Conséquence du recentrage du prêt à taux zéro en 2018 : moins 30% de bénéficiaires !

Après le recentrage du prêt à taux zéro en 2018, sans surprise, Vousfinancer, 3ème réseau national de courtage en crédit avec plus de 200 agences, constate une baisse d’un tiers du nombre de bénéficiaires et une diminution de 10 % des montants accordés avec un impact plus fort dans le neuf que dans l’ancien. L’objectif du gouvernement de baisser le coût des aides au logement devrait donc être atteint, au détriment des primo-accédants qui sont les premiers à pâtir de la hausse des prix. Estimations de la SGFGAS (Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l’Accession Sociale à la propriété), croisées avec les statistiques de Vousfinancer.

PTZ reconduit en 2018 mais revu à la baisse

En 2018, le PTZ a été reconduit pour 4 ans mais dans le neuf, il a été recentré sur les zones tendues (zones A, A bis et B1) où les montants de PTZ atteignent encore 40 % de l’opération mais abaissé à 20 % dans les zones B2 et C jusqu’en 2019. A partir de 2020, sauf changement, les zones détendues ne devraient plus être éligibles au PTZ.

Dans l’ancien, sous conditions de travaux, le dispositif a été recentré sur les zones B2 et C avec le maintien d’une quotité de financement de 40 %. Les zones dites tendues (A, A bis et B1) n’y sont plus éligibles.

L’objectif de ce recentrage était selon le gouvernement d’avoir un dispositif « mieux ciblé pour construire plus vite en zone tendue et soutenir la revitalisation dans les zones détendues » mais également d’en réduire le coût…

Une baisse de 30 % du nombre de prêts à taux zéro !

En 2018, d’après les estimations du SGFGAS, la Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l’Accession Sociale à la propriété, le nombre de PTZ accordés en 2018 devrait ressortir à 90 000 environ contre 123 477 en 2017, soit une baisse de 27 %... En 2019, la baisse devrait se poursuivre, le gouvernement prévoyant l’octroi de 88 200 PTZ.

Dans le neuf, la baisse atteint 35 % contre 21 % dans l’ancien

Vousfinancer, réseau de courtage en crédit, confirme cette baisse du nombre de prêts à taux zéro obtenus par ses clients en 2018 avec un recul plus marqué dans le neuf que dans l’ancien. « En 2018, le nombre de dossiers de crédit avec un prêt à taux zéro a baissé de 32 % toutes opérations confondues. Dans le neuf, la baisse atteint 35 % contre 21 % dans l’ancien. Cela montre que le fait de limiter la quotité de financement à 20 % du montant de l’opération en zones détendues a davantage pénalisé les primo-accédants que sa suppression dans l’ancien dans les zones tendues… C’est le secteur de la construction dans les zones les moins tendues qui a le plus pâti de ce recentrage… » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Ainsi, les PTZ dans le neuf (VEFA et construction) ne représentent plus que 69 % des PTZ contre 75 % en 2017. Plus révélateur encore, dans la répartition maison/appartement, les maisons ne représentent plus que 50 % des PTZ en 2018, contre 61 % en 2017, confirmant la encore l’impact de la baisse du PTZ en zone B2 et C…

Du côté des montants des prêt accordés, Vousfinancer constate qu’ils sont également en baisse en 2018, de 10 % en moyenne, mais avec un recul là encore plus marqué dans le neuf (- 6111 €) qui s’explique par le fait que les montants accordés ne dépassent pas 20 % du montant de l’opération dans les zones détendues, là où les primo-accédants ont le moins de difficultés à acheter en raison du niveau des prix et donc là où la demande de PTZ est forte…

Dans l’ancien les montants de PTZ ont logiquement diminué également, car le dispositif n’existe plus en zone tendues, là où les prix étaient les plus élevés…

Primo-accédants et ménages modestes pénalisés

« Après la suppression des APL accession, le recentrage du PTZ a également pénalisé les primo-accédants et les ménages modestes qui voient qu’encore une fois, un dispositif efficace est menacé… Nous attendons de savoir s’il sera maintenu au-delà de 2019 dans le neuf en zone détendue. C’est un enjeu pour les futurs propriétaires, mais aussi et bien sûr pour les constructeurs de maisons individuelles impactés par le recentrage du dispositif » conclut Sandrine Allonier.

Publié par Alexandra Boquillon