Crise du Coronavirus : comment suspendre les échéances d’un crédit immobilier ?

Nous sommes en pleine crise du Coronavirus et cela a des conséquences sur l’économie mondiale et donc sur l’économie française. Beaucoup de foyers français connaissent actuellement une baisse de leurs revenus. De ce fait, de nombreux emprunteurs peuvent être confrontés à des difficultés de remboursement de leur crédit immobilier. Pour y faire face, des solutions existent. Nous vous expliquons quelles sont les alternatives possibles pour vous aider à gérer votre budget durant cette période inédite.

Reporter vos mensualités

Selon un sondage OpinionWay réalisé pour Vousfinancer.com, un tiers des Français remboursent actuellement un crédit immobilier. Or, un certain nombre d'entre-eux craignent une perte de revenus. Cette perte de revenus est liée au chômage partiel ou à une baisse d’activité pour les indépendants, les artisans et les commerçants. Ainsi, depuis quelques jours, les demandes de report ou de suspension d’échéances de prêt se multiplient. 

Prenez votre contrat de prêt et relisez-le. En effet, certains établissements bancaires proposent un report d’échéances dans leur offre de prêt. En général, ce qui est proposé, c’est de pouvoir suspendre les mensualités au bout de 24 mois de remboursement. Et ce, pour une durée de 1 à 12 mois maximum, en une ou plusieurs fois. Vous avez peut-être cette offre dans votre contrat. Si c’est le cas et que vous souhaitez reporter vos mensualités, contactez votre banque. En revanche, sachez que l’assurance de prêt ne peut faire l’objet d’un report. Elle continue à être versée mensuellement afin de protéger l'emprunteur. 

Par ailleurs, même si votre banque ne propose pas cette option, vous avez toujours la possibilité de faire une demande de report de mensualités. En effet, vu la situation actuelle, les banques se montrent un peu plus souples. Votre banque peut donc tout de même accepter un report temporaire de vos échéances de prêt pour assurer la continuité du remboursement du crédit. La démarche est gratuite, alors n’hésitez pas à en faire part à votre conseiller.

Cependant, soyez vigilant. Même si la démarche est gratuite, la suspension d’échéance a un coût. En effet, le report génère des intérêts supplémentaires. Vous allongez la durée du crédit, donc vous augmentez automatiquement son coût. Par exemple, avec un prêt de 200 000 euros à 1,5 % sur 20 ans, vous avez des mensualités de 965 euros. Si vous suspendez vos mensualités pendant trois mois, cela rallonge la durée totale du prêt de quatre mois et engendre un surcoût de près de 1 000 euros.

Moduler vos mensualités

Si le report des échéances de prêt vous semble trop coûteux, une alternative existe. Il s’agit de la modulation des échéances. La plupart des banques proposent de diminuer les mensualités de 10 à 30 %, au bout de 2 ans de remboursement. Et dans la limite d’un allongement de la durée du prêt de 2 ans maximum. Cette solution est plus facile à mettre en place et moins coûteuse pour l’emprunteur. En effet, les sommes reportées sont moins importantes, donc les coûts liés à cette action sont amoindris. 

Les crédits modulables sont devenus la norme depuis plusieurs années. Il y’a donc des chances que vous ayez cette option dans votre contrat. Ainsi, elle prévoit que les emprunteurs qui sont en difficulté financière temporaire peuvent demander la modulation de leurs échéances de prêt immédiatement. 

Normalement, les nouveaux emprunteurs ne peuvent pas bénéficier de cette option. Seuls ceux qui ont signé leur prêt depuis un an peuvent en faire la demande. Cependant, vu le contexte actuel, les banques assouplissent là aussi leurs conditions. Elles peuvent donc accepter une modulation en tout début de prêt si un emprunteur est en difficulté. Cette solution est gratuite comme le report des échéances. Pour en faire la demande, contactez votre banque et votre conseiller. Sachez toutefois que si votre banque accepte, cela nécessite la rédaction d'un avenant à votre contrat de prêt. Ce dernier engendre des frais d'émission que vous devrez payer à votre banque.

Sandra PETRICEVIC