L'augmentation des loyers en France suit l'inflation

La dernière étude sur le montant des loyers en France effectuée par l'observatoire Clameur, montre 2 choses intéressantes. Tout d'abord les loyers ont globalement augmenté comme l'inflation depuis le début de l'année 2014. Mais surtout, l'offre de mobilité locative est la moins importante dans les 3 régions les plus peuplées de France. Au final, la différence de loyers entre les régions les plus chères et les moins chères va du simple au double.

Les loyers augmentent de +0,7 % en 8 mois

La récente étude des loyers de l'observatoire clameur, montre que se loger coûte 0,7 % de plus en 8 mois. Il s'agit donc exactement de l'inflation constatée par l'INSEE. Cette simple conclusion ravira les adversaires du plafonnement de loyer de la loi ALUR. Plus généralement, les loyers ont augmenté de +1,4 % de 2006 à 2014.

 

La méthode de l'observateur Clameur

L'observateur Clameur réunit des grands noms de l'immobilier, constructeurs, investisseurs, assureurs, agents, organismes de crédit et groupements. Ses analystes détaillent les loyers dans 1340 villes de plus de 10 000 habitants.

À ce jour, pas moins de 290 000 baux ont été étudiés. En 2014, l'observatoire note que 155 000 nouveaux baux ont été signés depuis le 1er janvier.

Les loyers du marché sont donc mesurés lorsqu'un logement est mis sur le marché locatif pour la première fois, ou lors d'une relocation. Seuls les logements du secteur libre sont observés, c'est-à-dire les investissements immobiliers locatifs. À titre de comparaison, l'indice de référence des loyers de l'INSEE (IRL) mesure les variations au sein du même bail. Rappelons que le bailleur a le droit d'insérer une clause de révision annuelle, dont la variation ne peut pas dépasser celle de l'indice IRL.

 

Le plafonnement des loyers remis en question

Début septembre, M. Valls annonçait que le plafonnement des loyers de la loi ALUR n'aura lieu qu'à Paris. Toutefois à la demande de la maire de Lille, Mme Martine Aubry, les maires pourront appliquer cette mesure dans leur commune.

L'expérience se fera donc à Paris et ne sera reconduite que si elle s'avère nécessaire. Or l'étude de l'observatoire Clameur montre que Paris fait partie de ces villes où les loyers progressent moins vite que l'inflation. En 2014, on observe une moyenne de loyer de 24,7 € à Paris. Cela représente une augmentation de +0,4 % depuis le début de l'année 2014, et de +2,3 % depuis 2006.

 

Progression des loyers par ville en août 2014

Ces villes où les loyers diminuent

L'observatoire Clameur a relevé 4 villes de France de plus de 146 000 habitants, au sein desquelles les loyers ont diminué. À Saint-Étienne, se loger coûte en moyenne 7,6 €/m², ce qui est 4,7 % moins cher qu'au début de l'année 2014. À Dijon, les locataires payent en moyenne 11 €/m², soit -0,8 % depuis janvier, et +0,8 % depuis 2006. Les loyers de Montpellier sont en baisse de -0,4 % en 8 mois. À Reims, on se loge pour 10,8 euros/m², soit -0,3 % en 8 mois.

Ces villes où les loyers augmentent plus que l'inflation

On constate que les loyers augmentent plus vite que l'inflation dans 5 grandes villes de France. À Angers, les locataires déboursent en moyenne 10,4 €/m², ce qui est 3 % plus cher qu'au début de l'année. Toutefois, la variation des loyers entre 2006 et 2014 n'y est que de +0,6 %. À Lille, les loyers moyens sont en augmentation de +2,6 % depuis le début de l'année, et +2,6 % depuis 2006. Viennent ensuite Le Havre (+1,9 %), Villeurbanne (+1,6 %), Le Mans (+0,9 %), Lyon (+0,8 %), et Nice (+0,8 %).

Ces villes où les loyers suivent l'inflation

On observe que l'augmentation des loyers ne dépasse pas l'inflation dans 9 grandes villes de France. Parmi elles, 4 métropoles n'affichent qu'une augmentation située entre 0,1 % 0,2 %. À Toulouse, les loyers n'ont pas bougé depuis le début de l'année.

Ces villes où les loyers ont le plus augmenté en 8 ans

À Villeurbanne, se loger aujourd'hui coûte 12,5 €/m², soit une augmentation de +2,9 % depuis 2006. Reims prend la 2e place, avec +2,7 %, pour un loyer moyen de 10,8 €/m². Lille et Lyon se partagent la 3e place du podium, avec +2,6 %, pour respectivement 13,4 €/m² et 13 €/m².

Ces villes où les loyers sont les plus chers

Sans surprise, c'est donc à Paris où l'on trouve les loyers les plus élevés, avec une moyenne de 24,7 euros/m². Bien entendu les variations sont très larges d'un arrondissement à l'autre. Nice prend largement la 2e place, avec 15,2 €/m², pour une augmentation de +0,8 % depuis janvier. Montpellier est 3e avec une moyenne de 13,6 €/m², mais les loyers diminuent depuis le début de l'année. Lille prend la 4e place, avec 13,4 €/m².

 

État de la mobilité résidentielle en août 2014

Ces régions où le taux de mobilité résidentielle est le plus élevé

Le taux de mobilité résidentielle correspond à la part de logements remis en location chaque année. Notons que 95 % des logements à louer sont en fait reloués.

En Poitou-Charentes, 40,9 % du parc immobilier locatif privé est remis en location chaque année. La Bretagne suit avec 39,4 %, et les Pays de Loire ferment la marche avec 38 %. On ne peut pas manquer de constater que la mobilité résidentielle est la plus forte dans le grand Ouest.

Ces régions où la mobilité résidentielle est la plus faible

C'est en Île-de-France que la mobilité résidentielle est la plus faible, avec seulement 21,2 % des logements cherchant locataire en 1 an. Si l'on prend en compte le fait qu'il s'agit également de la région la plus peuplée de France, on se rend compte du besoin de constructions neuves.

Cet état de fait est encore renforcé lorsque l'on observe les deuxièmes et troisièmes régions de France en termes de faible mobilité locative. Le Rhône-Alpes n'a qu'un taux de 22,2 %, tandis que la Provence Alpes Côte d'Azur ne pointe qu'à 23,8 %. On constate donc que les régions de France les plus peuplées sont celles qui présentent le moins d'offres locatives.

Problème de logement à Marseille et Paris

L'observatoire Clameur montre que les problèmes de logement se font plus pressant à Marseille et Paris. Alors que dans la cité phocéenne la mobilité locative était de 16,7 % en 2013, elle est descendue à 14,8 % en 2014. À Paris, le taux correspondait à 17,4 % 2013, pour finir à 17,1 % en 2014.

Le constat est accablant, le marché locatif est en baisse de 35 % à Marseille depuis les années 90, et de 21,9 % à Paris depuis les années 2000.

Des écarts de loyer importants entre les régions

Les écarts de loyer sont doubles, entre les régions les moins chères et les plus chères. Alors qu'en Île-de-France le loyer moyen est de 19,1 €/m², au Limousin, en Franche-Comté et en Auvergne on se loge pour 8,5 €/m². En Bourgogne et en Pays de Loire, là où la mobilité locative est la plus forte, les loyers moyens oscillent entre 9,5 €/m² et 10,5 €/m².