Taux en juin : encore quelques baisses… y compris sur les durées longues. Et des taux record sur 30 ans !

En juin, on assiste encore à des baisses de taux dans quelques banques, même si beaucoup ont fait le choix de la stabilité, après les avoir baissés en mai…Dans ce contexte, il semblerait que la remontée des taux de crédit ne soit pas pour tout de suite…

Compte-tenu du niveau élevé des prix, notamment dans les grandes villes, les banques ont la volonté de maintenir les taux à un niveau attractif pour ne pas casser la demande qui semble repartir, d’autant que certaines d’entre elles sont en léger retard sur leurs objectifs de production de crédit...

Taux record : 1,35% sur 25 et 30 ans !

Dans l’idée de rendre davantage accessible l’achat immobilier, une banque a même fortement baissé ses taux sur 25 et 30 ans qui atteignent un niveau record : 1,35 %. De nouvelles baisses de taux en juin, avec des taux record sur 30 ans ! En juin, si la moitié des barèmes de taux reçus sont stables, l’autre moitié affiche des baisses de taux de 0,05 % à 0,10 % et même 0,30 % dans une banque régionale. Certaines banques n’appliquent ces nouvelles baisses que sur les plus beaux profils, mais d’autres baissent leurs taux pour tous les emprunteurs, y compris sur les durées longues. Une banque propose ainsi des taux en forte baisse, à 1,35 % sur 25 ans et même sur 30 ans pour les moins de 40 ans !

Du jamais vu ! « Alors qu’on entend que certaines banques auraient la volonté de remonter leurs taux de crédit, dans les faits, il n’en est rien ! On ne voit poindre aucune remontée des taux, bien au contraire ! Dans le contexte de timide retour de la demande au 2 ème trimestre et après un 1 er trimestre marqué par l’attentisme, les banques ont bien conscience de la fragilité de cette reprise et de l’importance de continuer à proposer des taux bas dans un contexte de prix élevés.

Taux planchers négociés à 0,80 % sur 15 ans !

En outre, certaines sont en léger retard sur leurs objectifs de production de crédit ce qui les conduit à rester attractives pour prendre des parts de marché sur leurs concurrents… » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Les taux moyens sont actuellement à 1,30 % sur 15 ans, 1,50 % sur 20 ans et 1,70 % sur 25 ans mais avec des taux planchers négociés à 0,80 % sur 15 ans, 1,12 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans pour les meilleurs profils.

L’allongement des durées de prêt : une nécessité… et une réalité !

Comme nous l’annoncions en mars, les banques acceptent à nouveau d’accorder des prêts bien plus longs (jusqu’à 35 ans) et à des taux en forte baisse ! L’une d’entre elles propose même des taux à 1,35 % sur 25 et 30 ans… Pour rappel, début 2015 l’écart entre un prêt sur 25 ans et un prêt sur 30 ans atteignait souvent 1 point (3 % sur 25 ans contre 4 % sur 30 ans), l’allongement de la durée du prêt ne permettant alors ni d’accroître la capacité d’emprunt, ni de faire baisser la mensualité qui pouvait même être supérieure sur 30 ans que sur 25, avec un coût du crédit supérieur de 70 % ! En 2018, cet écart a considérablement baissé pour même disparaitre dans une banque…

Primo-accédants : + 18 748 euros de capacité d'emprunt par rapport à 2016  grâce à l'allongement des durées de prêt !

« Dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier mais aussi de diminution des aides à l’achat, les banques acceptent à nouveau, sous conditions bien sûr, d’allonger les durées de prêts, seule façon de maintenir la solvabilité des primo-accédants notamment... Il est vrai que cela peut faire peur de s’endetter sur 30 ans mais beaucoup d’emprunteurs n’iront jamais au bout du crédit. En outre à ce niveau de taux l’amortissement du prêt – le remboursement du capital - est beaucoup plus rapide ce qui réduit le risque en cas de revente rapide… » analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

Par exemple, dans le cas d’un emprunt de 200 000 € sur 30 ans, à 4 % comme c’était le cas en 2015, au bout de 5 ans le capital restant dû à la banque était de 180 900 €, alors qu’avec un prêt à 1,35 %, il est aujourd’hui de 172 000 €. Si le prêt est fait sans apport (incluant le financement du bien à 180 000 € ainsi que les 20 000 € de frais liés à l’achat) dans le 1 er cas, en cas de revente contrainte au bout de 5 ans, l’emprunteur ne peut rembourser la banque si le bien vaut toujours 180 000 €…Ce n’est plus le cas avec des taux aussi bas, et ce même en cas de légère moins-value, ce qui sécurise tant la banque que l’emprunteur... Vousfinancer constate bel et bien cet allongement des durées de prêt dans ses profils d’emprunteurs… Ainsi, actuellement les primo-accédants empruntent en moyenne 155 289 € sur 22 ans et 2 mois, contre 136 541 € sur 21 ans et 9 mois à la même période en 2016 ; et ce avec un apport et des revenus stables…

Publié par Alexandra Boquillon