Actualité immobilière : inquiétudes en France et en Chine

Paradoxe de l'actualité immobilière, en France on ne construit pas assez et en Chine ont construit trop. Dans l'Hexagone, les promoteurs se plaignent des longueurs administratives, à l'image du PDG de Bouygues immobilier interviewé par le journal Le Parisien. En Chine, la baisse des prix de l'immobilier commence à causer des problèmes aux collectivités locales.

Toujours moins de logements neufs en France

Toujours moins de mises en chantier

Les mises en chantier ont reculé de -17,6 % de février à avril, c'est ce que montrent les derniers chiffres du ministère du développement durable. Sur 1 an, soit entre mai 2013 et avril 2014, cela signifie un recul de -6,5 %.

De février à avril, le nombre de chantiers débutés donnera lieu à la construction de 69 925 logements. De mai 2013 à avril 2014, l'Hexagone en est à 316 360 unités. On ne parle plus depuis longtemps de l'objectif des 500 000 par an.

Toujours moins de permis de construire accordés

La tendance à la baisse de la construction de logements neufs en France risque de s'empirer. De février à avril, le nombre de permis de construire accordés à reculé de -22,8 %. On note donc une légère amélioration par rapport aux chiffres janvier – mars, où la baisse du nombre de permis de construire accordés était de -25 %.

De février à avril, les collectivités locales ont autorisé la construction future de 93 884 logements neufs. En 1 an, la réserve de construction se monte à 392 659 unités, c'est 21,5 % moins bien que l'année précédente.

L'immobilier neuf est plus cher que l'ancien

La baisse des taux de prêt immobilier accompagnée d'un réajustement des prix du mètre carré de l'ancien, profite au secteur. Les Français se tournent vers les logements anciens, délaissant les programmes immobiliers.

 

Pourquoi la France construit-elle moins de logements ?

La réponse du PDG de Bouygues immobilier

Interviewé par le journal Le Parisien le 26 mai dernier, le PDG de Bouygues immobilier François Bertière ne mâche pas ses mots. Pour lui, la demande de logements neufs en France est de l'ordre de 800 000 unités. On est donc très loin du compte avec une moyenne tournant autour des 300 000 habitations construites. Et M. Bertière de conclure : « nous sommes prêts à construire plus. Mais nous ne pouvons pas ».

Selon lui, la pénurie de logements s'explique par un manque de participation des municipalités. M. Berthier avance que la plupart d'entre elles voient l'arrivée de nouveaux logements comme une contrainte. Qui dit nouveaux habitants, dit besoins de nouveaux services : écoles, transports, magasins… Des complications et des coûts supplémentaires, pour de faibles recettes fiscales.

Un choc de simplification attendu

Le gouvernement a promis un choc de simplification, afin de de faciliter la mise en chantier de logements neufs. L'objectif de simplification des mesures administratives devrait permettre aux promoteurs de dépenser moins pour construire. L'idée est de reporter les coûts de production sur l'acheteur.

Car, toujours selon le PDG de Bouygues immobilier, le prix du mètre carré neuf peut être maîtrisé. Selon lui, un appartement neuf à énergie positive dans les Yvelines revient à environ 245 € par mètre carré. Cela représente environ 15 € par mètre carré de plus qu'une construction classique, la différence est donc largement compensée par les économies d'énergie.

 

Les chiffres de la construction par région

Ces régions où l'on construit le plus

Sans surprise, c'est en Île-de-France que l'on construit le plus avec 47 921 logements neufs en 1 an. Sans surprise non-plus, la région Rhône-Alpes arrive en 2e position avec 35 792 chantiers commencés en 1 an. L'Aquitaine (28 672) et la Provence Alpes Côte d'Azur (26 353) complètent le podium.

Ces régions où le construit le moins

C'est au Limousin où l'on construit le moins, 2242 chantiers sont sortis de terre en 1 an. Vient ensuite la Corse, avec 3191 constructions. La région Champagne-Ardenne (3277) et la Franche-Comté (3950) suivent de près.

Ces régions où l'on devrait construire plus

C'est en Île-de-France que l'on a accordé le plus de permis de construire, avec 64 007 unités en 12 mois. Suit bien entendu le Rhône-Alpes (52 312 unités), la Provence Alpes Côte d'Azur (34 329 unités), et l'Aquitaine (30 362). Ces permis de construire accordés devraient logiquement donner lieu à des mises en chantier d'ici à 2 ans.

Ces régions où l'on va construire moins

Le classement est presque le même, au bas du tableau on trouve le Limousin, avec seulement 2328 permis de construire accordés en 1 an. Suivent la Corse (3620), la Champagne-Ardenne (4694) et la Bourgogne (4926).

 

En Chine, on construit trop mais l'on doit se méfier de la chute des mises en chantier

L'épineux problème de l'immobilier en Chine

La hausse et la baisse des prix de l'immobilier en Chine est un véritable casse-tête pour les autorités. S'il est important d'enrayer la hausse des prix afin de conserver le pouvoir d'achat des ménages, une chute serait catastrophique.

En premier lieu, les ventes d'immobilier et ventes de terrain représentent l'une des principales ressources pour les collectivités locales chinoises. Plus les prix du mètre carré augmentent, plus les autorités locales encaissent de fonds. Cependant lorsque ces prix sont trop élevés, les ventes baissent et les localités perçoivent moins de rentrées d'argent. Par conséquent, elles peuvent difficilement rembourser les emprunts colossaux qu'elles ont souscrits pour équiper leurs cités gigantesques.

En second lieu, lorsque les prix de l'immobilier baissent, les autorités chinoises disposent donc de moins de ressources pour leurs dépenses locales. Mais surtout, la plupart des prêts bancaires sont assujettis d'une hypothèque. Si les prix des logements et des terrains baissent, les banques devront prêter moins, c'est-à-dire en fonction de la valeur actuelle du foncier et de l'immobilier. Cela signifie moins d'investissements dans le pays, et donc une croissance au ralentit.

État du marché immobilier en Chine

L'indice de l'immobilier chinois présente une baisse de -0,3 % des prix de l'immobilier en 1 mois, dans 70 grandes villes. Cependant en comparant sur 1 an, le mètre carré continu de grimper. Toutefois il semble marquer le pas depuis 5 mois. Les promoteurs immobiliers enregistrent moins de vente, et de faits ralentissent les mises en chantier. C'est ainsi que la construction de logements neufs a ralenti depuis 2013.

Le marché immobilier chinois devrait donc se réajuster, éloignant la peur de la bulle immobilière.Toutefois le dossier des recettes fiscales va arriver sur la table. D'après le site french.china.org.cn, une centaine de grandes villes chinoises ont enregistré une baisse des revenus fiscaux. Et cela n'est pas près de s'arranger, car les promoteurs peines à trouver du capital. À titre d'exemple, le géant Guangde Shenzhen vient de s'ouvrir aux marchés publics pour se financer.