15% sur 20 ans (hors assurance).

Même taux décroché par un célibataire et père d’un enfant, originaire de Thionville ! Ce multipropriétaire lorrain a ainsi pu s’offrir la maison de ses rêves pour la bagatelle de 3,05 millions d’euros. Il faut dire qu’il cumulait tous les atouts pour rassurer le banquier : des revenus ultra confortables de 20 800 euros nets par mois, hors revenus fonciers, et un apport de…800 000 euros. Rien que ça.

Les banques prêtent-elles seulement aux riches ?

Pour les autres emprunteurs percevant des revenus inférieurs à 4000 euros par mois, inutile alors d’espérer un taux aussi avantageux ? Pas vraiment ! Selon le dernier baromètre « les chouchous des banques », publié par VousFinancer le 27 janvier dernier, il est encore possible de décrocher des taux attractifs, y compris avec des revenus inférieurs à 4000 euros. A condition de disposer d'un apport conséquent.

Par exemple, une banque a prêté 140 000 euros à un primo-accédant  originaire de Clermont-Ferrand. Ce célibataire gagne 2300 euros nets par mois. Mais grâce à un apport de 40 000 euros, la banque lui a accordé un taux attractif de 1,30%, hors assurance sur 20 ans.

La palme revient à un couple de primo-accédants marseillais âgés de 35 et 30 ans : La banque leur a octroyé un prêt de 300 000 euros au taux exceptionnel de 0,95 % sur 20 ans ! Ils gagnent 4000 euros à deux. A noter qu'ils ont donné un apport non négligeable de 65 000 euros.

Investissement locatif avec  0 € d’apport, c’est possible !

A l'inverse, investir avec 0 € d’apport en vue de faire du locatif, c'est possible. A condition de percevoir de beaux revenus.  La preuve avec ce couple nantais âgé de 26 ans, et deux enfants à charge : en janvier 2017, dans le cadre d’un investissement locatif, ils ont pu emprunter 250 000 euros à un taux d’emprunt qui bat tous les records : 0,90% (hors assurance) sur 20 ans ! Et cerise sur le gâteau : sans mettre un seul centime sur la table! Mais il n'y a pas de mystère : ils gagnent 8000 euros nets par mois à deux.

Toujours dans le cadre d’un investissement locatif, un locataire lyonnais âgé de 29 ans a décroché, également sans apport, un prêt de 150 000 euros au taux attractif d’1,35% (hors assurance) sur 20 ans. Ce célibataire gagne 4600 euros nets par mois.

Est-ce encore le moment de renégocier son prêt ?

Pour obtenir les taux les plus bas, les revenus restent le facteur le plus différenciant avec des taux pouvant varier jusqu’à 1 % au sein d’une même banque en fonction des profils d’emprunteur. «Pour bénéficier des taux les plus bas, mieux vaut domicilier ses revenus et démontrer une capacité d’épargne, et ce, même si l’apport mobilisé dans le projet est relativement faible » précise Jérôme Robin. La preuve avec ce couple stéphanois âgé de 26 ans (5000 euros de revenus à deux), qui a obtenu un taux exceptionnel  d’1% sur 20 ans, avec 0 euros d’apport dans le cadre d’un rachat de prêt!

Attention « les dossiers de financement d’acquisitions sont actuellement traités en priorité », prévient Jérôme Robin. Pour ceux qui ont de nouveaux projets : c'est ENCORE le moment d'acheter. GO !

Alexandra Boquillon