Vous avez du mal à rembourser votre crédit immobilier ? Voici trois solutions pour vous aider à y faire face

La crise du Covid-19 que nous venons de traverser n’est pas seulement sanitaire. Elle est aussi économique et a eu des conséquences sur beaucoup de foyers français. Vous avez peut-être subi une diminution de vos revenus durant cette crise et cela vous met dans le rouge. En effet, Les mesures prises par le Gouvernement (chômage partiel, fonds de solidarité pour les TPE/PME, etc…) n’ont pas été suffisantes pour tout le monde. Certains ménages français font face à des difficultés pour rembourser leur crédit immobilier. Alors si vous êtes dans cette situation, voici trois solutions pour vous.

Demander une modulation de vos mensualités 

En cas de baisse de revenus, les emprunteurs peuvent avoir recours à plusieurs dispositifs. Ces derniers leur permettent d’alléger le montant des mensualités de leurs crédits immobiliers et donc de pouvoir un peu respirer.

La première solution est de demander une modulation de vos mensualités de crédit. Presque toutes les banques proposent cette option. Vous pouvez ainsi moduler vos mensualités à la hausse ou à la baisse en fonction de vos revenus. Il s’agit d’une option incluse dans l’offre de prêt que l’emprunteur a signée. Votre banque ne peut donc pas s’y opposer. Une fois votre demande effectuée et validée, votre banque rééditera gratuitement ou non, un nouvel échéancier au même taux d’intérêt, mais avec des mensualités moins élevées. Ainsi, cette solution vous permettra d’obtenir une baisse temporaire de vos mensualités. Elle sera de l’ordre de 10 à 30 % selon les conditions prévues par le contrat initial. Et dans la limite d’un allongement de la durée du prêt de 2 ans maximum

Cependant, faite bien attention, car la modulation des échéances de prêt à la baisse augmente mécaniquement la durée de votre crédit. Cela vous engage donc à rembourser plus d’intérêts.

Les crédits modulables sont devenus la norme ces dernières années. Il y a donc des chances que vous ayez cette option dans votre contrat.  En revanche, si votre contrat de prêt n’est pas modulable, contactez tout de même votre banquier et expliquez-lui votre situation. Vous pourrez peut-être négocier avec lui une solution temporaire.

Cette solution est donc facile à mettre en place et est la moins coûteuse pour l’emprunteur.


Demander un report de vos mensualités

Selon un des derniers sondages OpinionWay réalisé pour Vousfinancer.com, un tiers des Français remboursent actuellement un crédit immobilier. Or, un certain nombre d'entre-eux ont vu leurs revenus baisser pendant la crise du Covid-19. Chômage partiel, baisse d’activité pour les indépendants, les artisans et les commerçants, tout le monde a pu être touché. Ainsi, pendant le confinement, les demandes de report ou de suspension d’échéances de prêt se sont multipliées.

En tant qu’emprunteur, vous pouvez effectivement reporter une à douze mensualités de votre crédit immobilier. Cela peut vous aider à stabiliser de nouveau vos finances, mais cette solution n’est pas sans conséquences. C’est donc la deuxième solution qui s’offre à vous.

Cependant, avant d’envisager cette solution, relisez bien votre contrat de prêt. En effet, certains établissements bancaires proposent un report d’échéances sous certaines conditions. Vous pouvez ainsi généralement suspendre les mensualités de votre crédit au bout de 24 mois de remboursement. Et ce, pour une durée maximale de douze mois. En revanche, l’assurance de prêt ne peut faire l’objet d’un report. Elle continue à être versée mensuellement afin de protéger l'emprunteur. 

Si votre banque ne propose pas cette option, vous pouvez toujours faire une demande de report de mensualités. La démarche est gratuite et l’intérêt pour les banques est que les emprunteurs remboursent leurs mensualités de prêt. Donc si votre banque fait preuve d’un peu de souplesse, vous pourrez peut-être obtenir un report de vos mensualités de crédit.

Cependant, soyez vigilant. Car même si la démarche est gratuite, la suspension d’échéance a un coût. Le report génère automatiquement des intérêts supplémentaires. Puisque vous allongez la durée du crédit, vous augmentez son coût. Par exemple, avec un prêt de 200 000 euros à 1,5 % sur 20 ans, vous avez des mensualités de 965 euros. Si vous suspendez vos mensualités pendant trois mois, cela rallonge la durée totale du prêt de quatre mois et engendre un surcoût de près de 1 000 euros.

Regrouper vos crédits pour faire baisser vos mensualités 

Le regroupement de crédits, « rachat de crédits » ou « consolidation de dettes » est la troisième solution qui s’offre à vous. Il vous permet de rassembler tous vos emprunts en une mensualité unique. Ainsi, le regroupement de crédits peut vous permettre de diminuer vos mensualités* jusqu’à 60 %. Ce qui est significatif et peut vous permettre de rééquilibrer votre budget suite à la crise sanitaire que nous venons de traverser.

Si vous avez une accumulation de crédits et que vous avez une baisse de revenus, cela peut devenir problématique. Si vous optez pour cette solution, n’hésitez pas à faire appel à un courtier. Il sera votre interlocuteur privilégié et contactera un ou plusieurs établissements bancaires pour vous. Pour se faire, présentez un dossier complet qui mentionne tous les crédits et les dettes que vous avez.

Bien évidemment, ce n’est qu’après étude de votre dossier que l’établissement bancaire pourra accepter de regrouper vos crédits. Et qu’il vous fera une nouvelle offre vous permettant d’alléger vos mensualités. Vous n’aurez donc plus à rembourser plusieurs crédits en même temps, mais un seul et même crédit.

Attention toutefois aux frais de remboursement anticipé. Certains contrats de crédit ont une clause de « frais de remboursement anticipé ». Ces frais sont prélevés par l’établissement bancaire prêteur pour compenser le manque à gagner d’un crédit remboursé avant son terme. 


Sandra PETRICEVIC


*La diminution du montant des mensualités peut entraîner l’allongement de la durée du prêt et majorer le coût total du crédit. 

Exemple de client : rachat de 4 crédits à la consommation au taux d'intérêt fixe de 3,45% pour un prêt de 50 000 €. Mensualité de 424,53 € pendant 144 mois (hors assurance facultative) contre 1321 € auparavant, soit une baisse de 67.86 % et un taux d’endettement qui passe de 68 % à 21,86%. TAEG : 5,61 %. Montant total dû avant RAC : 51 550 €. Montant total dû après l'opération de RAC : 61 132€.