Crédit immobilier : comment décrocher un bon taux dans un contexte de légère remontée ?

L’année s’achève et la majorité des banques ont atteint leurs objectifs. Dans ce contexte, elles sont moins enclines à prêter sauf aux excellents profils. De plus les taux se sont stabilisés avec une légère tendance haussière en novembre.  Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer vous donne tous les conseils nécessaires, en vue de décrocher un bon taux, y compris dans le cadre d’une renégociation de prêt. Explications.

 

En novembre, on assiste aux premières remontées de taux, de 0,05 à 0,15 %. Des hausses modérées qui souvent ne concernent souvent que certaines durées (longues) ou profils (à faibles revenus) et sont même parfois accompagnées de baisses sur d’autres typologies d’emprunteurs, en fonction des profils ciblés par les banques en question. Une banque nationale a néanmoins remonté ses taux de 0,10%, mais elle reste parmi celle qui propose les taux les plus bas. A l’inverse, d’autres banques poursuivent leurs baisses ce mois-ci. Donc globalement, en cette fin d’année, la tendance reste à la stabilité. Les taux moyens restent stables à 1,05 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans.

« En cette fin d’année, si les banques accordent toujours des taux record aux profils qu’elles souhaitent capter, comme elles ont dépassé leurs objectifs de production de crédits, certaines sont plus restrictives pour les profils considérés comme moins rentables pour elles à ce niveau de taux… On observe ainsi les premières remontées de taux… Finalement, en cette fin d’année, les écarts de taux et d’accès au crédit se creusent selon les profils. Pour certains, nous avons des difficultés à obtenir un accord de financement par manque d’apport notamment, et pour d’autres nous parvenons à négocier encore des taux record grâce à un bon niveau d’épargne et de revenus » explique Jérome Robin, directeur général de Vousfinancer.

Quels atouts faut-il cumuler pour que les banques vous déroulent le tapis rouge ?

Tout d’abord le CDI reste le sésame indispensable. Encore mieux si vous empruntez en couple et que vous êtes tous les deux embauchés en contrat à durée indéterminée. 2ème atout indéniable pour décrocher un bon taux : avoir des revenus confortables. N’oubliez pas que  les établissements bancaires scrutent à la loupe votre « reste à vivre », c'est-à-dire l'argent qu'il vous reste après la mensualité de crédit payée.  La banque va étudier effectivement votre train de vie. Si vous gagner 15 000 euros net par mois mais que vous en dépensez 17 000 euros, soit un découvert de 2000 euros mensuel, autant vous dire que vos revenus très élevés ne vous servent à rien au final. En tout cas aucun établissement prêteur ne s’engagera à financer votre projet. A l’inverse, si vous avez un plus petit salaire mais avec un niveau de vie en adéquation avec vos revenus avec une tendance plus fourmi que cigale, la banque financera plus volontiers vos projets.

Si vous avez de l’argent mis de côté, cela va rassurer aussi la banque. « Actuellement, ne pas avoir d'argent de côté, c'est dans certaines enseignes un motif possible de refus de crédit », confirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Et pour cause en cas d’imprévus, votre épargne vous permet de pallier toute éventualité et de dormir sur vos deux oreilles.

Autre atout : ne pas hésiter à mettre un apport dans le projet. C’est même fortement recommandé. Ainsi vous réduisez votre taux d’endettement et le risque est moins élevé pour l’établissement prêteur.

En général, les banques exigent 10 % minimum d'apport personnel pour couvrir les frais de notaire. « Récemment, certaines banques régionales refusent les dossiers sans apport. Alors qu’en début d'année, les financements à 100 et 110 % étaient plus facilement octroyés », confie Sandrine Allonier aux Echos

Pour rappel, la banque va vous demander vos 3 derniers bulletins de paye. Le mieux est d’avoir un an d’ancienneté ou au moins d’avoir terminé sa période d’essai. Pour ceux qui sont indépendants ou chef d’entreprise, elles étudieront vos 3 derniers bilans. Conseil : sur les 3 mois avant de demander un prêt : ne faites pas de dépenses inconsidérées, pas de virements injustifiés.

Les renégociations sont toujours possibles et intéressantes 

Dans ce contexte de stabilisation des taux avec une légère tendance à la hausse, est-il toujours intéressant de faire renégocier votre crédit immobilier en vue d’obtenir un meilleur taux ? La réponse est oui ! « Les renégociations sont toujours possibles et intéressantes pour tous les prêts souscrits initialement à plus de 2,5%, voire 2% », confirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Comment optimiser votre renégociation de prêt ?

« Mettre en concurrence les banques car même très bas, les taux varient fortement d’une banque à l’autre selon les profils.

Bien préparer son dossier car la banque demandera les 3 derniers relevés de compte, 3 derniers bulletins de paie et surtout le décompte de remboursement afin de savoir combien vous devrez encore à votre banque, ce qui peut prendre parfois plusieurs mois… Anticipez !

Avoir conscience des frais avec des pénalités de remboursement anticipé qui devront être versées à l’ancienne banque (3 % du capital restant dû plafonnés 6 mois d’intérêts), frais de dossier et frais de garantie pour le nouveau prêt (entre 1,2 et 2 % du montant emprunté). Ces frais peuvent, sous conditions, être réintégrés dans le nouveau prêt.

Faire le choix si possible de diminuer la durée restante de son prêt en conservant la même mensualité car l’économie générée sera plus importante grâce à un taux plus faible sur une durée plus courte et un amortissement du crédit plus rapide.

En profiter pour trouver une assurance de prêt mieux adaptée et/ou plus compétitive et maximiser ainsi les économies générées par l’opération de renégociation

Prévoir de conserver son bien – et donc son crédit - encore 2 ans minimum car lors d’un rachat, on repart en début de prêt avec, par conséquent, un amortissement plus lent les premières années… », conseille Sandrine Allonier.

Propos recueillis par Alexandra Boquillon