Prix de l'immobilier : le baromètre des notaires de France bientôt encadré ?

Tout acte de transaction immobilière doit être effectué devant notaire. On pourrait donc croire que les données mises en ligne sur les sites des chambres des notaires sont suffisants pour connaître les prix de l'immobilier, et pourtant. Selon le site capital.fr, seuls 30 % des avant-contrats signés sont pris en compte, et uniquement 65 % des actes de vente. Un dispositif initié il y a 4 ans pourrait donc voir le jour, réglementant la transmission des données en provenance des notaires, à destination d'Internet.

Le rôle des notaires dans l'information sur les prix de l'immobilier

Toute transaction immobilière doit se faire par l'intermédiaire d'une étude notariale. Ils sont donc sans aucun doute les mieux placés pour renseigner le public sur les prix de l'immobilier. C'est ce qu'ils font aujourd'hui, à travers 2 sites principaux. Le prix du m² en région parisienne est visible sur celui de la chambre des notaires de Paris/Île-de-France. Pour le reste de l'Hexagone, un autre site renseigne l'acheteur potentiel sur le prix du neuf et de l'ancien. En supplément, chaque département compte sa chambre notariale, qui édite les annonces immobilières locales, ainsi que des actualités et conseils.

Cependant d'après un article de capital.fr, une faible part des données récoltées par les études remonte effectivement jusqu'au webmaster des sites en question.

 

Quand Etalab s'en mêle

La mission Etalab a vu le jour par un décret du 21 février 2011, afin d'aider à créer « un portail Internet rassemblant les données publiques de l'État » (source vie-publique.fr). Ledit portail est aujourd'hui en ligne sur data.gouv.fr, et informe le consommateur sur des thèmes allant de l'agriculture et l'alimentation aux transports, en passant par l'emploi et la santé.

Il y figure également des données sur le logement, toutefois limitées à celles recueillies par le ministère du développement durable, sur la construction notamment. Etalab  en voudrait plus, et pousse donc à une collecte de 100 % des données récoltées par tous les notaires de France, après chaque signature d'avant-contrat et d'actes définitifs.

D'après les informations procurées par capital.fr, cette obligation s'appliquerait dès lors que l'on recense plus de 20 actes immobiliers sur une zone déterminée, par trimestre. Les informations procurées devraient permettre à l'acheteur et au vendeur de s'informer sur les prix du m², en fonction des caractéristiques de l'immeuble : superficie, étage…. La recherche pourrait donc s'effectuer par zone géographique, ainsi que par arrondissement lorsqu'il s'agit de grandes villes de France.

Il semble que l'adresse correspondant à chaque transaction ne sera pas divulguée, sans doute dans un souci de privauté. En tout état de cause, si les informations d'ores et déjà procurées par les différents sites des notaires de France s'avèrent utiles pour prendre la température du marché immobilier, une amélioration du flux des données ne sera que bénéfique pour le marché.

 

Ces outils notariaux qui permettent de connaître les prix de l'immobilier

Chambre des notaires d'Île-de-France

Le site de la chambre des notaires d'Île-de-France accueille le visiteur sur un visuel qui attrape le lecteur. Les données sont découpées en 4 grandes zones géographiques : Paris, la petite couronne, la grande couronne, et enfin la totalité de l'Île-de-France.

Les chiffres sont calculé sur 3 mois, comparé à la même période l'année précédente. Par exemple, à ce jour les relevés concernent la période juin 2014 – août 2014, comparée à juin 2013 – août 2013.

Le visuel est bien fait, à gauche la colonne des prix, à droite celle des ventes. Pour la période étudiée on constate que les prix diminuent partout en Île-de-France, et que le nombre de ventes augmente.

Pour en savoir davantage sur les prix de l'immobilier, l'utilisateur clique sur un lien pour faire apparaître une carte, et obtient ainsi plus de détails.

Prix de l'immobilier des notaires de France

Pour connaître les prix de l'immobilier ailleurs qu'en Île-de-France, il suffit de se rendre sur le site immoprix.com. L'aspect du design n'a rien de commercial, tout est tourné vers le côté pratique. Un moteur de recherche permet de consulter le prix moyen du m² en fonction de la nature du bien en question : appartement, maisons ou terrain. On rentre le code postal ou le nom de la commune, et l'on envoie la recherche.

L'acheteur et le vendeur potentiels ont également accès à un tableau, différenciant le neuf de l'ancien. Le tableau recense le prix des maisons et appartements en fonction de la surface, par zone géographique. Le visiteur clique sur le lien de sa région, et arrive sur la page relative aux départements. De là il rétrécit sa recherche par secteur, et enfin par commune. Sur chaque page il obtient l'évolution du prix de l'immobilier, qu'il s'agisse d'anciens ou de neuf, au cours des 5 dernières années. La même recherche peut être effectuée à l'aide d'une carte interactive.

La note de conjoncture notaire – INSEE

Tous les trimestres, les notaires publient une note de conjoncture sur le marché de l'immobilier ancien, conjointement avec l'INSEE. Cette note constitue une synthèse du comportement du marché, ventes, prix, et leurs évolutions. Il s'agit d'un outil intéressant pour les internautes ayant besoin de prendre la température des évolutions des prix de l'immobilier, par grandes zones géographiques, selon qu'il s'agisse de maisons ou d'appartements. La note de conjoncture notaire – INSEE pour le 2e trimestre 2014, montrait des prix à la baisse et un volume de transactions stables.

En survolant rapidement la page d'accueil de toutes les notes de conjoncture rédigées, on se rend compte d'un coup d'œil des évolutions du prix des logements anciens, trimestre par trimestre.

 

Peut-on anticiper une baisse/hausse des prix de l'immobilier ?

Il serait très hasardeux d'anticiper avec certitude une baisse ou une hausse des prix de l'immobilier. À la règle de base offre/demande, vient s'ajouter plusieurs facteurs influençant l'humeur des acheteurs et des vendeurs. Le PTZ+ est l'un d'entre eux, car il facilite l'accès à la propriété pour les primo accédants, toutefois il se limite à l'immobilier neuf. L'évolution des revenus est également à prendre en compte, sans oublier le moral des ménages et des entreprises. Enfin, les taux de prêt immobilier jouent un grand rôle.

Or justement, en ce moment on observe que les taux d'emprunt sont au plus bas, mais que le volume des crédits accordés est en baisse. Si certains analystes avancent que la mollesse du marché devrait continuer à tirer les prix vers le bas, d'autres mettent en garde sur le fait que le plancher a été atteint.