Le marché immobilier d'Île-de-France a la pêche

Pour une fois on entendra pas trop de critiques sur les médias. Selon les notaires, ces derniers ont une part de responsabilité dans la hausse de 25 % des ventes de logements anciens en Île-de-France. Il est vrai que la presse a tendance à tirer la sonnette d'alarme sur une éventuelle remontée des taux d'emprunt immobilier. Non seulement les banques stabilisent leurs conditions, mais elles commencent même à les abaisser sur certains dossiers. Le résultat de cette alchimie débouche sur une hausse des ventes historiques, pour autant les prix de l'immobilier restent en dessous de leur médiane de l'année dernière.

Prix des appartements anciens en Île-de-France

Tendance générale à la baisse

Avec des différences de prix allant du simple au quintuple entre la grande couronne et le centre de Paris, le prix médian des appartements anciens en Île-de-France est à prendre avec précaution. Au 3e trimestre 2015, les notaires le calcul à 5320 €/m², en baisse de -1,3 % sur 1 an.

Il reste que les vendeurs ont été gâtés de juillet à septembre, avec une hausse médiane de +1,7 % sur 3 mois. Mais cela risque de ne pas durer, car les notaires anticipent un retour à la baisse ici à un mois. Plus clairement cela signifie que les prix des appartements anciens sont actuellement en train de chuter. Ils devraient atteindre en médiane 5280 €/m² à la fin janvier, pour se retrouver ainsi à des niveaux quasiment identiques à ceux de l'année dernière. Mais cette chute de -1,1 % en 3 mois cache de grandes disparités locales.

Les appartements anciens en petite couronne

Carton plein sur les ventes

Le marché immobilier a été plutôt actif au 3e trimestre 2015. Les notaires mettent en avant des taux d'emprunt toujours attractifs, mais surtout le réalisme des vendeurs et des acheteurs. Les premiers se sont décidés à céder au juste prix, et les seconds sont sortis de leur stratégie d'attentisme pour concrétiser leur projet.

Il en résulte une hausse vertigineuse de +28 % des ventes d'appartements anciens en un an sur la petite couronne. Le seul département des Hauts-de-Seine (94) a enregistré une progression de +33 %. Ces résultats dépassent d'ailleurs de +6 % ceux la « période haute », de 1999 à 2007.

Les prix baissent, et ça va continuer

De juillet à septembre, les études notariales de la petite couronne parisienne constatent que le prix de vente médian des appartements anciens s'établit à 4300 €/m². Et à la lecture des avant-contrats signés, ils se rendent compte que la barre descendra à 4250 €/m² à la fin janvier.

La hausse de +1,7 % des prix observés sur 3 mois sera donc gommée, en un an les prix auront globalement baissé de -0,7 %.

Les appartements les plus chers de la proche périphérie ouest sont à Levallois-Perret (92), où il faudra s'attendre à débourser 7620 €/m². Mieux vaut peut-être s'éloigner un peu plus vers Asnières-sur-Seine (92), où l'on trouvera des appartements anciens pour 5080 €/m². Les candidats acquéreurs ont peut-être intérêt à se tourner vers Créteil (94), où les prix sont descendus à 3070 €/m², après une importante chute de -7,8 %.

Mais il y a mieux pour qui souhaite habiter aux portes de Paris. Aubervilliers (93) est en plein développement. L'ancienne ville industrielle propose désormais des appartements anciens à 2900 €/m², en baisse de -4,3 %.

Les appartements anciens en grande couronne

Ventes record un peu partout

Lorsque les notaires déclarent officiellement la reprise du marché immobilier en Île-de-France, ils ne plaisantent pas. En grande couronne les ventes d'appartements anciens et bondis de +36 % en un an, dépassant ainsi de +5 % la « période haute » de 1999 à 2007. Les départements de la Seine-et-Marne (77) et de l'Essonne (91) ont même « enregistré des records de vente, jamais atteint depuis 1996 ».

Les prix rebondissent en 3 mois

Effet de la loi du rapport entre l'offre et la demande, ou saisonnalité, les notaires ne s'aventurent pas pour l'instant sur ce sujet. Toujours est-il que le prix des appartements anciens en grande couronne a globalement augmenté de +1,9 % de juillet à septembre, s'établissant ainsi à 2940 €/m². Mais la médiane rest toutefois en recul de -2,5 % sur un an, sur l'ensemble des 4 départements.

Les prix en Seine-et-Marne (77), dans l'Essonne (91) et le Val-d'Oise (95) sont désormais très similaires, variant dans une fourchette allant de 2610 €/m² à 2660 €/m². Les Yvelines (78) se détachent largement du lot, avec 3680 €/m².

Saint-Germain-en-Laye (78) reste l'une des communes les plus chères de la grande couronne parisienne. Après une augmentation vertigineuse de +7,2 %, les appartements anciens s'y vendent désormais à 5520 €/m² de médiane.

L'une des plus abordables est désormais Les Ulis (91). Après une mémorable chute de -9,5 %, on peut désormais y devenir propriétaire pour 2020 €/m².

Toutefois la baisse des prix le plus spectaculaire s'est déroulée chez sa voisine de Corbeil-Essonnes (91), après une dégringolade de -11,3 %, les appartements anciens s'échangent en médiane à 2200 €/m².

En revanche à Meaux (77) les affaires reprennent. Le montant médian des transactions a bondi de +12,8 % en un an, atteignant 2630 €/m².

Évolution du prix des appartements anciens à Paris

Tendance à la stabilité sur Paris

Les transactions sur les appartements anciens enregistrées par les études notariales de Paris, font état d'un prix médian de 8020 €/m². En l'état actuel des choses, il s'agit d'une augmentation de +1,7 % sur 3 mois, mais débouchant tout de même sur une diminution de -0,9 % sur un an.

Et les notaires n'enregistrent pas de grands changements pour janvier, avec une très légère augmentation à 8030 €/m². On obtiendrait ainsi d'ici à un mois, une véritable variation à la hausse de +1,2 % sur un an, mais une baisse de -0,4 % sur 3 mois. Comprenne qui pourra ce jeu mathématique, les acheteurs s'intéresseront davantage aux prix par arrondissement.

Paris : les quartiers les plus chers et les moins chers

Pour faire des bonnes affaires il fallait acheter un appartement ancien du côté de Pont de Flandre (19e) il y a 12 mois. Aujourd'hui à 6030 €/m², les prix ont bondi de +9 % sur un an, ils restent toutefois dans une sage évolution de +11,3 % sur 5 ans.

Pour un budget plus conséquent mais pour davantage de plus-value, il fallait acheter aux Champs-Élysées (8e). En 12 mois les prix des appartements anciens bondi de +27,1 %, s'établissant à 14 530 €/m². Investir dans l'immobilier de luxe parisien reste une bonne affaire, dans ce quartier la valeur des habitations a gagné +41,3 % sur 5 ans.

De juillet à septembre, c'est dans le 6e arrondissement que se sont jouées les transactions les plus chères, avec une médiane de 11 590 €/m². Les acquéreurs ont profité d'une baisse de -3,4 % pour augmenter leur patrimoine. Les propriétaires du 1er et du 2e arrondissement passeront une bonne fin d'année, la valeur de leurs appartements anciens a grimpé de respectivement +10,4 % et +10,8 %.

Les ménages souhaitant devenir propriétaire à Paris pour le moins de budget possible, doivent s'orienter vers le 19e arrondissement. Ils y trouveront des prix médians de 6550 €/m², généralement en baisse de -2,7 %.