Investisseurs immobiliers et locataires : des loyers plus transparents

L'Agence Nationale pour l'Information sur le Logement (ANIL) vient de mettre en ligne un outil permettant à l'internaute de connaître les loyers dans son agglomération. S'il s'agit encore d'une version test, et surtout si les observatoires locaux sont encore peu nombreux, locataires et investisseurs disposent ainsi d'informations précieuses. Les premiers peuvent trouver à se loger en suivant les prix environnants, les seconds peuvent rechercher un appartement à vendre dont le prix leur permettrait un bon retour sur investissement. Focus sur cet outil, sur les autres, et sur les modalités de congé du locataire.

Ces outils pour connaître les loyers pratiqués en France

Les observatoires locaux

Les observatoires des loyers locaux sont des organismes à but non lucratifs, déclarés d'utilité publique. À l'aide d'un travail de découpage par arrondissement et par quartier, ils récoltent les loyers actuellement payés par les locataires, en fonction de la surface et de l'âge du logement. Un travail de fourmi dont les données doivent être mises à jour de manière annuelle, et donc depuis peu consultable sur un site unique : observatoires–des–loyers.org.

Il reste que ces observatoires, s'ils proposent aux internautes effectivement des chiffres précis, ne sont pas nombreux. Ils sont particulièrement absents dans le centre, surtout réparties sur la périphérie de la France métropolitaine. Les régions d'outre-mer n'en compte qu'un seul : sur l'île de la Réunion.

Les principales métropoles n'en ont pas toutes, la Rochelle possède son observatoire des loyers, mais pas Nancy. Saint-Etienne a le sien également, mais pas Grenoble. La ville maritime de Sète, chère à Georges Brassens, c'est également équipé d'un observatoire, en revanche Perpignan n'en a pas.

Les départements des Bouches-du-Rhône et du Var sont plutôt bien lotis, l'observatoire des loyers du premier concerne toute l'agglomération de Marseille et d'Arles. Dans le second les locataires peuvent consulter les données sur les agglomérations de Toulon, Draguignan et Fréjus.

Le moteur de recherche des observatoires des loyers de l'ANIL

L'Agence Nationale pour l'Information sur le Logement a donc innové, en proposant un moteur de recherche unique permettant de consulter les loyers pratiqués en France, et sur l'île de la Réunion.

La recherche est rapide, car des visuels indiquent la présence ou non d'un observatoire local des loyers. Ceux de Bordeaux, la Rochelle, Bayonne, Saint-Etienne et Strasbourg ne sont pas encore disponibles, mais cela ne saurait tarder.

Lorsque l'on clique sur l'emplacement d'Alençon, on voit immédiatement que le loyer moyen mensuel s'établit à 7,4 €/m², sur l'ensemble du parc privé. En cliquant sur le lien, une carte de l'agglomération s'ouvre, permettant de consulter les loyers locaux avec plus de précision.

Qui a intérêt à connaître les loyers environnants ?

Les locataires, pour louer au juste prix

Jusqu'ici les consommateurs les plus avertis pouvaient se rendre sur le site de l'observatoire Clameur, pour consulter la moyenne des loyers pratiqués dans leur ville. Cet organisme a été créé par plusieurs acteurs de la construction et de l'immobilier. Parmi ses membres fondateurs, on compte ainsi la société de services à l'habitat Foncia, mais également le Syndicat National des Professionnels de l'Immobilier (SNI).

Le site est complet, la plupart des études sont accessibles au public, mais peut de locataires le savent. Certains ont vaguement entendu parler de lOobservatoire des loyers de l'agglomération parisienne (OLAP) durant la mise en place du dispositif de l'encadrement des loyers à Paris.

Jusqu'ici, les locataires se contentaient de faire les petites annonces sur Interne,t afin de se faire une idée du loyer moyen environnants. Leur objectif : trouver le meilleur logement, au meilleur prix. Certes ils ont toujours la possibilité de donner congé à leurs bailleurs si jamais ils trouvent mieux ailleurs, mais cela sous-entend se lancer dans un nouveau déménagement, de nouvelles habitudes, etc.

Les locataires ont tout intérêt à se renseigner sur les loyers pratiqués, s'ils ne veulent pas avoir à changer d'appartements tous les 6 mois.

Les investisseurs locatif, pour louer au juste prix

La vie des propriétaires bailleurs est compliquée autant par les outils disponibles sur Internet, que par les réglementations. À Paris ils ne peuvent dépasser le loyer médian constaté par OLAP que de 20 %. Lorsqu'ils achètent un appartement neuf pour le louer en défiscalisation Pinel, ils doivent se plier au plafond de loyer.

On pourrait croire que le calcul du parfait loyer s'impose de lui-même à l'investisseur de par les plafonds, mais ce serait raisonner trop vite. Car il existe certaines villes de France où le loyer maximum autorisé en loi Pinel, reste au-dessus des loyers pratiqués aux alentours. Rien n'empêche le propriétaire bailleur de mettre en avant le fait qu'il propose un appartement neuf, bien isolé et sécurisé.

Plus généralement, un ménage a tout intérêt à se renseigner sur les loyers environnants, avant d'acheter un logement pour le mettre en location. Car le locataire est aussi un internaute chevronné, qui n'hésitera pas à éplucher toutes les petites annonces jusqu'à ce qu'il connaisse parfaitement le loyer moyen.

L'investisseur a intérêt à connaître le marché locatif avant d'acheter, il pourra ainsi se fixer un budget maximal pour lui permettre une bonne rentabilité.

Explications sur le congé du locataire

Le délai de préavis

Les règles de la location protègent autant le locataire qui aurait trouvé moins cher ailleurs, que le propriétaire bailleur qui doit continuer de payer ses mensualités avant de trouver un autre occupant. Toutefois il existe des différences entre les zones tendues et les autres zones.

Si l'habitation se trouve en zone tendue, le préavis du locataire se limite à 1 mois, quel que soit le motif de son départ. Si le locataire quitte les lieux avant la date prévue, il doit toujours verser le loyer au bailleur.

Si l'habitation de tous se trouve pas en zone tendue, le délai de préavis passe à 3 mois ou à 1 mois si le locataire perçoit le RSA ou l'allocation pour adultes handicapés. Il descend également à 1 mois en cas de perte d'emploi, obtention d'un premier emploi même en CDD, ou lorsqu'une raison de santé justifie le changement de domicile.

Donner congé à son bailleur

Les congés de location envoyés par courrier électronique ne sont pas valides. Des modèles de lettres types sont téléchargeables sur le site du service public, mais il convient de respecter la procédure.

La voix la plus classique est d'envoyer une lettre recommandée avec avis de réception à son bailleur. Le locataire souhaitant plus de sécurité peut choisir de mandater un huissier pour remettre un acte. Mais il peut également donner son congé de location en main propre, en échange d'un récépissé ou d'un émargement.