Des prix de l'immobilier toujours orientés à la baisse

On pourrait croire que le rapport entre le nombre d'acheteurs pour un bien immobilier mis en vente va conditionner l'évolution des prix de l'immobilier. Ça n'est pas toujours vrai, comme le montre le dernier rapport du réseau MeilleursAgents. Alors que certaines villes et départements affichent une tension immobilière élevée, les prix n'en sont pas pour autant dans la même direction, et vice versa. Voici le tour de France des tendances des prix de vente, qui reflète ce que pourront négocier les acheteurs de demain.

Plus d'acheteurs que de vendeurs, mais pas partout

Ces villes où les prix baissent par manque d'acheteurs

L'indicateur de tension immobilière est un outil très intéressant procuré par le réseau MeilleursAgents. Il permet de mesurer la différence entre le nombre d'acheteurs pour un logement en vente. Lorsqu'il est en dessous de zéro, cela signifie qu'il y a moins d'un acheteur en moyenne par unité en vente.

C'est le cas en ce moment à Marseille et à Lille, où l'indicateur de tension affiche 0,8. Pour autant l'impact sur les prix du mètre carré reste plutôt modéré dans la cité phocéenne. En 1 an les prix affichent un recul de -1,7 %, avec toutefois une tendance à la stabilité à +0,1 % au mois de décembre.

En revanche ils montrent une nette déflation dans la capitale des ch'tis. En 1 mois ils ont baissé de -0,8 %, descendant la barre à -3,7 % depuis 1 an.

Toujours plus d'acheteurs à Nantes

Nantes semble être la ville où le marché est le plus dynamique, avec 1,5 acheteurs pour chaque bien mis en vente.

La grande métropole tire à elle seul le marché de l'immobilier vers le haut en Loire-Atlantique. Le baromètre des notaires indique un taux de crédit moyen à 2,33 %, favorable comme partout ailleurs en France.

Toutefois le marché départementale se comporte différemment qu'il s'agisse de maisons ou d'appartements. Ces derniers beaucoup plus nombreux avec notamment de grands chantiers sur l'île de Nantes, afficheraient une tendance baissière, pour un état du marché plutôt homogène. Selon les notaires de l'Ouest le prix de vente des appartements anciens s'établirait à 2380 €/mètre carré en médiane.

En revanche la tension se fait sentir du côté des maisons, qui s'emportent pourtant à 207 000 € de médiane. Les études locales estiment le niveau des prix légèrement élevé, avec une tendance à la stabilité eue égard à une relative homogénéité du marché.

Plus d'acheteurs également à Lyon

La capitale des gones prend la 2e place du podium en terme de tension immobilière. À Lyon le réseau MeilleursAgents considère qu'il y a 1,5 acheteurs par bien immobilier, ce qui explique peut-être la stabilisation des prix au mois de décembre. On resterait tout de même sur une baisse de -1,4 % sur 1 an, ce qui serait dans l'alignement de la moyenne nationale constatée par l'indice notaires INSEE, à -1,5 %.

Il reste que les notaires du Rhône constatent que le prix médian des appartements a gagné +6 % en 5 ans sur tout le département. Il faudrait aujourd'hui compter 2740 €/mètre carré pour y acheter un appartement ancien, avec des prix légèrement orientés à la baisse. Globalement les notaires voient que les vendeurs sont un peu trop exigeant, particulièrement du côté des maisons. Avec une transaction médiane à 280 000 € dans tout le département, le marché ne se situerait pourtant qu'à 5 % au-dessus du prix de vente médian d'il y a 5 ans.

Bordeaux fait encore et toujours de la résistance

Celle que l'on appelait encore « la belle endormie » il y a une quinzaine d'années, se développe rapidement tout en conservant son patrimoine architectural en centre-ville. Des mégaprojets comme la cité du vin ou encore le chantier EuraAtlantique attirent de plus en plus de grandes entreprises, créant de l'emploi et de la croissance.

C'est ainsi que Bordeaux est la 3e des grandes villes de France en terme de tension immobilière, selon les chiffres du réseau MeilleursAgents. Avec 1,3 acheteurs par biens immobiliers mis en vente, les prix ont grimpé de +0,5 % en 1 mois, terminant en hausse à +0,8 % en 1 an.

De leur côté les notaires considèrent que les prix des appartements et des maisons anciennes sont à un niveau un peu élevé dans le département de la Gironde. Les maisons se vendaient en médiane à 223 000 € cet été, soit 5 % de plus qu'au printemps. Les appartements s'échangeaient en médiane à 2630 €/mètre carré, un niveau encore élevé mais avec une tendance à la baisse. Pour preuve, à la fin août les études notariales observaient une baisse de -6 % des prix de vente.

Légère tendance haussière en région parisienne

Plus d'acheteurs à Paris pour des prix en baisse

La tension immobilière est relativement faible dans toute la région parisienne, descendant même à 0,4 en Seine-et-Marne. C'est à Paris que l'on trouve le plus de dynamisme, avec 1,3 acheteurs pour un vendeur. Le département très prisé des Hauts-de-Seine arrive en 2e position, avec une tension de 1,2.

Pour autant le département de Paris est bien le seul de toute Île-de-France qui affiche des chiffres négatifs, tant en décembre que sur les 12 derniers mois. Le réseau MeilleursAgents note que les prix de vente ont globalement baissé de -0,4 % le mois dernier, et de -1,9 % sur 1 an.

Sans oublier de taper un peu plus sur la mesure d'encadrement des loyers à Paris, le rapport met en avant la baisse des prix des petites surfaces, traditionnellement la cible des investisseurs. Ces derniers préfèrent s'éloigner en petite et grande couronne, souhaitant mettre le plus de distance possible entre eux et toutes mesures d'ingérence dans leurs stratégies de rentabilité locative.

Les prix remontent en Seine-et-Marne

Comme quoi il est difficile, voire périlleux, de constater un modèle de comportement du marché immobilier francilien. Si la Seine-et-Marne présente la plus faible tension immobilière, cela n'empêche pourtant pas les prix de remontée. Le réseau constate une hausse de +0,9 % sur 1 an, après une légère stagnation en forme de baisse à -0,1 % en décembre.

Partout ailleurs en banlieue, il n'y a guère qu'en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d'Oise où l'on observe une déflation sur 1 an, avec respectivement -0,6 % et -0,7 %. Toutefois dans ces 2 départements les prix de vente moyens sont repartis à la hausse en décembre, de manière très modérée dans le 93 à +0,1 %, et un peu plus marquée dans le 95 à +0,3 %.