Investir en période d’inflation, pour qui et pourquoi est-ce intéressant

C’est désormais indéniable : le mouvement de remontée des taux de crédit immobilier est bel est bien enclenché. Ces augmentations de taux sont le fait de la hausse des conditions de refinancement mais également de l’inflation qui devrait atteindre 5,4 % en juin selon l’Insee, un record depuis 1985 ! Pour autant, bien qu’à l’origine du mal, avec des taux qui impactent le taux d’endettement limité à 35 %, l’inflation ne doit pas être perçue comme un frein à l’investissement immobilier, bien au contraire !


En effet les taux réels, déflatés, restent très favorables, comme l’a dit lui-même Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, à l'issue de la dernière réunion du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) en mars : « Avec un taux immobilier à 1,1 % ou 1,2 % par an sur 25 ans et une inflation à près de 3 % nous sommes toujours sur des taux réels négatifs. Donc les conditions de financement des ménages restent particulièrement attractives en France. C'est le plus important pour nous. »
Mais c’est surtout théorique pour beaucoup d’emprunteurs. On dit qu’en période d’inflation il est intéressant d’acheter car si les salaires progressent également en fonction des hausses des prix, alors que les mensualités d’un crédit restent stables, le poids relatif du crédit au sein des revenus diminue, tout comme le taux d’endettement d’ailleurs. A condition bien sûr que les revenus augmentent, ce qui n’est pas toujours le cas. Voire même très rarement !

Une hausse du smic pour compenser l’inflation…

C’est notamment le cas du smic, qui pour tenter de compenser l’inflation, a été revalorisé en mai pour la 3e fois en 7 mois avec une hausse significative de 171 € nets depuis janvier 2021.
Pour autant, si ces dernières années, la hausse du salaire minimum permettait encore de compenser dans certaines villes la hausse des prix de l’immobilier grâce également à la baisse des taux, ce n’est désormais plus le cas.

Dans toutes les villes de France étudiées, le pouvoir d’achat immobilier a reculé en 2022, mais également depuis janvier 2021 notamment en raison de la hausse des taux de 0,4 % en moyenne - mais qui peut être bien supérieure dans certaines banques - mais aussi à cause de la hausse des prix qui s’est poursuivie en ce début d’année, et ce malgré des conditions d’emprunt plus compliquées.

Le recul le plus fort est observé au Mans où le pouvoir d’achat immobilier a baissé de 3,4 m2 en seulement 4 mois, suivi de Brest et Saint-Etienne (-3,1 m2), 3 villes dans lesquelles les hausses de prix sont les plus fortes : 3 % au Mans, 1,5 % à Saint-Etienne ou 4,1 % à Brest.

Investir en période d’inflation

Pour les investisseurs qui mettront en location leur bien, il peut être intéressant d’acheter en période d’inflation. En effet, les loyers, eux, sont indexés sur l’inflation, via l'indice de référence des loyers (IRL).

L’indice de référence des loyers (IRL) de l’Insee sert à calculer les augmentations de loyers en cours de bail. Dans les grandes agglomérations, il doit également être utilisé à l’arrivée d’un nouveau locataire.  Au premier trimestre 2022, l'indice de référence des loyers s'établit à 133,93. Sur un an, il augmente de 2,48 %, après +1,61 % au trimestre précédent. Ainsi la mensualité du prêt reste fixe mais les loyers servant à la rembourser en partie eux augmentent, venant diminuer l’effort d’épargne mensuel. Sans réel impact fiscal car en période de remontée des taux davantage d’intérêts d’emprunt peuvent être déduis des revenus locatifs.

Pour autant, afin de limiter la hausse des loyers se profilant à l’horizon, le gouvernement pourrait envisager de les geler d’ici l’été. Si cette mesure rassurerait les locataires quant à leur pouvoir d’achat, elle serait bien sur défavorable pour les propriétaires bailleurs qui voient également l’ensemble de leurs charges augmenter et compte parfois sur les loyers pour compléter leur retraite par exemple.