L’activité immobilière francilienne se consolide à haut niveau

Selon le dernier communiqué mensuel des notaires de Paris-Ile-de-France, publié le 3 mai dernier, l’activité a cessé de progresser à un rythme très soutenu comme l’an dernier mais elle reste encore bien orientée, en ce début d’année 2018. Quel est le prix au mètre carré attendu à Paris pour juin ? Les notaires franciliens font également un point sur les achats immobiliers en solo : quel type de bien achètent les femmes et les hommes et à quel âge ? Pour quel budget ? Focus.

Un volume de ventes qui reste élevé, malgré un tassement récent

 41 260 ventes de logements anciens ont été enregistrées en Ile-de-France de décembre 2017 à février 2018, soit une activité proche (+3%) de celle de décembre 2016-février 2017. Les ventes ont progressé de 20% par rapport à la même période de ces dix dernières années et de 6% par rapport à la période de forte activité 1999-2007.

Pendant la période et par rapport à l’année précédente, la Petite Couronne affiche les meilleurs résultats avec une croissance de son activité de 6% pour les appartements et de 9% pour les maisons. En revanche, la Capitale connaît un effritement du volume de ventes (-3%), ce qui ne surprend pas compte tenu du niveau des prix et des tensions sur l’offre.

Si février 2018 a été un peu plus dynamique que janvier, les premiers résultats pour mars 2018 font état d’un net tassement de l’activité en Ile-de-France par rapport à mars 2017. Les volumes de ventes resteraient toutefois encore élevés et à des niveaux historiquement soutenus.

Une progression des prix encore vive dans Paris mais plus modérée en Grande Couronne

 En Ile-de-France en un an, de février 2017 à février 2018, les prix des logements anciens ont augmenté de 4,4% avec une croissance de 5,1% pour les appartements, toujours tirée par la Capitale, et de 2,7% pour les maisons.

En 3 mois, de novembre 2017 à février 2018, les prix des logements franciliens ont stagné (+0,2%). Après correction de la variation saisonnière, la hausse est de 0,8%.

Nos indicateurs avancés sur les avant-contrats laissent anticiper des hausses de prix plus modérées dans les prochains mois et toujours aussi différenciées selon les territoires et le type d’habitat.

9350 € le m² attendu à Paris en juin 2018 !

A Paris, le prix au m2 des appartements anciens devrait passer de 9 120 € en février 2018 (+8,1% en un an) à 9 350 € le m2 en juin 2018, en hausse annuelle de 7,7%.

Cela conduirait à une hausse annuelle du prix des appartements de 5,1% en Ile-de-France de juin 2017 à juin 2018 (+3,4% en Petite Couronne et + 1,6% en Grande Couronne). En banlieue, les prix des maisons anciennes devraient augmenter de 2,7% en un an (+4,1% en Petite Couronne, +2% en

Grande Couronne) et de 1,9% en 3 mois (+3,1% en Petite Couronne, +1,4% en Grande Couronne).

Achats immobiliers en solo : Budget médian des femmes supérieur à celui des hommes

 En 2017 sur l’ensemble de la région francilienne, près de 4 logements sur 10 ont été achetés par une personne physique seule. (cf. notre dernier focus "Acheter seul ou à deux" paru le 29 mars dernier).

Sur ces 85 000 acquisitions, la répartition par sexe est quasi équilibrée et reflète la répartition au sein de la population totale :

51% ont été réalisées par des femmes et 49% par des hommes. Hommes et femmes achètent des biens très similaires, un appartement pour près de 88% d’entre eux et plus précisément un deux pièces pour 40% des personnes seules. La localisation du bien acquis est proche : parmi les acquéreurs masculins 20% ont choisi la Capitale et 42% la Petite Couronne, contre respectivement 21% et 40% des femmes.

Sur l’ensemble de l’Ile-de-France, les femmes seules dépensent 200 000 € pour acquérir un appartement ancien, les hommes 188 000 €. Le budget médian des femmes pour l’acquisition est un peu supérieur à celui des hommes dans tous les départements, excepté à Paris où il est quasiment identique (320 000 €).

Profils sociodémographiques : célibataires pour les hommes, divorcées ou veuves pour les femmes

En revanche, des différences homme-femme apparaissent lorsque l’on s’intéresse aux profils sociodémographiques des acquéreurs solo. Les hommes qui ont acheté seuls sont davantage célibataires (71% le sont contre 62% des femmes). Tandis que les femmes achetant en solo sont davantage divorcées (21% contre 13% pour les hommes) ou veuves (5% contre 1%). Il semble donc qu’après un divorce les femmes achètent plus fréquemment un bien immobilier que les hommes. Cela laisse donc à penser qu’elles ne conservent pas la résidence antérieure du couple ou qu’elles préfèrent acheter plutôt que louer. Enfin, si très peu de veufs ou de veuves achètent un logement seul, les femmes sont très largement surreprésentées dans cette catégorie, comme elles le sont dans cette population en général.

Les femmes achètent le même type de bien que les hommes mais plus tardivement

Les hommes achètent plus jeunes (60% de moins de 40 ans contre 49% pour les femmes), l’âge médian étant de 36 ans pour les hommes et de 40 ans pour les femmes. Cela s’explique potentiellement par des revenus plus élevés, qui permettent de constituer un apport personnel plus rapidement ou de disposer d’une capacité de remboursement plus forte.

D’ailleurs, parmi les hommes qui ont acheté seuls, 38% sont cadres contre 30% des femmes. Comparées aux hommes, les femmes sont davantage issues de professions intermédiaires (38% contre 30%), employées (18% contre 12%) ou retraitées (8% contre 4%).

Mais elles sont en revanche moins représentées dans la catégorie ‘ouvrier’ (1% contre 8% pour les hommes acquéreurs).

In fine, le marché immobilier traduit les disparités objectives existant entre les hommes et les femmes au sein de la société française, concluent les notaires franciliens.

Alexandra Boquillon