Marché immobilier ancien : un bel été en perspective...

A Paris, le prix au mètre carré des appartements anciens s’établit en moyenne à 8 430 euros en février 2017, selon les derniers chiffres publiés par les notaires. Pour rappel en 2012, il s’établissait à 8460 euros. Ce record historique est en passe d’être pulvérisé : d’après les compromis et les promesses de vente enregistrés par les notaires ces derniers mois, le prix au mètre carré médian devrait atteindre 8700 euros en juin prochain! Y-a-t-il un risque de bulle immobilière? Cette tendance des prix à la hausse ne concerne-t-elle que la capitale ? Du côté des taux, quelles sont les perspectives après l’élection d’Emmanuel Macron et à l’approche des législatives ? Analyse de Vousfinancer et des notaires d’Ile-de-France.

 Les prix de l’immobilier à Paris atteignent des sommets et le record historique enregistré en 2012 est même en passe d’être pulvérisé. Selon les dernières statistiques des notaires franciliens, les prix ont grimpé de 5,2 % sur les douze derniers mois et le prix au mètre carré des appartements anciens s’établit en moyenne à 8 430 euros en février 2017. Soit 30 euros à peine de moins qu’en 2012, l’année du record historique. En effet, à l’époque le prix au mètre carré médian s’établissait à 8460 euros.

8700 euros le m² en juin à Paris 

Et ce n’est pas fini ! Les notaires misent sur « un renforcement de cette tendance haussière dans les prochains mois » et estiment qu’en juin la hausse atteindra 7 % sur un an. De quoi pulvériser le précédent record de 2012 pour grimper cet été à 8700 euros le mètre carré, d’après leurs compromis et promesses de vente enregistrés ces derniers mois.

Tendance haussière dans les grandes métropoles aussi

Selon la note de conjoncture mensuelle des notaires, la tendance à l’augmentation ne concernerait pas que Paris mais bien l’ensemble du pays, et en particulier les grandes métropoles, comme par exemple Bordeaux.

Pour rappel, fin février 2017, 867 000 ventes ont été conclues en douze mois, soit une hausse des volumes de transactions de 7,7 % sur un an, au niveau national.

Après une année 2016 « très dynamique » et un bon début d’année 2017, le marché immobilier demeure solidement orienté à la hausse et globalement très actif. Reste à surveiller l’évolution des taux de crédit…

Risque écarté d’une remontée forte et brutale des taux

Le pire a été évité. Marine Le Pen a été éliminée et Emmanuel Macron, élu Président de la République le 7 mai dernier avec 66,10% des voix. Selon Vousfinancer, « au surlendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, le taux de l’OAT 10 ans reste stable à un niveau bas, laissant penser qu’il n’y aura pas de tensions sur les taux de crédit dans les prochaines semaines liées à une hausse des taux d’emprunt d’Etat… Tout dépendra cependant des résultats des élections législatives et de la possibilité pour le nouveau président de constituer une majorité afin de rassurer les marchés et les agences de notation sur sa capacité à mettre en œuvre sa politique économique ».

Macron élu Président : une bonne nouvelle !

« Même si les marchés semblaient avoir anticipé l’élection d’Emmanuel Macron, celle-ci a été bien accueillie avec un impact limité sur le taux de l’OAT 10 ans, qui est tombé à 0,72 % le 8 mai avant de remonter ce jour à 0,87 %. Depuis la fin avril, les taux d’emprunt d’Etat à 10 ans sont stables aux alentours de 0,85 % contre plus de 1 % fin mars au moment où l’issue de l’élection était plus incertaine… « Du point de vue des taux d’intérêt, l’élection d’Emmanuel Macron est une bonne nouvelle car elle rassure les marchés et les investisseurs qui auraient pu craindre avec un autre scénario, un risque politique avec par conséquent à la clé une potentielle hausse des taux d’emprunt d’Etat, et des taux de crédit probablement » analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer, réseau de 155 agences de courtage en crédit.

Pour rappel, au premier trimestre, selon Crédit Logement, les emprunteurs se sont endettés à un taux moyen de 1,51% - bien inférieur au taux moyen de 1,92% pratiqué il y a un an, donc toujours très attractifs malgré la légère remontée des taux initiée en décembre dernier.

Et, « actuellement on peut emprunter en moyenne à 1,50 % sur 15 ans, 1,70 % sur 20 ans et 1,90 % sur 25 ans », rapporte Vousfinancer. « Début mai, sous l’effet notamment de la détente des taux d’emprunt d’Etat, les taux sont restés globalement stables et cinq banques ont même baissé leurs taux de 0,10 %... ». 

Dans ce contexte de taux toujours bas, les prix poursuivent leur ascension…atteignant des sommets comme dans la capitale.

Paris : prix multipliés par plus de 3 en 20 ans 

2840 euros ! C’est le prix moyen au mètre carré auquel s’échangeait la pierre parisienne en 1997, il y a exactement 20 ans. En juin prochain, le prix devrait atteindre un record historique estimé par les notaires à 8700 euros, soit un niveau plus de 3 fois supérieur à celui de 1997. Pire en 1999, il plafonnait à 2682 euros, pour exploser en 2009 à 6788 euros, puis en 2010 à 7330 euros, en 2011 à 8130 euros, avec un record en 2012 établi à 8460 euros, avant de baisser en 2013 à 8140 euros, puis remonter en 2016 à 8340 euros, et s’envoler en juin 2017 (selon les estimations des notaires) à 8700 euros !

Selon l’adage, les arbres ne peuvent pas monter jusqu’au ciel…sauf à Paris peut-être ? En tout cas, au moins tant que les taux resteront bas.

Mais pour les observateurs, il est inquiétant de voir les prix évoluer de 8400 en 2012 à 8700 en 2017. Ce n’est pas une bonne nouvelle. Du moins pour les primo-accédants qui se trouvent contraints de prospecter en première couronne parisienne où les prix restent plus accessibles. D’ailleurs comme de nombreux secundo-accédants aussi ! Par contre, force est de constater qu’ il y a de sacrées plus-values à la clé  pour ceux qui ont investi par exemple en 1997, 1999, 2009 ou même en 2010 et qui souhaiteraient revendre d’ici cet été.

Paris : risque de bulle immobilière en vue ?

Le volume de transactions a progressé dans la capitale de 14% sur un an, soit environ 42.000 ventes entre décembre et février, contre 19% dans l’ensemble de la région Ile-de-France. «Paris est le seul département à ne pas avoir retrouvé ou dépassé le niveau d’activité moyen de la période 1999-2007», soulignent les notaires. Comment l’expliquer ? Notamment en raison du niveau très élevé des prix...

 Cependant, les notaires écartent le risque de bulle immobilière, malgré le niveau bientôt record des prix parisiens, attendu en juin prochain. La situation du marché immobilier n’est pas comparable à celle des années 1990 ou 2010-2011, car les transactions concernent à ce jour quasi exclusivement des propriétaires occupants, qui vont habiter leur logement, et non pas des investisseurs, selon les officiers ministériels.

 Le risque de remontée brutale des taux a été écarté après l’élimination de Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle. Et malgré les prix qui s’envolent à Paris, le risque de bulle immobilière est également écarté, selon les notaires. Maintenant, il est souhaitable qu’Emmanuel Macron obtienne une majorité lors des élections législatives, prévues les 11 et 18 juin prochains...

 Elections législatives : le prochain cap à franchir

En effet, « dans les prochaines semaines, l’évolution des taux d’emprunt d’Etat pourrait dépendre du résultat des élections législatives et de la possibilité pour Emmanuel Macron d’obtenir une majorité, afin de rassurer les investisseurs et agences de notation sur sa capacité à mener des réformes économiques » conclut Jérôme Robin, président de Vousfinancer. Affaire à suivre.

 Alexandra Boquillon

 

Source : base BIEN (Base d’Informations Economiques Notariales).