L'accès des jeunes au logement reste compliqué

Les jeunes aimeraient bien obtenir leur autonomie, mais un salaire perçu dans le cadre d'un CDD ou d'un travail en intérim sera souvent insuffisant. Particulièrement lorsqu'ils habitent dans des zones tendues et ont de faibles revenus. C'est ce que montre une étude de l'observatoire de la jeunesse solidaire, qui avance que les 2/3 des jeunes ont déjà eu ou éprouvent encore des difficultés à se loger. Un fossé persiste selon la catégorie CSP du foyer, obligeant 25 % des 18 – 24 ans à habiter chez leurs parents, et même à en être financièrement dépendants.

Difficultés d'accès au logement : 7 jeunes sur 10 sont concernés

L'étude de l'Observatoire de la jeunesse solidaire a été effectuée par téléphone, du 26 au 30 janvier dernier. L'échantillon visé comprend 503 personnes âgées de 18 à 30 ans, « représentatif de la population française ». Parmi eux 21 % n'ont pas d'activité, 67 % travaillent, et 12 % sont en formation. Le panel comprenait 51 % de femmes et 49 % d'hommes, la tranche d'âge des 18 - 24 ans était représentée à 53 %, contre 47 % pour les 25 30 ans.

Les résultats sont édifiants : 23 % des personnes interrogées habitent chez leurs parents ou sont hébergées gratuitement. Ils sont 20 % à être locataires d'un logement public, et 39 % à louer dans le parc privé.

Mais pour les 59 % actuellement logés, la vie n'a pas toujours été facile. Propriétaires bailleurs et banquiers sont au moins d'accord sur une chose : la stabilité de l'emploi et la pérennité des revenus. Ainsi 7 jeunes sur 10 « sont ou ont été confrontés à des difficultés dans leur accès au logement ». Les 3 autres sont généralement issus de CSP+, ou sont titulaires d'un niveau de diplôme bac+5.

 

D'importantes différences selon l'origine sociale et le niveau d'études

Une enquête du ministère des affaires sociales publiée en juillet 2014, montre que 71 % des enfants de cadres supérieurs habitent dans leur propre logement 3 ans après avoir quitté l'école. Les jeunes provenant d'une famille de techniciens et de professions intermédiaires sont 61 % à voler de leurs propres ailes une fois leurs études terminées. Cette proportion tombe à 47 % chez les enfants d'employés, et à 45 % chez les enfants d'ouvriers.

Les 32 % de jeunes n'ayant rencontré aucune difficulté pour se loger, ont un profil complètement opposé à leurs infortunés contemporains.

Leurs parents font partie des catégories socioprofessionnelles supérieures, certains ont un niveau bac+5 et quasiment tous sont en activité professionnelle. Certains d'entre eux sont même devenus propriétaires.

À l'inverse, les 68 % d'infortunés présentent un profil moins privilégié. Certains sont sans activité professionnelle, et n'ont donc aucune chance de trouver à se loger, même dans le parc social. Certains travaillent dans l'intérim, ce qui n'est pas forcément une condition de refus pour qu'une banque accorde le prêt personnel nécessaire au paiement de la caution.

Toutefois la plupart des agences bancaires demandent une activité continue de 18 mois, voire de 24 mois. Du côté des propriétaires bailleurs, la présentation de contrats de travail en CDD ou en intérim est un refus quasi systématique.

En conséquence, 25 % de la population des 18 - 24 ans vit chez ses parents.

 

Les difficultés financières sont particulièrement présentes

Parmi la population interrogée habitant chez ses parents, l'explication tourne autour de l'argent pour 67 % des sondés. La question de l'emploi revient encore et toujours sur la table, à l'image des 21 % n'ayant pas pu se loger ailleurs, faute d'un travail stable. Ils proviennent d'ailleurs de zones rurales ou péri urbaines pour les 2/3 d'entre eux, au final 29 % « n'ont d'autre solution que de rester chez leurs parents ».

Mais ceux qui disposent de leur autonomie d'habitation ne sont pour autant pas totalement tirés d'affaire. L'enquête montre que 25 % des jeunes doivent se serrer la ceinture et « renoncer à des dépenses de première nécessité », s'ils veulent boucler leurs fins de mois.

Il reste une forte proportion de jeunes moins armés ou plus désarmés que les autres, pour lesquels la situation est alarmante. On trouve ainsi 12 % de personnes avouant avoir été victime de discrimination face à l'accès au logement, tandis que 15 % se sont retrouvés sans abris « ou dans une situation très précaire », bien qu'autonomes.

 

Comment des parents peuvent aider leurs enfants à se loger ?

Investir dans l'immobilier avec la loi Pinel

Puisque les propriétaires bailleurs ne veulent pas prendre de jeunes qui ne sont pas encore en CDI, pourquoi les parents ne se substitueraient-il pas à ses bailleurs ? Leur solution est d'acheter un appartement neuf à travers la loi Pinel. Aujourd'hui les taux d'emprunt sur 15 ans tournent autour de 2 %, et le dispositif permet une importante remise d'impôt.

Mieux encore, près de la moitié des crédits immobiliers locatifs se font sans apport personnel, précisément grâce à la présence d'un loyer.

Ainsi un logement de 150 000 €, acquis avec un prêt à 2 %, couvert par une assurance emprunteur à 0,36 %, donne des mensualités de 989 €. Le dispositif Pinel prévoit un plafonnement de loyer à environ 20 % en dessous de ce qui se pratique aux alentours. Cette disposition permet donc aux enfants de ne pas entamer leur budget, et aux parents de percevoir un retour sur investissement, les obligeant à un effort personnel d'un peu plus de la moitié des mensualités.

Ils sont récompensés par une remise d'impôt de 2 % du prix du bien acquis par an, ce qui dans le cadre d'un appartement neuf à 150 000 € équivaut à 3000 €. Les banques tiennent compte de ce reste à vivre supplémentaire, Vousfinancer.com montre le dossier de demande pour les parents, et revient vers eux avec la meilleure proposition.

Payer une partie du loyer : attention aux donations cachées

Certains parents sont tentés de prendre en charge une partie du loyer des enfants, cette manœuvre doit être effectuée en accord avec le centre des impôts. Dans certains cas l'administration fiscale pourrait y voir une donation cachée, et appliquer un redressement.

Il est préférable que les parents se portent caution auprès du bailleur, celui-ci restant toutefois réticent. Car la dernière chose dont il souhaite entendre parler set un défaut de paiement, même s'il peut se tourner auprès des cautions.

Le recours à l'APL (Aide Personnalisée au Logement) reste une bonne solution, tant dans le cadre de la location que de la primo accession. Elle n'est pas versée au locataire mais au propriétaire bailleurs, elle n'est pas non plus versée aux emprunteurs mais directement à la banque prêteuse. Vousfinancer.com utilise souvent les APL dans ses dossiers, permettant de boucler les demandes des prêts immobiliers les plus difficiles.