Quand l'Espagne expulse les propriétaires, l'Islande annule leurs dettes immobilières

L'actualité révèle les disparités de réaction entre les gouvernements, face à la crise économique. Alors qu'en Espagne les saisies ont augmenté de +11,1 % en 1 an, en Islande une loi sur l'annulation de la dette immobilière des ménages vient d'être votée. En Chine, les efforts du gouvernement permettent de ralentir la hausse des prix du mètre carré. Aux USA, la commission bancaire du Sénat américain voit rouge avec Freddie Mac et Fannie Mae, au point de vouloir les faire disparaître.

50 000 saisies immobilières en Espagne

Les expulsions augmentent sur 1 an

La banque d'Espagne a publié lundi ses chiffres concernant les saisies immobilières effectuées par les banques prêteuses. Ce sont 49 694 logements qui ont été saisis en 2013, soit 11,1 % de plus qu'en 2012. Les résidences principales représentaient 38 961 unités, le reste étant des investissements locatifs ou des résidences secondaires.

Le site la tribune.fr rapporte que ces expulsions ne se sont pas toujours très bien passées. Sur les 49 694 logements saisis, 21 521 ont été remis de manière volontaire. En ce qui concerne les 28 173 logements restants les banques ont dû faire appel à la justice. Sur ce dernier chiffre, 2060 résidences étaient encore occupées, les 26 113 autres étaient déjà vides.

Et pourtant les banques ont été aidées

Les banques espagnoles ont reçu une aide européenne de plus de 40 milliards d'euros en 2012. Cela n'a pas empêché les organismes de crédit de récupérer les logements que les propriétaires ne pouvaient plus rembourser.

Et pourtant on construit toujours en Espagne

D'après une étude Eurostat, la production de logements neufs en Espagne a augmenté de +9 % au 1er trimestre 2014, par rapport au 1er trimestre 2013. Toujours selon cette étude, on voit que la production de logements neufs a augmenté de +1 % en mars 2014, par rapport à février 2014.

Les propriétaires espagnols résistent

Une association de victimes des crédits hypothécaires, la PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca), résiste aux banques. Leur stratégie est simple, lorsqu'un ménage est menacé d'expulsion, les membres de l'association se mobilisent devant le logement pour attirer l'attention du public. La banque créancière ne souhaitant pas se donner une mauvaise image de marque, abandonne sa procédure pour la reprendre un peu plus tard.

Selon la tribune.fr, l'association a pu empêcher un millier d'expulsions depuis sa création en 2009.

 

L'Islande va aider les propriétaires endettés

5000 demandes en 2H00

Le gouvernement islandais avait annoncé en décembre son intention de rembourser une partie de la dette immobilière des ménages. Ce sera chose faite, car la loi est entrée en vigueur dimanche dernier. Les autorités islandaises avaient déjà tout préparé, notamment en ouvrant un site Web à disposition des familles souhaitant déposer leur dossier de demande de remboursement de leur dette immobilière.

Selon le site tempsréel.nouvelobs.com citant le quotidien islandais Frettabladid, pas moins de 5000 demandes ont été déposées en l'espace de 2 heures.

Dette immobilière remboursée jusqu'à 26 000 €

Cette nouvelle loi, promesse électorale du parti centriste au pouvoir, permettra aux ménages d'alléger leur dette immobilière jusqu'à un montant de 26 000 €. Selon les estimations du gouvernement, cette loi pourrait faire bénéficier 69 000 foyers, soit plus de la moitié des ménages islandais.

Bien entendu des conditions existent, le remboursement de la dette immobilière se fera en fonction de certains critères. C'est ainsi que le gouvernement estime que les ménages bénéficieront en moyenne d'une aide de 7100 €. Un plan de sauvetage des familles à 4,9 milliards d'euros qui fait grincer les dents du FMI, de l'OCDE et de certaines agences de notation.

Le problème de la dette immobilière des ménages islandais

Avant la crise financière de 2008, les prêts immobiliers accordés en Islande étaient indexés sur l'inflation. Il s'agissait donc d'une version du prêt variable, dont les mensualités augmentaient en même temps que l'inflation.

Une fois que la crise bancaire eut soufflé sur la couronne islandaise, l'inflation se mit à grimper. En 2012, plus d'un tiers des ménages avait des difficultés à rembourser leurs prêts immobiliers. Plus de 10 % d'entre eux se trouvaient en quasi situation de surendettement.

 

Le prix de l'immobilier chinois marque le pas

Le mètre carré n'a augmenté « que » de +6,7 % en un an

Les derniers chiffres de l'immobilier chinois rassureront les économistes qui craignaient une bulle immobilière et son effet systémique sur les marchés européens, japonais et nord-américains. Le prix du mètre carré des logements neufs chinois n'a augmenté que de +6,7 % en avril 2014, par rapport à avril 2013. Il s'agit de la hausse la plus faible constaté sur 11 mois.

Les craintes de voir les ventes immobilières baisser pour faute de hausse des prix avaient été ravivées en mars. On avait alors constaté une hausse de +0,2 % par rapport au mois de février. En avril, le mètre carré n'a augmenté que de +0,1 %.

Prix des logements neufs en Chine : des inégalités

Le prix des logements neufs a cependant grimpé de +11,5 % à Shanghai en avril 2014, par rapport à avril 2013. C'est toujours moins que les hausses de +13,1 % constatées en mars. Cela fait donc 6 mois que la hausse des prix de l'immobilier ralentit.

Par ailleurs, on notera que les prix des logements neufs ont baissé dans 8 grandes villes de Chine en avril. En mars, les baisses des prix du mètre carré chinois ne concernaient que 4 parmi les plus grandes villes. Enfin, les analystes observent une baisse de l'immobilier ancien dans 22 grandes villes, contre 14 seulement au mois de mars.

 

USA : la fin de Fannie Mae et Freddie Mac ?

Trop c'est trop pour le Sénat américain

Malgré une injection massive de dollars pour les soustraire à la faillite, un test effectué par la Federal Housing Finance Agency (FHFA) a montré toute la faiblesse de Fannie Mae et Freddie Mac. En clair, si le même scénario se reproduisait qu'en 2007 – 2008, elles auraient toutes les deux besoins d'une aide de plus de 270 milliards de dollars.

« Trop c'est trop », semble dire la commission bancaire du Sénat américain, qui a adopté jeudi dernier un projet de réforme du système de financement du crédit immobilier, visant à éliminer ces deux institutions.

La partie n'est pas encore gagnée pour le Sénat

Mais la partie n'est pas encore gagnée pour la commission bancaire du Sénat. La réforme n'a été adoptée que par 13 voix contre 9 au sein de la commission, et certains parmi les décideurs tiennent fortement à la non-intervention de l'État. C'est ainsi que des sénateurs pourraient faire repousser le vote à une date ultérieure.

Affaire à suivre.