Vousfinancer : hausses de taux très modérées en mars et forte hausse des demandes de crédits au premier trimestre 2017

En mars, seules quelques banques ont remonté leurs taux de crédit immobilier mais de façon limitée (0,10 % en moyenne). La plupart des banques veulent continuer à proposer des taux attractifs afin de capter les nombreux clients à l’acquisition ou à la renégociation. Actuellement Vousfinancer, courtier en crédit immobilier, enregistre trois fois plus de demandes que début 2016. Tous les voyants sont au vert pour acheter. Mais à quoi s’attendre dans les prochaines semaines ? Analyse de Vousfinancer.

En mars, seules quelques banques ont remonté leurs taux de crédit immobilier mais de façon limitée (0,10 % en moyenne). La plupart des banques n’ont pas modifié leurs barèmes. En effet, elles veulent continuer à proposer des taux attractifs afin de capter les nombreux clients à l’acquisition ou à la renégociation. Vousfinancer, courtier en crédit immobilier, enregistre actuellement trois fois plus de demandes que début 2016. Cette dynamique devrait se poursuivre au moins jusqu’à l’élection présidentielle.

Hausse de taux très modérée

En mars, si la plupart des banques n’ont pas modifié leurs grilles de taux, une petite dizaine d’établissements affichent des hausses de 0,10 % en moyenne avec des écarts pouvant varier de 0,05 % à 0,20 % selon les durées afin de rester attractives sur les prêts de moins de 20 ans. «Les hausses de taux restent finalement contenues, d’autant que certaines banques avaient baissé leurs taux en février et les ont maintenus au même niveau en mars. En outre, les banques sont toujours prêtes à pratiquer des réductions de taux pouvant aller jusqu’à 0,50 % pour certaines afin de capter les meilleurs profils. Ainsi, la majorité des crédits accordés actuellement le sont toujours à des taux négociés, inférieurs à ceux affichés dans les grilles » précise Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

En mars on peut emprunter en moyenne à 1,45 % sur 15 ans, 1,65 % sur 20 ans et 1,85 % sur 25 ans. Pour les meilleurs dossiers, Vousfinancer a même réussi à obtenir0,95 % sur 15 ans, 1,05 % sur 20 ans et 1,25 % sur 25 ans (hors assurance)!

La faiblesse des taux booste la demande

Selon L’Observatoire Crédit logement/CSA, « en février 2017, les taux des crédits du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.49 %, en moyenne (1.55 % pour l’accession dans le neuf et 1.51 % pour l’accession dans l’ancien). Depuis décembre 2016, les taux remontent : ils ont repris 18 points de base (dont 11 points en février). A leur niveau actuel, ils ont donc retrouvé leur niveau d’août 2016, alors considéré comme particulièrement favorable à la réalisation des projets immobiliers par les ménages. En outre, le rythme de l’inflation qui était proche de zéro en août 2016 s’est sensiblement redressé depuis le début de l’année. La hausse des taux des crédits immobiliers reste donc très modérée, bien en deçà de celle des taux des obligations et toujours plus lente que les remontées qui s’étaient constatées par le passé, lors d’épisodes comparables de tension sur les marchés obligataires.

La faiblesse actuelle des taux des crédits soutient donc toujours la demande. Et la solvabilité de cette dernière est préservée, aucun des marchés n’ayant eu à subir une dégradation brutale des conditions de crédit. Bien au contraire puisque l’allongement récent de la durée des crédits octroyés compense largement la remontée des taux, d’ailleurs, par comparaison avec février 2016, les taux affichent toujours une baisse de 57 points de base sur le marché de l’ancien (pour 1.50 % en février), de 61 points de base sur le marché du neuf (pour 1.52 % en février) et de 66 points de base sur celui des travaux (pour 1.42 % en février). On remarque alors que la remontée des taux constatée depuis décembre 2016 se produit à un rythme comparable sur toutes les catégories de prêts. Les durées les plus longues ne sont pas plus affectées que les autres : par exemple, la hausse des taux a été de 16 points de base sur les prêts à 25 ans, contre 15 points sur les prêts à 15 ans. Les ménages les plus jeunes ou les plus modestes, faiblement dotés en apport personnel, ne sont donc pas plus impactés par la remontée des taux que les autres ».

Tous les voyants sont au vert pour acheter

Alors qu’on craignait que la remontée des taux ne risque de bloquer le marché, l’annonce de la fin de la baisse a, au contraire, entraîné un sursaut de demandes fin 2016, poussant les attentistes à passer à l’acte afin de profiter des taux bas et les retardataires à enfin renégocier leurs crédits. Ainsi en janvier 2017, le nombre de demandes de crédit a été cinq fois plus élevé qu’en 2016, et en février, il est encore trois fois plus important qu’il y a un an, avec seulement 15 % de demandes de renégociation de prêt, contre 20 % début 2016 et jusqu’à 25 % à l’automne 2016. « La demande reste actuellement très dynamique, surtout si on la compare à celle du début de l’année 2016, qui avait été impactée par les attentats de novembre 2015 et le marché marqué par un véritable coup de frein en raison d’un climat morose n’encourageant pas l’investissement ou les projets à long terme. Aujourd’hui malgré la légère remontée des taux, l’envie d’acheter pour se loger ou pour investir est totalement revenue et tous les voyants sont au vert, soutenant la demande et le dynamisme du marché immobilier» analyse Jérôme Robin, président de Vousfinancer.

Même constat de la part de l’Observatoire Crédit Logement/CSA : « Après un début d’année 2016 assez calme, la production de crédits immobiliers avait retrouvé plus de vigueur avec l’arrivée du printemps. Mais après un très bon mois de mai, la demande a commencé à hésiter en juin, en dépit de conditions de crédits exceptionnelles. Et le mois de juillet habituellement très actif a été empreint de morosité : la demande qui avait déjà été très perturbée par les inondations, puis par les manifestations et les difficultés d’approvisionnement en essence a été ébranlée par les attentats. C’est dans ce contexte que le mois d’août traditionnellement tranquille, l’avait été un peu plus qu’à l’habitude. Néanmoins, dès septembre, le marché a retrouvé de la vigueur : et le rebond s’est confirmé depuis. Ainsi en décembre 2016, l’activité du marché des crédits a progressé à un rythme exceptionnellement élevé, alors qu’habituellement elle se replie (souvent assez vite), annonçant l’endormissement de la demande pour l’hiver. Depuis le début de l’année 2017, la tendance s’est confirmée : la demande est toujours très dynamique et l’activité progresse à un rythme très rapide, rarement observé à cette période de l’année. En effet, et à la différence de la situation observée durant l’hiver 2016, le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité (hors rachats de créances) mesurée en trimestre glissant est soutenu : avec en février, + 40.0 % pour la production et + 31.1 % pour le nombre de prêts ».

Un marché qui devrait rester très dynamique jusqu’à l’élection présidentielle….

Après une année record en 2016, le marché immobilier reste donc très dynamique en ce premier trimestre, toujours porté par le niveau des taux de crédit. En outre, le taux de l’OAT 10 ans, taux d’emprunt d’état qui sert de référence aux banques pour fixer leurs taux de crédit, est même repassé sous les 1 % début mars, mais des tensions pourraient à nouveau apparaître à l’approche de l’élection présidentielle et à l’annonce du résultat… « Les récents évènements politiques, plus de deux mois avant l’élection, ont impacté les marchés financiers, faisant par exemple remonter temporairement les taux d’emprunt d’Etat français… En outre l’annonce de potentielles mesures dans le logement par le nouveau président - même si à ce jour rien ne semble le laisser croire - pourrait entraîner au deuxième semestre l’attentisme tant redouté cette année… Il reste donc des incertitudes sur la poursuite de la dynamique enclenchée il y a quelques mois… » conclut Jérôme Robin, président de Vousfinancer.

Dans ce contexte marqué par un manque de visibilité, les banques ont la volonté de réaliser une bonne partie de leurs objectifs sur la première partie de l’année particulièrement active et devraient donc continuer à proposer des taux attractifs dans les prochaines semaines…

Alexandra Boquillon

Sources : Vousfinancer et L’Observatoire Crédit Logement/CSA